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Chronique, Le mot pour le dire : N'est pas le leader qui veut !
Publié dans Tunivisions le 22 - 01 - 2014

« La responsabilité incessante d'un leader, c'est de supprimer tous les détours, toutes les barrières pour s'assurer que la vision est claire, puis réelle ». Jack Welch
Il est des hommes que le hasard place si haut qu'ils finissent par croire qu'ils sont irremplaçables. Rached Gannouchi fait incontestablement partie de cette caste. Plus versé dans l'art de la rouerie, il s'est laissé aller à l'idée que son destin individuel se confond avec celui de la Tunisie. Du coup, le patron d'Ennahdha estime avoir acquis l'étoffe d'un leader et se comporte désormais en tant que tel. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'homme s'immisce dans les affaires qui ne le regardent pas, s'estimant être le seul à leur trouver la solution appropriée, feignant d'oublier qu'il ne saurait résoudre des problèmes qu'il a suscités lui-même.
Obsédé par l'image et la fortune de son pire ennemi, feu Habib Bourguiba, R. Gannouchi s'ingénie de singer le défunt leader, faisant main basse sur sa stratégie et son verbe. L'objectif évident est de nourrir l'illusion qu'il est fait de la même étoffe que le bâtisseur de la Tunisie moderne, même si, à l'évidence, il s'impose, aux yeux de la majorité écrasante des tunisiens, comme la figure par excellence du fossoyeur qui s'est fait un devoir de démolir l'œuvre grandiose de son prédécesseur imposant.
Mû par l'idée saugrenue qu'il est possible d'aller dans le sens contraire de l'histoire, l'homme, qui s'est improvisé héros national et figure de proue d'une « révolution » taillée à sa mesure, R. Gannouchi, plus dépendant que jamais du patrimoine despotique qu'il entend éradiquer, se résout à ressasser les insanités que Ben Ali avait, avant lui, mâchées et remâchées, et qui ont fini par le perdre. Comme tous les tyrans, qui se prennent pour les bienfaiteurs de l'humanité, l'islamiste rejoint le pseudo-laïc dans sa volonté de pervertir l'histoire.
R. Gannouchi, tout comme son prédécesseur Ben Ali, est l'homme du passé qu'il ne cesse de dénoncer. Leur mérite, à l'un comme à l'autre, est d'avoir parasité l'héritage du leader qu'ils ambitionnent, en vain, d'égaler. Ben Ali, plus intelligent que son successeur, s'est fait passé pour l'héritier attitré de Bourguiba. Grâce à ce subterfuge, il a régné pendant deux décennies. Gannouchi, quant à lui, servi par la providence, baptisée « révolution », a cédé au réflexe vindicatif du cancre que les circonstances hissent au niveau des héros civilisateurs.
Le propre d'un leader est de forcer l'histoire, d'en saisir la logique et de faire en sorte qu'elle soit une alliée indéfectible. Le génie d'un Bourguiba n'est pas un don du ciel, mais la conséquence logique d'une lecture objective de la réalité de son temps. L'œuvre bourguibienne, que les Tunisiens cherchent aujourd'hui à soustraire au génie destructeur d'un R. Gannouchi, est le produit de cette stratégie du possible où, en vertu de la célèbre dialectique hégélienne, l'impossible occupe une place majeure. C'est ce dernier que le commun des mortels appellent progrès.
L'abolition de la monarchie, la promulgation du code de statut personnel, l'uniformisation de l'enseignement sont l'expression évidente de cet impossible que Bourguiba a concrétisé en un temps record. Et c'est grâce à ce tour de force que Bourguiba s'est imposé, pour ses contemporains, mais également pour les Tunisiens d'aujourd'hui, comme un bâtisseur. Le leader est mû par un élan de générosité dont le fossoyeur est cruellement dépourvu. C'est là toute la différence entre Bourguiba et Gannouchi. Et c'est pour cette raison que ce dernier ne deviendra jamais le leader qu'il ambitionne d'être.
Pour dire les choses plus clairement, il conviendrait de rappeler que Bourguiba n'avait pas, en dehors de l'impératif national, d'autre référence impérieuse. La Tunisie était, pour lui, une sorte de raison d'être. Pour R. Gannouchi, par contre, la Tunisie est réduite à un trait de son histoire, celui relatif à l'avènement de l'Islam. De ce fait, c'est ce dernier, et non la Tunisie, qui constitue le souci premier du leader nahdhaoui. Et c'est pour cette raison précisément que les Tunisiens sont nombreux à penser que R. Gannouchi n'est pas, et ne saurait être, un nationaliste fervent de la trempe d'un Bourguiba.
Le vrai leader est celui qui se dépense, sans contrepartie, au service d'une cause, qu'il estime être noble parce qu'elle ne le concerne pas en propre. Le faux leader, quant à lui, est celui qui se définit lui-même comme un mercenaire et ne répugne pas à être gracieusement payé pour son soi-disant militantisme. Le faux leader vole le pays qu'il prétend servir. Pire encore, il pousse le cynisme jusqu'à le ruiner totalement. Quand on se définit comme islamiste, et qu'on fait valoir cette identité au détriment de l'appartenance nationale, on ne se gêne pas le moins du monde de rafler les maigres ressources de la nation pour récompenser le zèle belliqueux, voire terroriste, de ceux qui se sont employés de combattre la dictature déchue pour prendre sa place.
Bourguiba se disait avant tout Tunisien. Il est donc normal que la Tunisie reconnaisse en lui son serviteur zélé et lui octroie le statut de leader. R. Gannouchi se dit islamiste nahdhaoui. Il est donc normal qu'il s'emploie de faire de la Tunisie le repaire de la formation terroriste des Frères Musulmans. Chacun sert sa « patrie » comme il l'entend. Sur ce plan, le leader et le truand ne se rejoignent jamais.


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