C'est au moment où certains investisseurs occidentaux quittent la Côte d'Ivoire pour cause de guerre civile qui ravage le pays depuis trois ans que la Banque islamique de développement et la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) deux institutions arabes- frappent au portillon de cet Etat d'Afrique de l'Ouest. C'est ainsi qu'une forte délégation de la Banque a séjourné la semaine dernière à Abidjan qui, comme on pourrait le deviner, a eu l'accueil le plus chaleureux qui soit de la part des autorités ivoiriennes. A noter qu'elle a été précédée par celle envoyée par la Banque islamique de développement, venue elle aussi apporter une bouffée d'oxygène en matière d'investissement dont le pays a largement besoin.
Il faut dire que les autorités ivoiriennes ont entamé la phase de la construction du pays, qui passe évidemment par quête d'investisseurs afin de redonner un second souffle à l'activité économique du pays.
Si un accord de coopération était conclu avec les autorités ivoiriennes à l'issue du séjour des argentiers arabes à Abidjan, cela permettrait à la Banque d'aider aux financements des projets de développement économique de la Côte d'Ivoire. La BADEA incitera également les capitaux arabes à participer au développement économique de ce pays, de même qu'elle apportera une assistance technique nécessaire à son développement.
On peut dire que les contacts entre l'Etat ivoirien et les administrateurs de la BADEA arrivent au bon moment, puisque c'est maintenant que s'applique le 5ème Plan quinquennal (2005-2009) approuvé en avril 2004 par le Conseil des Gouverneurs de la Banque. Le Plan opère une forte liaison entre les ressources disponibles de la Banque, les besoins des Etats africains et les nouvelles orientations dans le domaine du développement. Le montant total des engagements du cinquième plan quinquennal s'élève à 900 millions de dollars, soit l'équivalent de quelque 495 milliards de Fcfa.
900 millions de dollars en cinq ans
Selon des sources proches de la BADEA, les engagements au titre de la première année du Plan seront de 160 millions de dollars (environ 88 milliards de Fcfa) et s'accroîtront annuellement de 10 millions de dollars(5,5 milliards de Fcfa). Ce qui portera le volume total des engagements au titre de la dernière année (2009) du Plan à 200 millions de dollars (110 milliards de Fcfa).
Les secteurs prioritaires de la Banque au cours des cinq prochaines années seront essentiellement le développement rural, l'agriculture et les infrastructures de base ; sans oublier pour autant les autres secteurs, telles que l'industrie, l'énergie, la santé, l'enseignement et l'environnement
A remarquer tout de même un fait notable dans l'engagement de la Banque : son «attention particulière accordée aux pays victimes des conflits intérieurs ou régionaux».
La Banque arabe pour le développement en Afrique en bref : La BADEA est une institution financière, dont les fonds proviennent des Etats membres de la Ligue des Etats Arabes (LEA), signataires de l'Accord portant création de la Banque le 28 février 1974. Elle est une institution internationale autonome, dotée de la personnalité juridique internationale pleine et entière, et d'une totale autonomie tant administrative que financière. La Banque a été créée en réponse aux objectifs visant à consolider la coopération économique, financière et technique entre les deux régions africaine et arabe, concrétisant ainsi la solidarité arabo-africaine et constituant une assise solide pour le projet de coopération basée sur l'égalité et l'amitié. Les Etats membres de la BADEA sont : Jordanie, Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Tunisie, Algérie, Arabie Saoudite, Soudan, Syrie, Irak, Oman, Palestine, Qatar, Koweït, Liban, Libye, Egypte, Maroc et Mauritanie. A rappeler que le Pr. Chadly Ayari fut le président de la BADEA en 1974.