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Tunisie - Joseph Stiglitz : Réformer le système financier
Publié dans WMC actualités le 29 - 06 - 2012

La globalisation des marchés financiers a été une cause d'instabilité. La spéculation à outrance a nourri la volatilité et nous met en permanence sous menace de bulle. Le marché détruit de la valeur! Nous l'avons durement éprouvé lors de la dernière crise des subprimes. Comment dès lors s'en prémunir, s'interroge Joseph Stiglitz, lors de la dernière de sa série de trois conférences, qui a eu lieu au campus de l'IHEC?
Le système financier a dévié et devient source d'instabilité
Le but du système financier est de procurer de la liquidité. Cette fonction est, toutefois, assortie de beaucoup de conditions. On vit donc sous une menace permanente d'un «credit crunch».
L'autre objectif est d'assurer la pérennité du système de paiement. Mais là encore rien n'est garanti et le système peut faire défaut, avec un risque de paralysie pour tout le tissu économique. La condition est qu'il offre des prestations à un coût optimisé. Or, il n'en est rien. Aux Etats-Unis, soutient le conférencier, près de 40% des bénéfices des entreprises sont absorbés par le système bancaire. Le système financier ponctionne la sphère réelle. Il la tient en otage car à des intervalles, presque réguliers, il lui inflige un gâchis énorme avec la succession des bulles, et encore tout récemment d'un crash d'une ampleur inouïe au point de nous rappeler celle de 1929, celle-là même qui s'est dénouée par une guerre mondiale.
Le marché financier a montré, une fois encore s'il en est besoin, et à une échelle inédite, qu'il est impuissant à s'autoréguler. La financiarisation de l'économie a tourné à une loterie financière découplée de la sphère réelle hors de tout repère d'autorégulation. Comment dès lors le mettre sous contrôle?
L'innovation financière a déjoué la supervision
En chaque domaine de l'activité économique, l'innovation devient source de progrès. En l'occurrence elle a été source de gâchis. J. Stiglitz est revenu sur les ‘'produits structurés'', autrement dit les fameux CDS (Collaterized Debt Securities) qui ont été à l'origine de la bulle des subprimes. Ces actions panachées comprenaient une partie de crédits hypothécaires avec d'autres compléments d'actifs financiers divers. Mais, affirme l'économiste, ces innovations n'en sont pas en réalité. Ce sont des «combinazione». De l'artifice. Et à son tour de référer à Paul Volcker, gouverneur de la FED sous Ronald Reagan, quand il a dit, avec raillerie, que le système financier nous a gratifiés d'une seule invention, celle du distributeur automatique de billets. Et, d'ajouter «ce n'est que de la quincaillerie».
Et, Joseph Stiglitz de s'enflammer dans une tirade révoltée pour dire que les modèles financiers actuels sont viciés. Sinon comment Ben Bernanke, la veille de la faillite de Lehman Brothers, pouvait-il soutenir qu'«il n'avait pas de crainte particulière quant à la survenue d'une grave crise». Ou alors comment le président de Goldman Sachs, première banque d'affaires américaine, après avoir vendu 40% des CDS dans le monde, peut se permettre de dire «Les clients n'auraient pas dû nous faire confiance». Et, enfin, de clamer qu'il faut obligatoirement aller vers un cadre de supervision.
Le G20, est-ce la solution?
Du moment que la crise est planétaire, il est, par conséquent, nécessaire de trouver un cadre global de contrôle et de supervision à l'échelle du monde. Et J. Stiglitz de valider la fonction de directoire mondial que s'est arrogé le G20. Il est vrai que cette structure génère environ les 2/3 du PIB mondial, mais elle exclut 160 pays du cercle de décision. Est-ce bien normal? Pourquoi ne pas recourir à la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement)? C'est, nous semble-t-il, le cadre politique idoine. On en conviendra, mais une solution planétaire doit obligatoirement revêtir un caractère politique. On pensait, naïvement peut-être, que le professeur de Columbia se muerait en alter économiste, mais hélas, non.
Que faire en période de transition?
En circonstance délicate, en période de transition, ce qui est le cas pour la Tunisie, ou au sortir d'une crise, tel le cas des USA, la Banque centrale joue un rôle décisif. Il lui appartient de faire face. Il faut endiguer le réflexe, somme toute naturel, des opérateurs économiques qui se ruent sur les guichets pour retirer leurs dépôts des banques. Elle doit empêcher l'assèchement des liquidités et protéger le système de paiement contre le risque d'effondrement. C'est ce qui fut fait ici et là; et au passage, un petit clin d'œil amical à son collègue Mustapha Kamel Nabli, pour la démarche adoptée pour sortir le pays de la zone de risque. C'était une validation technique de la thérapie appliquée.
Comment dès lors rebâtir un système financier? Le conférencier en la matière a focalisé sur la méthode pas sur l'architecture à mettre sur pied. Il privilégie la méthode progressive que la thérapie de choc. Il a pris le cas d'école de la Russie qui a tout voulu précipiter et celle de la Chine qui a réformé son système agraire, pas à pas. Mais en l'occurrence, les deux exemples sont inappropriés au cas de la Tunisie. On est encore sur notre faim. Les cas les plus proches de notre réalité seraient ceux des PECO (Pays d'Europe centrale et orientale). Mais on ne peut reprocher à un prix Nobel ses caprices.
Au final!
Ce qu'on peut retenir des recommandations du professeur Stiglitz, ce sont ses non-dits. Sa préférence pour l'indépendance de la Banque centrale ne fait pas de doute. Ses insinuations pour mettre le marché financier sous contrôle sont évidentes. Il n'est pas non plus favorable à la convertibilité de la monnaie. Mais pas un mot sur les moyens de financement de l'investissement. Pas un mot sur la Caisse des Dépôts et consignations. Pas un mot sur le fonds Ajyal dont on ne sait d'ailleurs s'il verra le jour.
Par ailleurs, quand il indique qu'il faut rétablir la gouvernance et la supervision, il ne précise pas s'il faut y aller par la loi ou simplement par les «Bonnes pratiques». La voie de la réglementation est toujours présentée comme une revendication de pays en développement, car elle paraît rigoureuse. Mais comment ne pas recourir à la loi quand on sait que le dédommagement des banques américaines a coûté 700 milliards de dollars au contribuable? L'omission, ici, est de taille.


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