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Tunisie Economie :
Le financement extérieur, la dette et ses substituts
Publié dans WMC actualités le 12 - 06 - 2015

La dette extérieure, une nécessité? Il faut s'y faire, dira Serge Degallaix, ancien ambassadeur de France à Tunis, alors qu'il s'exprimait lors du Forum international de l'Economiste maghrébin. L'épargne nationale tunisienne ne représente que 16% du PIB. Anémique! De ce fait, ne peut répondre aux appels en capitaux du système. A devoir s'endetter, il faut le faire au moindre coût.
Il y a bien entendu la dette bilatérale, celle entre pays, qui se fait à des conditions concessionnelles, généralement clémentes. Mais celle-ci se fait rare car les Etats excédentaires connaissent une gêne dans leurs finances publiques.
Il y a la multilatérale, avec la BM ou le FMI ainsi que la BAD et les autres institutions telles que la BEI ou la BERD. Mais celles-ci financent des projets. Et quand il faut financer le budget, c'est-à-dire le déficit des finances publiques, il reste le marché. C'est un financement certes plus souple, mais plus cher outre qu'il est soumis au diktat des agences de notation. Mais comme on le verra, il existe des solutions encore plus audacieuses.
Bailleurs de fonds : Conditionnalités étouffantes ou impuissance de réformer
Il tombe sous le coup des sens que le premier réflexe du bailleur de fonds est de se fixer quant au bon dénouement de son crédit. De ce fait, pour se protéger il exige du débiteur des conditions précises qui sont de nature à améliorer sa solvabilité.
La question devient plus épineuse quand l'allocation des ressources d'emprunt servira à financer les besoins de fonctionnement de l'Etat. S'endetter pour consommer met la puce à l'oreille de l'emprunteur qui exigera de réformer le système productif. Il lui faut voir que le pays peut dégager des ressources supplémentaires pour faire face au remboursement. Attitude légitime mais jugée étouffante.
Ils seront nombreux à s'insurger contre ce qualificatif. Première à réagir, Eileen Murray, directrice à la BM américano-hellène (référant à la crise grecque), dira dans une formule lapidaire “ou réformer de plein gré, ou réformer sous la contrainte“, comme c'est le cas pour la Grèce ou l'Italie.
“Réformer est dans votre intérêt“, dira Hein Winnbust, responsable de la coopération à l'ambassade d'Allemagne à Tunis. Et ce dernier de rappeler qu'un don allemand, destiné au développement régional, proposé dès 2012 est en attente de la ratification de l'ARP pour son déblocage.
Brunnhuber Ulrich, DG de la BEI à Tunis, et Benoît Lehanneur, DG de l'AFD, contesteront le qualificatif d'“étouffant“, rappelant que leurs institutions prêtent à des taux bas, étant donné qu'elles sont financées par des budgets publics.
Réformer, insiste Houcein Mouelhi, pour profiter des opportunités du marché quand elles se présentent. Et, en ce moment, le marché est particulièrement favorable. Les taux en Europe sont négatifs et on ne peut en profiter. Nos banques ne peuvent emprunter sur le marché par leur seule signature car peu d'entre elle sont notées. Et, de toute façon, elles seront pénalisées par le rating national.
Imaginons ce que peut engranger la BCT si elle pouvait emprunter les 5,5 milliards de dinars qu'elle injecte sur le marché monétaire pour soutenir la liquidité des banques.
“Réformer sans rechigner“ rajoutera Fadhel Abdelkefi, DG de Tunisie Valeurs, pour éviter de se laisser plomber par le risque de change. Il faut savoir, rappelle-t-il, que 2% du PIB sont rognés par la dépréciation du dinar.
Quels substituts à la dette?
Cela ne fait pas de doute pour Néjib Zeroual, ancien ambassadeur du Maroc à Tunis, le pays a besoin d'un appoint de financement et d'une pause de remboursement. En déroute de gouvernance pour n'avoir, pas encore, optimisé une gouvernance démocratique après 23 ans de fonctionnement aux directives, un temps de répit doit être donné à la Tunisie. Mais que la Tunisie s'oblige également à allouer de manière optimale ses ressources d'emprunt.
Taoufik Rajhi, chef du Cercle des économistes tunisiens, plaidera, s'inspirant du principe de la reconversion de la dette bilatérale, pour une reconversion de la dette multilatérale. Que l'on exonère le pays de rembourser sous réserve qu'il engage les sommes en question dans des projets de développement.
Il restera naturellement l'autre issue de secours indiquée par Fadhel Abdelkefi et qui est celle de la cession des bijoux de famille. La privatisation est la dernière arme pour celui qui est dos au mur. Mais cette solution n'a pas les faveurs de Houcein Mouelhi. Ce dernier constate avec amertume qu'en 2013 le pays a accueilli 1,8 milliard de dinars sous forme d'IDE, et que les transferts de dividendes d'IDE se montaient à 2,8 milliards de dinars. Le bilan en devises des IDE est devenu débiteur pour la Tunisie.
Si tant est que l'on doit s'endetter en allant sur le marché, Néjib Zeroual en appellera à un moratoire des agences de notation. Mais comment composer avec ces officines?
Séduire les marchés
Représentant de Standard & Poor's, Mohamed Dammak regrette que certains observateurs voient dans les agences de notation des ogres sans discernement. Ils sont là à décréter des oracles auto-réalisateurs et dévastateurs. Quand les agences décrètent une perspective négative, la situation finit en général par se vérifier, et celles-ci appariassent dans le rôle des liseurs de mauvaise fortune. Quelle poisse!
Il appelle à réformer de soi sans attendre l'injonction des bailleurs pour ne pas tomber dans l'imprécation de Stiglitz: “Too much, too late“. Réformer sous injonction c'est à peine sauver les meubles. La seule façon de démentir les agences c'est d'aller au charbon de son propre gré, et c'est bien ce que fait la Tunisie, au vu des déclarations du ministre des Finances.
Les marchés ne sont pas peuplés que de requins et de vautours. Il faut savoir séduire les investisseurs et les conquérir avec sa “Credit Story“. Les marchés y sont sensibles, soutient-il. Pourquoi, en effet, ne pas tenter le coup?.


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