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La Saint-Valentin en Tunisie… Roses et petits cadeaux pour l'occasion
Publié dans WMC actualités le 15 - 02 - 2012

Le jour s'est à peine levé lorsque Nourreddine Béchini, la quarantaine dynamique, jean, blouson en coton et bonnet en laine noir, prend, ce mardi 14 février 2012, le chemin de sa boutique. Et pour cause: ce 14 février est le jour de la Saint-Valentin. Fleuriste sur l'Avenue Othmane Ibn Affène, à El Menzah VI, Nourreddine se frotte les mains au même titre que les vendeurs d'articles de cadeaux.
La Saint-Valentin, qui est la fête des amoureux, notre fleuriste s'y est préparé depuis un mois. Il y a un mois, il a en effet pris sa voiture pour se rendre chez des planteurs de fleurs à Mornag et à El Khélidia, deux communes situées à une vingtaine de kilomètres de Tunis, dans le gouvernorat de Ben Arous. C'était l'heure des commandes: 1.500 fleurs d'un coup.
Puis est venue l'heure de la réception de la marchandise. «Une semaine avant la Saint-Valentin», lance-t-il. Car, il faut prendre le temps de bien décorer la boutique et d'attirer le regard du chaland.
«Comme le veut la tradition»
Sur quelque deux mètres trente dans le sens de la hauteur, Noureddine et ses employés ont savamment disposé les fleurs sur les trois côtés visibles de sa boutique dans de grands sceaux d'eau. «Comme le veut la tradition, insiste Nourreddine, nous avons fait acquisition de roses, et de roses rouges».
Cette année Nourreddine espère qu'il pourra bien faire écouler la marchandise. «Car l'année précédente en février 2011- les affaires n'ont pas été bonnes». De toute façon, Nourreddine ne compte pas quitter sa boutique. Il restera jusque tard dans la soirée. Histoire de faire les choses comme il l'entend, mais également pour revoir des clients qui ne sont pas présentés chez lui «depuis un bon bout de temps».
Notre fleuriste n'est pas du tout dérangé lorsqu'on évoque avec lui le prix de la marchandise. Loin s'en faut! Il ne fait que suivre les prix que lui imposent les planteurs lesquels augmentent sensiblement les prix à l'occasion de la Saint-Valentin.
Une tradition étrangère à notre culture ?
La Saint-Valentin est-elle une fête étrangère à nos us et coutumes? Moez B.S. en rigole. «Allons donc. Ne me dites pas cela. Sinon tout devient étranger à nos traditions!». Moez, qui tient une boutique de prêt-à-porter à la rue Jemal Abdel Nasser, dans le centre de Tunis, se lance déjà dans une longue explication: «Il y a quelques années, un ami à moi m'avait reproché le fait d'avoir permis à ma fille de faire de la danse classique en me disant que la danse ce n'était pas notre culture. Je lui ai alors répondu, crument, que le football qu'il adorait et qu'il avait longtemps, comme du reste moi-même, pratiqué n'était pas non plus inscrit dans les traditions arabo-musulmanes. Le football a été créé en Europe, plus précisément en Grande-Bretagne. Avant de venir dans nos contrées».
Assis dans un fauteuil dans son arrière-boutique et fumant la Chicha, il zappe d'une chaîne à une autre. Et interpelle son voisin Ismaël B.S., qui est venu partager sa Chicha: «Ne me dites pas que nous sommes plus musulmans que les Irakiens. Regardez cette émission de la chaîne irakienne «Al Horrya Tv», qui consacre ce matin du mardi 14 février une émission à la Saint-Valentin.
Les images qui défilent à l'écran sont celles de deux animatrices qui interrogent des Irakiens sur la manière dont ils fêtent la Saint-Valentin. Nos deux animatrices interrogent Mustapha d'Erbil et Alâa de Moussoul, deux villes du Kurdistan irakien. Le premier dit avoir acheté des fleurs à son épouse, le second un parfum dans un emballage rouge, «couleur de l'amour». Ce qui nous a d'ailleurs donné une idée plus précise de ce que nous allions offrir comme cadeau à notre femme.
«Cela fait bouger quelques commerces»
«Au lieu d'étudier la question sous cet angle, il aurait été bien préférable de laisser faire tant que personne ne nuit à une autre personne en fêtant la Saint-Valentin. Et puis cela fait bouger quelques commerces par des temps difficiles», ajoute-t-il.
Les Salafistes auraient promis un «châtiment» à ceux qui fêteraient la Saint-Valentin? Ismaël balaye d'un revers de main, ces «balivernes». «Possible, mais il ne faudra pas s'arrêter à ça!», pense-t-il. «Nous allons recenser les cas d'attaque demain», affirme-t-il. Sans oublier d'ajouter, en esquissant un large sourire: «Ils vont faire les fleuristes et les magasins de cadeaux pour empêcher les gens de consommer?»
Pour Ismaël, c'est plutôt du côté de la vague de froid et du pouvoir d'achat du Tunisien qu'il faut voir les «difficultés» à consommer de nos jours, Saint-Valentin ou pas. C'est du reste l'avis de Fethia R., tablier blanc et sourire énergique, qui embale avec une série de papiers cadeaux pour les présents soumis par les clients du grand magasin de la banlieue nord de Tunis, où elle travaille.
«Pas grand-chose», souligne-telle. «Un déodorant, une crème pour le visage, un démaquilleur ou encore du chocolat, certes de qualité, voici l'essentiel des cadeaux offerts par les «amoureux» à leur «dulcinée». «Et puis des fleurs». Mais pour les fleurs, il faut se rendre chez le fleuriste du coin», s'amuse-t-elle, tout en coupant un long ruban rouge pour l'enfiler au tour du papier cadeau qui est entre ses mains.
Faisant la queue pour emballer, à son tour, son cadeau, Mohamed B.J. a acheté un parfum à 20 dinars. Il affirme que son épouse l'excusera. «Elle sait que, comme on dit si bien, c'est le geste qui compte et puis que les temps sont durs», déclare-t-il. Son épouse Saadia, qu'il a connue en France, «lorsqu'ils étaient l'un et l'autre étudiants» ne lui tiendra du reste jamais rigueur. Il l'a emmené «en pèlerinage», un certain 14 février 2001, dans le village de Saint-Valentin, dans le Centre de la France, où ils se sont vus décernés à la Mairie un «Certificat de passage». «Une sorte de passeport pour un amour éternel», conclut-il son propos.
Retour Avenue Othmane Ibn Affène, à El Menzah VI. Il est près de 20h30. Et quelques clients «retardataires» se pressent devant la boutique de notre fleuriste Nourreddine. «Les roses, il faut le préciser, on les acquiert toujours par trois, cinq, sept ou encore neuf», note Nourreddine. «Comme le veut, aussi, la tradition. Toujours, un chiffre impair. Mais, il arrive que l'on achète une seule rose».


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