Mondher Laabidi, coordinateur du projet CityCamps Tunisia auprès de la Banque mondiale décrit l'Orange Mobility Forum que vient d'organiser Orange avec des termes singulièrement optimistes: Ce projet place le citoyen tunisien au cur de la société. Il a pour objectif de créer des applications destinées à faciliter la communication entre les citoyens et les services municipaux, améliorer les services publics et la transparence des institutions locales. Des propos qui ne tiennent pas compte du fait avéré que les applications intelligentes qui sont au cur du Mobility Forum sont les moindres soucis des Tunisiens. Pour répondre à la question centrale Comment la mobilité peut-elle contribuer à améliorer la qualité de vie du citoyen?, il faut satisfaire à 3 conditions: - Parvenir à créer cet écosystème vertueux autour des services mobiles citoyens qui comprend société civile, représentants du gouvernement, start-ups, développeurs, agences de communication et web, organismes de presse et bailleurs de fonds. - Réussir à stimuler la création de contenu mobile utile qui pourra bénéficier autant aux consommateurs qu'aux administrations et collectivités et concerne des domaines aussi variés que l'emploi, la culture, l'éducation, la santé, le tourisme - Mobiliser les technologies de l'information et de la communication afin d'accompagner les Tunisiens dans leur vie quotidienne et leur permettre d'accéder plus facilement et plus rapidement à l'information. Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on sait que le Forum caresse l'ambition de créer des connexions sur le marché de la mobilité et d'encourager ainsi l'employabilité et l'entrepreneuriat. D'ailleurs, Mireille Levan, SG de la Fondation du Groupe Orange France Telecom, défend une idée complètement différente en attestant qu'elle souhaite plutôt se rapprocher de notre cur de métier, utiliser les nouveaux outils numériques pour faire avancer la solidarité, aider les personnes en difficulté pour entrer dans ce nouveau monde sont les objectifs d'Orange solidarité numérique. Les uns parlent donc de marché, d'employabilité et d'entrepreneuriat alors que les autres parlent de solidarité numérique... et cela fait désordre tout en nous signifiant que le moyen de mobiliser les Tunisiens autours des applications intelligentes n'est pas encore pour demain la veille!