Etant un jeune Tunisien établi en France dans le cadre de mes études, j'ai été fortement interpellé par votre article. De ce point de vue, je me permets de vous faire part de quelques interrogations et constatations: -Je me demande dans quels quartiers de Paris vous étiez, vu le peu de "Français de souche" que vous aviez vus, je suppose que vous vous n'êtes pas rendu dans les différents endroits dans Paris ; il est vrai qu'il y a des quartiers, disons assez "ethniques" (Belleville, Petite Tunis, Choisy, Chinatown ...) mais il y en a plein d'autres où vous pouvez rencontrer des "indigènes" comme vous dites et pas forcement que dans les théâtres, je vous aurai bien fait visiter des quartiers de ce genre. Permettez-moi de vous en citer quelques uns : Bastille, Montparnasse, le quartier de Bercy et même Châtelet et ses environs, qui, malgré la prédominance de la présence des Français d'Outre Mer, reste un endroit assez prisé par les Bobo de type Européen essentiellement. - J'ai été vraiment très surpris par le fait que vous disiez qu'en Province et dans les villages français, on vous accueille à bras ouvert d'autant plus que vous l'exprimez comme si la Capitale française était loin d'être accueillante pour les étranger, du moins de faciès. Moi même j'ai visité plusieurs villes de Province et quelques villages, et le contact que j'ai eus allaient du mépris total et assumé à une tolérance et à un sourire forcé ; je généralise un peu parce qu'il y a des exceptions, mais c'est le sentiment général que j'en tire. Donc, personnellement (et mon sentiment est, j'en suis sûr, partagé par la quasi majorité des "étranger" venus s'installer à Paris), cette ville est étonnamment tolérante et absorbante de différences, je ne dis pas que tout est parfait, mais je crois que Paris est un laboratoire de ce point de vue social vu la situation dans les autres villes de Province (hormis peut-être Lyon et Marseille). -Permettez-moi de vous citer, encore une fois : " les Mélaninés qui, dans leur majorité, balaient les rues ou déchargent les camions ou gardent les immeubles et certains ont même permis à la France de gagner la Coupe du monde" ; "les paumés de la planète qui, soit se réchauffent sur une sorte d'aération, soit sont enfermés dans leurs banlieues brûlantes". Je ne vous cacherai pas que j'ai été un peu choqué par vos formulations, d'une part, je suppose que vous appelez Mélaninés les personnes d'origines africaines, je trouve cet adjectif assez stigmatisant mais votre description qui en suit est encore plus dérangeante ; vous dites que ces gens-là en grande partie sont ou éboueurs ou vigiles, je crois que votre court séjour français ne vous permet d'avoir qu'une vue partielle de la réalité. Venez dans les fac, les entreprises de services, vous y trouverez beaucoup d'étudiants 'Blacks'' comme on dit ici ; ce qui me pousse à dire que votre mini-analyse ethno-sociale est pour moi sans aucun fondement. Pour finir rapidement, laissez-moi vous dire que vous tombez dans l'amalgame le plus total. C'est en effet aberrant de dire que les paumés de la planète sont en France ou sur les bouches d'aération du métro, soit dans les "BANLIEUES BRULANTES", je ne sais pas comment vous avez pu tirer des conclusions aussi grotesques, mais je crois que les gens des banlieues n'apprécieraient pas beaucoup d'être qualifiés de 'paumés'', et ce pour une simple raison : c'est qu'ils ne le sont pas, en tout cas pas plus que les autres personnes habitant les quartiers résidentiels ou ailleurs. Votre article me laisse un peu sur un sentiment de perplexité... je ne peux être d'accord avec vous que sur un point : les procédures administratives pour venir en France, que ce soit pour un étudiant, un touriste ou autres, sont très fastidieuses pour ne pas dire décourageantes.
dali Réaction à l'article : Comment peut-on être français Contact : [email protected]