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Tunisie-Pré-élections:
Du sang, de la sueur mais pas de labeur (Partie I)
Publié dans WMC actualités le 12 - 08 - 2014

«Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur». La citation est de Winston Churchill, prononcée en 1940, soit quelques mois après le début de la Deuxième Guerre mondiale.
C'est aussi ce à quoi nous devons nous attendre, nous peuples issus des «printemps arabes» concoctés dans les think tank britannico-américains infiltrés eux-mêmes par les sympathisants de l'islam politique, dada des idéologues occidentaux au cœur tendre, des romantiques orientalistes et du cynisme politique britannique qui ne voit dans le monde arabe que des richesses à exploiter et des peuples à asservir.
En Tunisie, les ramadans ne sont plus ce qu'ils étaient avant le 14 janvier 2011. Depuis au moins deux années, du sang innocent coule dans nos montagnes et nos plaines, et des hommes et femmes politiques sont menacés de liquidation si ce n'est assassinés comme se fut le cas de feus Chokri Belaid et El Haj Mohamed Brahmi.
Et même si en ce moment les groupuscules armées islamistes, qu'il s'agisse de Daech, de Jabhet Annossra ou d'Al Qaïda, font des massacres partout dans la région arabe, du Liban à la Syrie et jusqu'en Irak -où l'esclavagisme a repris de plus belle, avec des ventes aux enchères des enfants pubères pour les transformer en «Ghilman» (éphèbes) ou en bombes humaines et des femmes.
La Tunisie n'a pas été épargnée. En témoignent les tueries perpétrées à l'encontre des forces de l'ordre, toutes catégories confondues, et de l'armée nationale, l'envoi de jeunes de moins de 25 ans endoctrinés se faire massacrer en Syrie et même des jeunes femmes enrôlées dans une autre forme de Djihad: celui qu'on nomme communément «Djihad Al Nikah». L'islam politique n'y est pas étranger, et c'est ce qui a, entre autres, poussé la justice égyptienne à dissoudre le parti «Al Horriya wal Adala» vitrine politique des frères musulmans dont les tentacules sont les ailes militaires et caritatives.
L'islam modéré dans un pays où, de fait, l'islam est modéré : un pléonasme
Quelles sont les raisons qui pourraient inciter les pays occidentaux à encourager l'implantation de régimes islamistes modérés dans des pays où, de fait, les populations sont religieusement modérées et où la question identitaire ne s'est jamais posée? C'est presque un pléonasme si ce n'est un jeu d'intérêt amoral et dénué de toute étique.
Ce sont des enjeux géopolitiques et économiques importants que nous ne saurons expliquer dans un papier concis. Ceci étant, les artisans des «printemps arabes» ont choisi le pire des instruments pour préserver leurs intérêts: l'islam politique. Ils commencent tout juste à en cueillir les fruits amers, malheureusement pour eux- avec l'apparition des enrôlés de «Daech» en plein cœur de leurs grandes villes.
Le développement de l'extrémisme religieux n'est plus un secret pour personne et les banlieues européennes, pendant longtemps marginalisées, risquent de devenir de petits Emirats si l'on suit la logique politique islamiste fondée essentiellement sur l'esprit de conquête.
En Allemagne, en France, en Espagne, en Grande-Bretagne (la protectrice cynique) et même en Italie -qui s'est toujours opposée à l'islam politique consciente de ses conséquences sur la paix et la sécurité dans les pays du Sud de la Méditerranée-, le feu couve.
Toutefois, une nuance: il est une différence de taille au niveau des structures mentales et des héritages civilisationnels entre les Arabo-musulmans du Machrek et du Golfe et les Berbéro-arabo-musulmans du Maghreb.
On a voulu «désintégrer» une Tunisie historiquement intégrée dans son environnement géographique et culturel
Les pays du Nord de l'Afrique sont historiquement plus ouverts aux autres civilisations et mieux intégrés dans leur environnement géopolitique et géoéconomique aussi bien méditerranéen, européen qu'africain et arabe, et particulièrement la Tunisie
Et pourtant, trois ans de règne islamiste dans ce pays ont suffi à désarticuler l'Etat, à fragiliser les institutions, à diviser le pays, et, pire que tout, à détruire l'un des services de renseignement et anti-terroriste qui figurait parmi les plus efficaces dans la région.
Les Allemands et les Français, qui ont une vision très romantique de l'islam politique, oublient que la Tunisie est située tout près de l'Europe (140 km séparent Tunis de la Sicile, la distance n'est pas beaucoup plus importante pour ce qui est de Marseille et Gênes).
Si l'idée était de faire en sorte que ces pays-là gardent leurs islamistes chez eux pour protéger l'Europe et les USA, sur le terrain elle a servi à créer un nombre plus important de terroristes et d'extrémistes. Les plus virulents viennent des pays occidentaux...
En réalité, la crise identitaire des jeunes vient du fait qu'ils ont été incapables de s'intégrer dans leurs pays d'accueil tout comme ils sont et seront incapables de vivre en harmonie avec les modèles de société existant dans leurs propres pays.
Les islamistes politiques réfléchissent, agissent et se comportent comme des sectes, donc dans des cercles fermés. Ils gèrent de grands intérêts et sont des parties prenantes très actives dans le grand banditisme transnational, le trafic d'armes et de drogue. Ils ont profité de la phase post-soulèvement janvier 2011 en Tunisie pour retirer les garde-chasses qui étaient les informateurs des services spéciaux à propos de tous les mouvements suspects et ont réussi à s'installer aujourd'hui au Mont Chambi, aux monts Semmama et Saloum, sans parler des cellules dormantes situées sur tout le territoire. Ils maîtrisent les sentiers de ces montagnes.
S'il n'y a pas de lutte internationale contre le terrorisme, ce sont des bombes humaines qui seront bientôt exportées dans tous les pays du monde, USA et Grande-Bretagne compris
Les risques pour les pays du Nord de la Méditerranée s'il n'y a pas de leur part une volonté réelle de mettre fin à cette vague rampante d'islamisme politique, c'est que des pays comme la Tunisie, la Libye, le Maroc et l'Algérie ne leur exportent plus dans les prochaines années des matières premières et des composants automobiles mais plutôt des bombes humaines.
Tous ces pays, lesquels, nous le savons, ont des intérêts dans la région, ne peuvent pas se fier aux promesses faites par les leaders islamistes, car pour mobiliser leurs foules, ils leur promettent des khalifats, des prises de guerre et des récompenses à chaque fois qu'ils leur font allégeance et qu'ils conquièrent de nouveaux terrains. Cela pourrait commencer par le sud pour remonter très rapidement vers le nord. En témoignent nombre d'exemples d'islamistes situés partout dans le monde qui ont affirmé leur allégeance au Khalifat de Daech. Rien ne peut les arrêter car on leur promet le paradis, et tous leurs actes, les plus atroces, sont justifiés par la fin: vivre heureux éternellement. Ils disposent d'un arsenal important d'armes qu'ils ont réussi à dissimuler en ce qui concerne la Tunisie pendant le règne de la Troïka sur tout le territoire tunisien.
La Tunisie en phase pré-électorale
Les islamistes sont dotés de moyens énormes, ils ont verrouillé les administrations et corrompu les populations vivant dans des conditions précaires. Avec les lignes financières énormes dont dispose Ennahdha -soutenue entre autres par le Centre Carter et le Qatar-, on n'écarte ni les possibilités de pratiques frauduleuses ni la falsification des élections. C'est ce qui explique aujourd'hui le refus de nombre de Tunisiens de s'inscrire et principalement les jeunes.
Des réactions justifiées également par les incidents qui ont eu lieu dans certains bureaux dont la dame qui s'est présentée dans un bureau de vote à Sousse et qui a été renvoyée par l'employée voilée: «Vous devez vous présenter avec votre mari, en tant que femme vous n'avez pas assez de jugement pour décider de vous-même». Ou d'autres qui se sont vus répondre «le système informatique est bloqué», alors qu'ils voyaient les sympathisants du parti Ennahdha s'inscrire.
Le parti islamiste a déjà entamé son programme d'achat des voix via ses associations caritatives et les prétendues aides apportées aux classes souffrant de précarité.
Pour la petite histoire, un activiste nahdhaoui habitant à la très pauvre Cité Al Jayara-Sidi Hassine a pris en charge la circoncision de deux petits enfants d'un habitant de la Cité, le monsieur réagit en lui demandant ce qu'il attend de lui, la réponse est toute simple: «Que vous preniez votre famille et votiez pour le parti Ennahdha». Le bénéficiaire va plus loin en demandant à l'activiste d'achever la construction de sa maison, son vœu a très vite été exaucé.
Il est un fait avéré et difficilement contrôlable: celui de l'achat des voix et avec la rentrée scolaire et la crise économique, les islamistes, qui ont des moyens financiers énormes, mettront les moyens qu'il faut.
L'ISIE pourrait-elle y pallier? Peut-être que la mise à disposition d'un numéro vert à l'intention des véritables patriotes qui dénonceraient ces pratiques malhonnêtes et indignes de ceux «qui ont peur de Dieu» pourrait limiter les dégâts.
Dans la Tunisie pré-électorale, il y a du sang, de la sueur mais sans labeur, car les gouvernements successifs ont démystifié la valeur travail et ont continué l'œuvre de Ben Ali qui a instauré de nouvelles règles de jeu: celles de l'allégeance et de la compromission.
A suivre la Partie II


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