Tunisie: La nouvelle composition du Conseil de presse    Flambée des prix : liste des aliments touchés par une hausse à deux chiffres en avril 2025    Orange Tunisie inaugure un nouveau Data Center à Sousse pour répondre aux enjeux numériques de demain (Vidéo)    Plus de 4,5 milliards de dinars de recettes issues des TRE et du tourisme    Josef Renggli salue l'engagement de Roche et renforce les liens de la Suisse avec la Tunisie    Drame à Menzel Bouzelfa : Un élève met le feu à son lycée    Festival « Thysdrus » : El Jem célèbre les romains ce week-end    OneTech Holding : des bénéfices en hausse et un dividende à l'ordre du jour de l'AG    Masters 1000 de Rome : Ons Jabeur espère rééditer son exploit de 2022    Natation : la Tunisie accueille le 8e Open Masters avec 18 pays représentés    La Chine et le Parlement européen décident de lever les restrictions sur les échanges    Médenine : lancement des travaux de deux nouveaux instituts universitaires    Migration : la Tunisie réaffirme son refus d'être un pays de transit    26 personnes, dont 3 femmes, arrêtées après des saisies de cocaïne et de cannabis    Grand Tunis : grève générale des chauffeurs de taxi individuel le 19 mai    Tunisie–BAD : L'ARP examine un crédit de 80 millions d'euros pour la modernisation du réseau routier    Maroc: Baisse du chômage au premier trimestre 2025    Barrages tunisiens : 917 millions de m3 d'eau au 5 mai 2025    Le Prince Harry privé de protection policière lors de ses séjours au Royaume-Uni    L'ambassadeur français sort, l'Algérie ferme la porte, Macron regarde ailleurs : l'Egypte, les chercheurs américains éjectés par Trump…    Complot contre la sûreté de l'Etat 2 : début du procès de figures politiques tunisiennes    Ce qu'il faut savoir sur l'affaire du complot 2 qui s'ouvre aujourd'hui    Par Habib Ben Salha : La Bsissa prend la route de l'UNESCO    Kélibia : l'agresseur à la lame de rasoir arrêté après plusieurs attaques sur des femmes    ES Sahel : soutien à Ben Amor après une violente agression à Sousse    Une famille tunisienne de 4 personnes a besoin de plus de 5 000 dinars par mois, selon Chkoundali    Météo : Averses isolées au nord et au centre et températures maximales entre 21 et 38 degrés    Retailleau durcit les conditions d'accès à la nationalité française    Youssef Mimouni condamné à deux ans de prison    Sami Mokadem : la 39e édition de la Foire du livre était un échec !    UGTT–secteur privé : le ministère ajourne l'ouverture des négociations    Etats-Unis : le Pentagone lance une purge historique dans les rangs des hauts gradés militaires    Recevant la cheffe du Gouvernement : Le Chef de l'Etat insiste sur un projet de loi de finances à vocation sociale    Volley-Coupe de Tunisie: L'Espérance ST rejoint l'Etoile du Sahel en finale    Tunisie – Importante visite de travail de la DG de l'OIM    L'EST remporte le classico : Ces petits détails....    En pleine crise de paranoïa, les fans de Saïed l'exhortent à bouder les sommets en Irak    Ambassade israélienne en Tunisie et exportation de pétrole : intox sur X    Homo Deus au pays d'Homo Sapiens    Affluence record à la Foire du livre 2025, mais le pouvoir d'achat freine les ventes [vidéo]    Classement WTA : Ons Jabeur chute à la 36e place après son élimination à Madrid    Syrie : Après L'Exclusion De Soulef Fawakherji, Mazen Al Natour Ecarté Du Syndicat    Trump annonce des droits de douane de 100 % sur les films étrangers pour "sauver" Hollywood    Un séisme de magnitude 4,9 secoue le nord du Chili    Foire du livre de Tunis : affluence record, mais ventes en baisse    «Mon Pays, la braise et la brûlure», de Tahar Bekri    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Hebdovisions : Bourguiba, ce miroir de notre profonde hypocrisie
Publié dans Tunivisions le 06 - 04 - 2015

Plus je suis heureux et fier de voir les Tunisiens se reconnaître de Bourguiba et lui témoigner la reconnaissance et le mérite qui lui sont dus, plus je suis aigri de certains commerces auxquels se livrent quelques gens, en investissant sur certaines questions liées à la fin de son règne et aux dernières années de sa vie.
Parmi les premiers, il y a sûrement des destouriens et des Rcdistes, mais il y a aussi des indépendants, anciens et nouveaux, et certains opposants. Moi qui n'ai pas été partisan sous le régime de Bourguiba, je sens circuler en moi un sang émanant droit de l'esprit et du cœur du père de la Tunisie moderne. Je ne songe à en tirer aucun avantage, je le prends pour un devoir : le devoir de mémoire. Je suis convaincu, cependant, que les concitoyens qui ont la même attitude constituent une majorité écrasante dans notre pays. Cela me réconforte et me rassure quant à notre avenir.
Quant aux seconds, ceux qui font de Bourguiba un fonds de commerce, ils ne sont peut-être pas très nombreux, mais ils sont trop criards, bruyants et brouillons dans leur logique et leurs arguments. Je m'en méfie pour mon pays parce que j'imagine un peu leur degré de nuisance, bien que leur reconnaissant le droit d'exister et de faire ce qu'ils font. Et si j'en parle, c'est juste pour pousser à réfléchir et pour juger de la juste part des opinions.
Dans cette catégorie de gens, il y a aussi d'anciens destouriens, des responsables même, sous Bourguiba ou sous Ben Ali. Ils se sont tus quant au sort de Bourguiba après 1987, (un sort sur lequel il importe de jeter toute la lumière de la vérité), certains ont accepté des postes et je ne sais quoi d'autre. Je suis tenté de dire qu'ils ne pouvaient pas faire autrement. Mais de là à venir s'exhiber, après 2011 et aujourd'hui encore, dans les médias avec des allures d'indignés ou de justiciers, il y va de leur dignité propre et de la cohérence de leur démarche, à moins que celle-ci ne soit commandée que par l'opportunisme le plus cynique et le plus terre-à-terre.
Néanmoins, dans cette catégorie de gens, il y a aussi des opposants et certains prétendus indépendants pour une opposition certaine. Que je sache, ceux-là, comme les autres, n'ont jamais eu Bourguiba pour cause, sous Ben Ali. Eux pourtant qui avaient la parole libre. Les rares fois où Bourguiba était évoqué, il l'était en tant que prétexte à la gestion de leur conflit avec Ben Ali, presque jamais pour sa cause à lui en tant que « séquestré politique de façon irrégulière ».
Aujourd'hui, c'est le même réflexe : on attaque Essebsi, M'bazaa et Rachid Ammar parce qu'ils n'auraient pas assisté aux funérailles de Bourguiba par peur de Ben Ali. Allons Omm Zied, Madame l'épouse du ministre ? Vous êtes sérieuse ? C'est cela votre argument contre ces trois personnes ? Je ne veux pas défendre ces trois citoyens qui ont voulu aujourd'hui rendre hommage à Bourguiba même si je n'ai aucun doute prélable sur la sincérité de leur geste. Mais, vous ? Vous êtes sûre de votre logique de pensée ? Je vous croyais bien plus cohérente et bien plus rationnelle ! Bon, passons : il faut de tout pour faire un monde.
Le pire dans tout cela, c'est que l'incohérence est devenue contagieuse, et l'on a de plus en plus tendance à faire de l'hypocrisie une logique. J'ai pu m'en rendre compte à l'écoute, à midi sur Shemsfm, de l'émission de Hamza Belloumi qui me paraît l'un des animateurs les plus attitrés de cette période « postrévolutionnaire » (Il n'est pas le seul, heureusement).
Après le plaisir d'avoir écouté Raja Farhat sur la question, des auditeurs ont été interrogés sur le 7 novembre 1987. Nécessité ou complot opportuniste ? Ce que j'ai pu constater, c'est que tous les intervenants soulignaient la nécessité du départ de Bourguiba ; mais tous condamnaient un complot médical qu'ils avaient (eux ou leurs tuteurs) considéré comme un acte salvateur, de haute civilisation, comme une « révolution tranquille ». Sauf peut-être quelques-uns, dont Omm Zied d'ailleurs, qui n'avait fait que prévenir contre une adhésion rapide et la politique du chèque à blanc, ce qui était important quand même. Le plus remarquable, c'est que personne n'avait osé, même aujourd'hui à près de trente ans d'intervalle, proposer une autre formule pour écarter le Président qu'on jugeait dangereusement inapte à poursuivre son mandat à vie.
Pour tout dire, je continue de croire que nous avons encore beaucoup à apprendre de Bourguiba et qu'en commémorant la date de sa mort, on devrait en tirer des enseignements pour l'avenir, notamment concernant notre hypocrisie collective qui consiste à céder à la complaisance du pouvoir jusqu'à la caution de ses abus et à faire assumer ensuite toute la responsabilité à un tiers, Ben Ali ou quelqu'un d'autre.
Nous devons apprendre à bien définir et délimiter les responsabilités si nous voulons avancer rationnellement. Un long chemin nous attend peut-être pour y arriver, mais plus tôt on commence, mieux on se portera et on progressera.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.