Les travaux du dernier Majless Choura d' Ennahda se sont achevés avec 2 décisions d'une extrême importance, la nomination d'Ali Lareyedh au poste de Secrétaire Générale en remplacement de Hamadi Jebali démissionnaire et l'option d'un candidat consensuel pour la prochaine primature. Si la première décision n'étonne personne et couvait déjà depuis des mois, la seconde rend les analystes les plus avertis perplexes et déboussolés. A quoi joue Ennahda ? Et pour qui roule t- elle ? Sortie des laboratoires américains, relayée par Jacob Wells nouveau Régent de Tunis, adoptée par Cheikh Rached et entérinée par le parlement islamiste, l'idée d'un président consensuel fait son chemin pour éviter au pays nous dit on les clivages et les divisions et préparer dans une atmosphère sereine et apaisée les prochaines élections dans 5 ans inchallah. Les spécialistes américains, instigateurs des printemps arabes et Ennahda et ses potiches pensent que les tunisiens ne sont pas assez matures pour voter convenablement. Considérés comme des inaptes politiquement et des sous hommes intellectuellement, les tunisiens ont besoin de tuteurs idéologiques pour les grandes décisions. Un président consensuel c'est ôter au tunisien son droit inaliénable de disposer de sa voix. Un président consensuel c'est imposer la volonté des inféodés à l'oncle Sam à la volonté du peuple libre. Le pouvoir de désignation est l'arme fatale des salons feutrés pour anéantir le verdict d'élection. Alors allons-nous voter pour Kamel ou pour Morjene ? Allons-nous choisir entre Hamadi et Jebali ? ou allons nous départager Nejib et Chebbi ? Autant de questions qu'il conviendrait de poser au nouveau Régent de Carthage pour épargner à Chafik Sarsar et son ISIE les palabres d'une élection inutile et au peuple mineur et démuni les milliards de dinars qu'on allait allouer à cette comédie théâtrale.