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Tunisie : «Ce que nous proposons n'est pas un plan d'austérité économique», affirme Ridha Essaidi
Publié dans WMC actualités le 06 - 01 - 2012

WMC: Des entreprises publiques immobilisées, d'autres étrangères et nationales menacées par des sit-in et des grèves anarchiques ainsi que par des revendications disproportionnées. Comment gérez-vous cette situation depuis que vous êtes en poste?
Ridha Essaidi : Je voudrais attirer l'attention sur le fait que nous avons hérité d'un pays en crise profonde. Tous les secteurs vivent des difficultés de fonctionnement ou d'ordre social. Cette atmosphère, assez tendue, ne nous met pas dans une situation enviable.
Il n'empêche, il fallait bien tenir le taureau par les cornes, nous avons, par conséquent, décidé de résoudre les problèmes en procédant par ordre de priorités.
Nous nous sommes attaqués en premier aux entreprises dont les ressources sont importantes pour l'Etat, comme la CPG ou le Groupe chimique de Gabès. Aujourd'hui même (jeudi 5 janvier), une délégation présidée par le ministre de l'Industrie s'est rendue à Gafsa pour discuter sur place avec les concernés de tous bords des obstacles allant à l'encontre d'une reprise durable des entreprises en question. Non pas que nous ignorons les dessous et des aboutissants, mais nous estimons qu'il est temps de mettre fin à cette hémorragie qui saigne les ressources de l'Etat par un face à face franc et direct entre différents protagonistes. Le manque à gagner, pour cette année pour l'Etat, s'élève à 1.000 MDT (650 MDT pour la CPG et le reste, le Groupe chimique). Ce sont autant d'opportunités de développement de perdues pour ces régions.
D'autre part, nous nous sommes attelés à rassurer les entreprises étrangères qui ont investi dans notre pays, celles qui ont créé des postes d'emploi et qui participent à donner de la Tunisie l'image d'un site ouvert stable et sécurisant. Yazaki, l'une des plus grandes entreprises de fabrication de composantes automobiles électriques dans le monde et premier producteur et British Gas, le premier investisseur dans le secteur énergétique et même en termes d'investissement global dans notre pays. C'est une firme qui n'arrête pas de souffrir de revendications sociales et d'exigences émanant des habitants que nous comprenons mais qui doivent être résolues de manière plus pacifique. Des demandeurs d'emplois de la région de Chaffar exigent de travailler à British Gas et pas ailleurs malgré l'existence d'autres opportunités.
Il est inadmissible d'arrêter la production d'une compagnie comme British Gas ou de bloquer les activités d'une firme telle que Yazaki qui comptait élever le niveau de ses investissements en Tunisie et qui a été extrêmement malmenée ces derniers temps. Nous nous estimons heureux d'avoir pu convaincre ces partenaires de rester dans notre pays et d'y maintenir leurs activités et investissements.
Avez-vous eu des discussions avec d'autres investisseurs importants?
Nous venons tout juste de nous entretenir avec Aerolia, filiale de la compagnie Airbus. Nous allons d'ailleurs répondre à certaines sollicitations comme le fait d'aménager un accès reliant la zone M'Ghira directement au port de Radès pour que le transport des pièces de hautes technologies ou des panneaux de fuselage se fasse dans les meilleures conditions. D'autre part, nous comptons mettre au point le programme de formation de personnels qualifiés dans un centre dédié pour cette industrie à haute valeur ajoutée. D'autant que 7 autres unités se sont greffées à la filiale Airbus et exigent une haute technicité. Nous avons également convenu avec les responsables d'Aerolia d'assurer le transport du personnel. Nous honorons ainsi un précédent engagement pris par la société de transport. Les responsables d'Aerolia nous ont promis qu'ils maintiennent le cap sur la Tunisie, nous avons tenu à le réconforter et à répondre à leurs préoccupations pour qu'ils développent leurs activités dans notre pays, d'autant plus que ce sont des industries à haute valeur ajoutée.
Avez-vous eu des discussions avec vos partenaires sociaux, l'UTICA et l'UGTT?
Nous avons eu une rencontre intéressante avec les responsables de l'UTICA. Au début, il y avait un climat de défiance parce que tout investisseur ou entrepreneur veut évoluer dans un climat stable et sécurisant, des encouragements et les orientations stratégiques de l'Etat clairs et précis. Nous comprenons et nous comptons éclaircir ces points dans la loi des Finances complémentaire qui sera promulguée au mois de mars prochain.
Avec l'UGTT, nous estimons nos relations courtoises, le chef du gouvernement a félicité le nouveau secrétaire général et le bureau exécutif et nous aurons très bientôt une rencontre avec eux qui tournera autour de la ligne à suivre dans l'avenir. L'UGTT est un acteur actif à tous les niveaux et à l'échelle nationale que nous respections et estimons.
Quelles sont les plus grandes clauses qui seront introduites dans la nouvelle loi des Finances?
Les plus grands reproches adressés à l'Etat concernant la loi des Finances ont trait à la budgétisation de priorités telles l'emploi et le développement régional. Nous avons d'ailleurs prié toutes les administrations centrales et régionales de faire l'inventaire de tous les projets prioritaires dans les régions. La primauté sera accordée aux projets à haute valeur ajoutée et ceux dont le nombre d'emplois est élevé ensuite ceux qui possèdent un grand taux d'intégration et ceux qui entrent dans le cadre du développement régional. Ecoute et réactivité, telles sont nos maîtres mots.
On reproche au gouvernement des déclarations assez populistes concernant surtout la compression des coûts de l'Administration. Comptez-vous l'appauvrir plus qu'elle ne l'est déjà? Ou résoudre les problèmes économiques en éliminant les rares privilèges des rares compétences qui y tiennent encore le coup?
Il ne s'agit nullement de cela, il s'agit de la rationalisation des dépenses publiques et de l'instauration des pratiques de bonne gouvernance pour mettre fin aux excès et aux abus. Mais bien entendu, nous ne comptons pas nous attaquer aux acquis des hauts responsables de l'Administration. Ce n'est pas un plan d'austérité que nous proposons, nous voulons inciter aux bonnes pratiques et au respect des deniers publics.
Parmi les décisions prises par l'ancien gouvernement, la décision de la confiscation des biens et des acquis des membres de la famille de l'ancien président mais pas seulement, de quelques parents par alliance. Certains ont jugé cette décision arbitraire puisqu'elle s'attaque à un droit sacrosaint, celui de la propriété, d'autres ont considéré qu'elle se justifie par la légitimité révolutionnaire. Comptez-vous rendre à l'Etat ce qui est à l'Etat et à César ce qui est à César…?
Après la révolution, il y a eu certains excès et on a jugé des personnes sur des bases non fondées légalement comme les liens de parenté ou de simples présomptions. Il y a eu des dépassements pour une raison ou une autre et pour ce qui nous concerne, nous tenons à appliquer la loi dans le respect de la justice et de l'équité. Nos prendrons pas les biens des personnes s'il est prouvés qu'ils ont été bien acquis et nous ne condamnerons pas d'autres sur des délités commis par des tiers. Nous voulons que notre pays se remette en scelle et que notre communauté d'affaires reprenne confiance dans le système et dans la justice. Il n'y aura pas deux poids, deux mesures. Il n'y aura pas de délit de parenté ou d'amitié, ce sont les faits, les infractions et les délités prouvés qui seront jugés et condamnés.
Est-ce qu'il y a repositionnement géoéconomique avec ce nouveau gouvernement? Nous avons la nette impression que vous vous détournez de nos partenaires stratégiques qui sont européens pour ceux qui ne nous rapportent pas grand-chose sur le plan du savoir-faire et de l'expertise à part les financements comme ceux des pays du Golfe? Déjà que nous nous plaignons du fait qu'il n'y a pas vraiment un plus pour ce qui est des apports technologiques venant de l'Europe.
Je voudrais insister sur le fait que notre partenaire stratégique reste l'Europe. 2012 est une année de crise pour les pays européens également, et c'est ce qui nous encourage à chercher de nouveaux financements ailleurs, en élargissant nos perspectives. Prenez l'exemple de la raffinerie de la Skhira avec une balance énergétique déficitaire pour notre pays cette année, le partenaire qatarie assurera le financement mais le Know how sera britannique ou américain. Le financement de la Skhira s'élève à 2.300 MDT, c'est des moyens financiers colossaux dont l'Etat tunisien ne dispose pas.
Les infrastructures routières seront également financées par nos partenaires du Golfe pour ce qui est du projet Skhira. Deux tracés sont à l'étude au ministère de l'Equipement qui seront ou bien Enfidha/Kairouan ou Tunis/Kairouan seront assurés par ces investisseurs. Ce projet important qui reliera Kairouan à Sidi Bouzid/Gafsa et Kasserine. Le retour sur investissement est à moyen terme et si nous voulons que ces pays investissent dans pareils projets, il est logique qu'ils cherchent une rentabilité rapide dans les secteurs immobiliers ou de services. Pour ce qui est du tourisme, le plus grand projet est européen et pas du Golfe arabe.
Et c'est…
Il s'agit d'un grand centre de loisirs: Africa Disney Land qui sera implanté dans le Nord ou sur les côtes. C'est un groupe franco-belge qui compte l'implanter en partenariat avec éventuellement un financier du Golfe. Le montant de l'investissement peut atteindre plusieurs milliards de dinars . Il pourra créer des milliers d'emplois également. Il y a également des projets intéressants avec des pays asiatiques comme le Japon. Toyota compte implanter une unité de fabrication en Tunisie. Il va y avoir des délocalisations de la Thaïlande en Afrique du Nord et la Tunisie est un site privilégié pour le Japon.
Nous comptons également donner plus de moyens à notre diplomatie pour qu'elle soit plus efficace économiquement et commercialement parlant. Nous comptons développer nos relations avec les pays asiatiques et ceux de l'Amérique du Sud sans oublier nos voisins maghrébins et nos partenaires africains.


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