Hier, 31 décembre 2014, a non seulement scellé la fin de carrière d'une année mais hier a ouvert aussi la voie à une autre année qui inaugurait son parcours. Parallèlement, ce jour-là a clos une étape de l'Histoire tunisienne, marquée au fer rouge d'une transition qui a failli perdre de vue ses objectifs, mais qui a retrouvé sa raison grâce à l'intelligence pratique et à l'engagement sincère d'une large part de la société civile et d'un grand nombre de citoyens. Ainsi est née la Deuxième République sur l'ultime respiration d'une année civile et d'un provisoire puéril. Son premier président, élu de façon on ne peut plus transparente et démocratique, a prêté serment devant l'assemblée des représentants du peuple ; son discours pour la circonstance a été juste de l'ordre des prérogatives que lui accorde la constitution, mais il a eu le ton et les couleurs du prestige que le sommet de l'exécutif se doit de donner à l'image de marque de son pays. On le sait donc désormais, la gouvernance de la Tunisie sera conduite avec une claire répartition des prérogatives, une juste distribution des pouvoirs et une solidaire convergence des objectifs. La secousse sociale de 2011 aura marqué une évolution nette dans la conscience politique des Tunisiens et dans leur façon de s'y impliquer efficacement. Ainsi, il serait très peu probable de voir l'autocratie reprendre de l'ascendant dans ce pays qui a toujours su se positionner à l'avant-garde des sociétés arabo-musulmanes. Que reste-t-il donc à cultiver dans l'urgence ? Le travail d'abord, le travail surtout. A travailler et à prendre de la peine, les Tunisiens ne renonceront pas à la vigilance à contrôler la conduite de la gouvernance et à tout remettre sur la voie entendue dès que le moindre dérapage manifesterait ses plus petits signaux. S'opposer au dérapage veut dire lui faire obstacle d'où qu'il vienne, des gouvernants, des opposants ou de la société civile. S'opposer au dérapage, c'est savoir raison garder et la faire valoir en toute circonstance. C'est veiller à cultiver l'image d'une Tunisie juste et légaliste, solidaire et humaniste. Les défis de l'avenir sont désormais trop lourds à porter pour qu'on se permette des divisions gratuites et des conflits inutiles. A tous les Tunisiens de se tenir les mains pour avancer ensemble. La réputation d'une Tunisie exemplaire a déjà son écho dans les coins les plus éloignés, aux quatre coins du monde ; mais une telle réputation est à confirmer et à mériter par la compétence de ses citoyens à la faire perdurer. Tunisiens de toutes les régions, de toutes générations et de toutes politiques, unissez-vous donc pour assurer l'avenir, car en définitive, on n'a que l'avenir qu'on mérite, celui-là qu'on se fait !