Il fut un temps où l'on pouvait visiter la Libye avec une simple carte d'identité. Désormais, il faut non seulement présenter un passeport, mais en plus avoir la coquette somme de 500 dinars libyens (presque autant en dinars tunisiens). La nouvelle mesure prise par les autorités libyennes (et qui n'est pas destinée exclusivement aux Tunisiens) a déplu à des milliers de nos concitoyens qu'on ne peut que comprendre. Et pour cause ! Allez vous balader dans les rues de Tripoli et vous verrez le nombre de voitures immatriculées en Tunisie qui y circulent. Entrez dans un quelconque magasin tripolitain et vous remarquerez le nombre de produits made in Tunisia !
Il est donc clair que cette mesure, incompréhensible à vrai dire, a de quoi inquiéter nos concitoyens et, plus encore, certains de nos spécialistes du commerce informel qui siègent à Ben Guerdane, Sfax, Sidi Bou Mendil, El Jem, etc.
Ceci pour les faits. Mais il y a aussi la rumeur qui n'arrange rien et qui prétend que les Tunisiens devront désormais présenter un visa en bonne et due forme pour pénétrer le territoire libyen et qu'ils ne pourront le faire que quatre fois par an. Une rumeur pour le moment et qui a été vite démentie par les autorités libyennes.
Autre rumeur vite démentie également : elle touche directement à ces 500 dinars. Au départ, beaucoup ont pensé à tort que la somme allait être versée aux autorités libyennes. Il n'en est rien, la somme en question doit juste être en possession du visiteur et ne fera que servir à ses propres achats en territoire libyen. L'ambassadeur de la Jamahirya libyenne l'a vite précisé d'ailleurs, dans une interview accordée à nos confrères d'Essabah, quand il a dit que le visiteur doit avoir au moins 500 dinars sur lui. Il a également précisé que cette mesure touche toutes les nationalités et non pas uniquement les Tunisiens et qu'elle a été rendue nécessaire suite aux multiples méfaits observés ces derniers temps.
Plusieurs arnaques et méfaits ont été observés par ou sur des visiteurs étrangers n'ayant pas en leur possession de l'argent libyen. La nouvelle mesure vise donc à mettre de l'ordre et à éviter, autant que possible, des mésaventures aussi bien pour les étrangers que pour les Libyens.
L'ambassadeur souligne également que certains sont exempts de cette procédure dont les touristes voyageant en groupe avec des agences de voyage (puisque leurs dépenses sont assurées par ces agences), ceux qui ont un visa spécial pour effectuer une mission spéciale et précise, ceux qui sont invités par les autorités libyennes, ceux qui doivent rejoindre un ressortissant ou un résident libyen et enfin les étudiants poursuivant officiellement leurs études à la Jamahirya.
Ces précisions viennent en temps opportun pour arrêter les multiples rumeurs qui ne cessent d'envenimer le milieu des commerçants tunisiens importateurs de la Libye voisine. R.B.H.