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Chronique : Essid, le mur et nous. Par Mansour M'henni
Publié dans Tunivisions le 09 - 07 - 2015

Il n'est de propos, ces derniers temps, que du « Mur d'Essid », parfois avec une note ironique dans le sens de « Mur du Lion » ou avec un soulignement de l'homophonie avec « Le Mur de Chine ».
Ce mur pose problème pour certains citoyens et trouve un accueil favorable chez d'autres. C'est l'occasion, pour les uns comme pour les autres, de rappeler d'autres murs soit pour en commenter l'efficacité, soit pour en dénigrer l'inutilité. Selon son niveau de culture, tel locuteur brode une harangue entre la Muraille de Chine et le Mur de Berlin, alias « le mur de la honte », alors que tel autre exhibe ses connaissances en évoquant le Mur de l'Atlantique, dans le sens de la bonne tradition allemande, ou en s'étendant longuement sur le Mur d'Hadrien qui a été érigé au IIème s. après J.C. pour couper la Grande Bretagne en deux parties et protéger l'ordre et la fertilité du Sud contre le barbarisme des tribus du Nord. On n'oublie évidemment pas de parler du Mur de Séparation, décidé par Israël en 2002, souvent appelé aussi « Mur de la honte », par analogie avec le Mur de Berlin, ou encore le Mur de la ségrégation raciale.
En fait, si on accepte la désignation « le Mur d'Essid », on pourrait dire des commentaires qu'il suscite ce que (se) dirait l'ancienne chanson française (1785) : « Le mur murant Paris rend Paris murmurant ». C'est donc plutôt un mur prétexte aux murmures et aux rumeurs du pays ; on le monte comme « l'ânon de Djerba », selon notre expression courante, pour diffuser n'importe quoi, n'importe comment. Tout y passe alors, depuis les faits divers les plus anodins jusqu'aux questions internationales de dimensions géostratégiques déterminantes pour l'avenir de l'humanité.
Tout. Absolument tout. Rien qui ne serve pas de mortier ou de pierre à ce mur projeté, mais aussi de condiment au repas qu'on prépare avec la viande du gouvernement pour le présenter en offrande à nos démons intérieurs. Malheureusement, en agissant ainsi, on oublie ou on feint d'oublier qu'on accule se gouvernement à se cogner la tête contre les murs et qu'on conduit le pays droit dans le mur.
En fait, le vrai mur est en nous, ce mur du silence qui est au centre de nos discours les plus volubiles et les plus enflammés. En effet, l'impression d'ensemble, c'est que nous ne parlons pas ensemble, nous ne conversons pas, chacun est en train de crier à tue-tête sa propre litanie, imperméable à toute interrogation et à toute relativisation.
Le mur est, de plus en plus, entre nos façons de voir, nos façons d'avoir, nos façons de nous voir en rapport aux autres. Le vrai mur est dans nos têtes ; il a l'aspect d'une corde rompue et des voies interrompues de la communication ; il a les couleurs jaunes d'une charité hypocrite qui cherche à se substituer à la solidarité citoyenne ; il a le sens de la suspicion et de la répulsion. C'est pourquoi, toute thérapie de la société tunisienne pour la remettre en contexte de conception et de conduite d'un avenir meilleur passe d'abord par l'abolition, par chacun, du mur qu'il y a en lui, pour sentir et voir autrement son rapport à ses semblables, à leur contexte obligé et à leur destin partagé. Hors cela, tout le reste est littérature.


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