D'habitude simple acte commercial, la participation d'un promoteur immobilier au Salon de l'Immobilier Tunisien à Paris (SITAP) était peut-être aussi un acte de foi des promoteurs immobiliers en 2011 et en 2012. Foi en l'avenir de leur secteur, donc de la Tunisie. Et ce malgré la difficulté du moment, tant en France qu'en Tunisie. Dans l'Hexagone, c'est la crise économique qui érode le pouvoir d'achat, y compris d'une partie des Tunisiens Résidents à l'Etranger (TRE), et fait de ce fait plonger les transferts vers leur pays. L'instabilité et le manque de visibilité que connaît la Tunisie depuis le 14 janvier 2011 auraient également pu accentuer cette tendance. Cela ne s'est pas produit, du moins l'année dernière. «Pour nous, le bilan de 2011 a même été meilleur que celui de 2010. Les Tunisiens de France étaient alors optimistes et cela les a encouragés à acheter un bien immobilier parce qu'ils se disaient que la Tunisie va changer en mieux», témoigne un promoteur. Le nombre de projets exposés lors de la cinquième édition du SITAP plus de deux cents- tend à accréditer cette vision optimiste de l'avenir. Certes, sur les 80 promoteurs présents à cette manifestation, 29 n'ont pour l'instant pas l'intention d'entreprendre des chantiers autres que ceux en cours. A l'opposé, 75 ont des chantiers en cours et 22 en ont plus d'un. Plus important, 51 opérateurs ont des projets pour l'avenir, «c'est-à-dire qu'ils ont déjà acheté le terrain et effectuent les formalités requises en vue de lancer les chantiers», explique un proche du dossier. La proportion de ceux qui sont à cheval sur ces deux catégories ayant à la fois des projets en cours et pour l'avenir- est également importante (49 sur 80). Idem pour les promoteurs n'ayant connu aucune interruption dans leur activité (projets finis, en cours et d'avenir) puisque leur nombre est supérieur à 50% (44 sur 80). Certes, la conjoncture de la Tunisie nouvelle n'est pas très favorable, actuellement, à la poursuite d'une activité normale, dans les différents secteurs et dans l'industrie de la promotion immobilière. «D'abord, les prix des matériaux de construction ont flambé. Ensuite, les maçons sont devenus très exigeants en ce qui concerne leur rémunération. Les entrepreneurs eux-mêmes en font de même. Et tout cela nous oblige à revoir les prix des logements à la hausse», se plaint un exposant. Mais cela ne semble pas devoir constituer un obstacle insurmontable, puisque certains entrevoient déjà les prémices d'une reprise, même si elle ne semble pas concerner tous les segments du marché. «A la différence du haut et très haut standing dont la commercialisation rencontre des difficultés, le segment des logements économiques se porte mieux», assure le directeur commercial de la branche immobilière du groupe Soroubat.