Le Maroc a besoin de liquidités. Il en donne du moins l'impression. Les informations qui nous parviennent de Rabat font état d'un éventuel recours du royaume chérifien, en octobre 2012, à un emprunt obligatoire d'un montant de 1 milliard de dollars (environ 1,6 milliard de dinars tunisiens). Nos sources apportent deux précisions. La première : cet emprunt sera contracté auprès de banques des pays du Golfe arabe. La deuxième : l'emprunt sera réservé à des investissements publics inscrits dans des projets prioritaires du gouvernement d'Abdel Illah Benkirane. Cet emprunt intervient seulement quelques jours (3 août 2012) après que le FMI (Fonds monétaire international) a annoncé avoir accordé un prêt de 6,2 milliards de dollars au Maroc. Un crédit présenté comme un crédit de précaution" «afin de protéger le pays contre les "chocs extérieurs" en provenance notamment de la zone euro». Les réserves en devises ne couvrent que 4 mois d'importation Pour certains observateurs, cet emprunt est en rapport avec la baisse des réserves en devises du pays. Dans une note émise, fin juillet 2012, «Bank Al Maghrib» (la Banque centrale) faisait savoir que les réserves en devises ne couvrent que 4 mois et 10 jours d'importation contre près de 6 mois une année auparavant. Pour le gouvernement, cette baisse devait favoriser comme solution un recours à la dette extérieure. Cette baisse est dans bien des têtes au Maroc à telle enseigne qu'elle a fait l'objet, le 6 août 2012, de pas moins de cinq questions orales à la Chambre des représentants. Les députés ont en effet interrogé le gouvernement Benkirane sur ce qu'il compte entreprendre pour arrêter ce que certains ont appelé «une hémorragie» : le Maroc a perdu en six mois près de 30 milliards de dirhams (environ 5,4 milliards de dinars) en dollars et en euros. Répondant à ces questions, le ministre des Finances, Nizar Baraka, a expliqué cette situation par trois facteurs: le renchérissement des matières premières, pétrole en tête, la hausse des importations de céréales et la crise dans la zone euro. Pour l'heure, les Marocains restent positifs et s'en tiennent à la déclaration du chef de mission du FMI pour le Maroc, Dominique Guillaume, qui a annoncé, le 6 août 2012, que «les perspectives de l'économie marocaine restent globalement "positives" malgré une mauvaise année agricole». Comme il a dit s'attendre à «une meilleure croissance globale au Royaume en 2013».