Vous écrivez avec une assurance toute satisfaite‑: «Ignorance totale de la planète tennis». En fait, l'ignorance totale vient de vous, M. Bouhafa, car moi, j'ai vécu le circuit professionnel et le monde du tennis international depuis plus de vingt ans. J'ai assisté à plus de 15 Grands Chelems : Roland Garros, US Open et même Open d'Australie. Le pire dans ces dernières vingt années, c'est que je ne vous ai même pas vu en tant que spectateur à ces compétitions. Ne parlons pas alors en tant que technicien. Les Grands Chelems où j'ai «coaché» et travaillé avec des joueurs tels que Iva Majoli qui a réussi à gagner Roland Garros en 1997 ne se comptent plus, vraiment... Où étiez- vous M. Bouhafa? Ah oui, devant un juge, «fil mahkma imtaa Touness». Sur la première page toujours, vous dites que Malek Jaziri a gagné le championnat d'Afrique. Je suis fier pour Malek pour avoir gagné ce titre, mais est- ce que ce titre a des répercussions positives sur son classement mondial? Est-ce que ce titre lui avait permis par hasard de bénéficier d'une Wild Card dans un des Grands Chelems au monde ou autres tournois ATP? Ce titre lui aurait-il permis au moins de gagner une grande somme d'argent pour l'aider à voyager dans le monde et avancer au classement mondial? Non Monsieur, Malek Jaziri stagne toujours parmi les 260 mondiaux. Et cet état de fait est dû à l'incompétence de votre programmation et celle du staff technique bien évidemment. La faute n'incombe nullement à Jaziri, ni à son coach Walid Jallali. Les choses sont on ne peut plus claires : c'est à la fédération et à son DTN de trouver les solutions idoines afin de relancer la carrière de ce talent. Le tennis n'a que faire des championnats d'Afrique ou arabe. Que faire avec? Rien du tout,ou presque si ce n'est une ligne supplémentaire à ajouter au palmarès du président de la FTT dans le dessein de trouver audience politiquement auprès du ministre. Cette formule appartient à une ère révolue, à la préhistoire du sport. Elle ne marche plus! Du mensonge et des affabulations. Vous parlez de Ahmed Triki et de Slim Hamza et de leurs exploits consistant à figurer parmi les 59 premiers au monde. Tout cela est bien beau, mais où se trouvent-ils à présent ces talents prometteurs? Ils s'apprêteraient à rejoindre des universités aux USA? Je vous dis pourquoi? Ils ont été délaissés par leur fédération. Ils ont été déçus par leur staff technique qui ne leur a pas donné les moyens ni tracé un programme professionnel encourageant avec des garanties financières certaines et un bon management. La Tunisie va jouer la Coupe Davis contre l'Irlande la semaine prochaine et elle n'a même pas d'équipe solide ou présentable pour pouvoir honorer notre pays. A part Malek Jaziri, on n'a pas de joueurs au niveau pour composer une équipe solide de Coupe Davis afin que l'on puisse gagner des rencontres dans cette compétition haut de gamme. La Fédération tunisienne accuse un vide au niveau de son staff technique; elle n'a pas de DTN, des entraîneurs solides ayant vécu le circuit professionnel à part Walid Jallali. Il faut se mettre une fois pour toutes dans la tête que l'entraîneur de tennis sortant de l'Issep n'a pas du tout la compétence requise pour coacher nos élites. Si ce moniteur ou professeur de sport est diplômé de l'Issep et croit qu'avec son diplôme ou sa qualité de professeur de sport, il va pouvoir entraîner en tennis sans avoir jamais vécu le circuit professionnel ou entraîné sur le circuit professionnel au jour le jour, s'il n'a jamais figuré parmi les meilleurs de son pays, il ne pourra en aucun cas faire accéder un joueur professionnel ou classé parmi les meilleurs au monde, eh bien, il se met le doigt dans l'œil car son expérience est trop limitée. Il faut suivre les exemples des fédérations espagnole, américaine et française : Guy Forget, ex-numéro un français et coach de l'équipe de Coupe Davis française, aucun diplôme; Thierry Champion, Tarik Benhabilès, Eric Winograsky, coach de Tsonga, Thierry Tuslane, coach de Gil Simon, ont- ils un diplôme de l' Insep pour les coacher? Non monsieur, c'est leur CV qui en parle à lui seul. Secundo, pourquoi avons- nous deux Algériens dans notre staff technique que je n'ai jamais vus sur le circuit ou même jouer en Coupe Davis? Ces deux Algériens-là n'ont jamais figuré, ne serait-ce que parmi les meilleurs joueurs algériens. Si c'était l'Algérien Zahar ou Reda Galou, là je peux dire oui. Ce sont de très bons coaches car ce dernier a pointé en 1988 parmi les 359 ATP (classement mondial) et j'ai joué moi-même contre eux en Coupe Davis. La Fédération paye ces deux Algériens 1.500 dinars chacun soit davantage que notre ex-numéo un Walid Jallali qui encaisse 1.000 dinars par mois. Jamais les Algériens n'ont été plus forts que nous dans cette discipline sportive. Regardez le palmarès et l'histoire du tennis féminin et masculin, et vous en serez convaincus. Où étaient passés les ex-numéro Un tunisiens, aujourd'hui diplômés et coaches, comme Hatem Debbeche, ex-numero Un tunisien et Champion de Tunisie, ou encore Adel Lahdiri , Elyès Bramly, ex-numéro Un tunisien et dominateur du tennis tunisien dans les années 80 et diplômé de 2e degré. Ce dernier s'est retrouvé même abandonné par le monde du tennis. Où est passée Sélima Sfar, l'ex-numéro 47 au monde en double et 59e mondiale en simple. Le pire, c'est qu'elle n'existe même pas dans le classement national car elle est toujours notre première joueuse nationale à 34 ans. M. Bouhafa, vous avez joué une seule coupe Davis (j'en ai joué quatre) l'année où j'ai été vice-champion de Tunisie Junior et Senior 1986, l'année où Majid Marrouki et Hassen Marrouki étaient les deux premiers joueurs du pays avec Elyès Bramly, classé avant vous, avec Hatem Debbeche, Champion de Tunisie 1986 Junior et champion de Tunisie 1986 Senior. Mais il se trouve que votre copain, le Capitaine, vous avait fait jouer car les deux Marrouki ont demandé à être rémunérés. Un montant qui n'a pas été versé. Vous étiez alors un joueur classé Zero en 2e série, sans plus! Donc, vous étiez un joueur comme tous les autres qui n'a jamais disputé un tournoi professionnel sur le circuit ou même gagné un seul point ATP, et non pas champion de Tunisie toutes catégories abusivement prétendu dans votre brochure de campagne électorale. Ce n'est pas bien de mentir, M. Bouhafa, aux clubs pour récolter leurs votes. Maintenant vous êtes le président d'élite qui s'occupe de la programmation professionnelle de l'équipe nationale tunisienne. Je me demande qu'est-ce que vous en savez, de toutes ces choses-là. Sélim Benhadj Ali et moi-même, avions été invités sur le plateau de RTCI pour parler du tennis tunisien. C'est là notre droit le plus absolu de nous exprimer et de révéler la vérité que vous n'arrêtiez pas de cacher. La preuve, c'est que deux présidents de grands clubs, respectivement mon ami de longue date et ex-champion de Tunisie cadet et président du Tennis Club de Mégrine, M. Sami Hdhili , et M. Mongi Bouhlila, président du Tennis Club de Tunis sont intervenus dans l'émission par téléphone pour partager notre point de vue, bien qu'ils n'aient pas signé la pétition de la tutelle. M. Bouhlila a même affirmé que le tennis tunisien a besoin de ses ex-champions pour préparer l'avenir du tennis tunisien et que la Fédération tunisienne de Tennis doit savoir mettre à contribution ses compétences de la balle jaune. Donc, prétendre qu'on est deux complices, vous devriez avoir honte de vous qualifier ainsi alors que vous n'avez même pas tenu un jour une raquette de tennis, car vous aviez non seulement insulté deux ex-numéros Un tunisiens qui ont porté l'étendard du pays à plusieurs reprises en Coupe Davis et autres échéances, vous aviez également insulté la patrie et ses élites. Il faut savoir peser ses mots avant de les exprimer. On est dans un monde sportif et non pas dans une cour de justice, M. Bouhafa! Pratiques d'autres temps, dites-vous? J'ai été personnellement invité à un dîner privé par son excellence M. Boris Boillon dans sa résidence de La Marsa. M. l'ambassadeur m'a demandé de bien vouloir amener avec moi la championne de Roland Garros junior, Ons Jabeur. J'ai fait le nécessaire en transmettant le message. Point à la ligne. Aucune pratique d'autres temps quand on est invité à titre privé. Récupération et instrumentalisation du tennis / L'article de M. Sami Akrimi est loin d'avoir été comme vous le prétendez commandité par moi-même, car j'étais sollicité par un journaliste professionnel et je lui ai répondu professionnellement. Concernant l'invitation de Nessma, le 6 juin 2011, j'ai reçu un SMS de M. Mehdi Kattou, confirmant ma présence sur le plateau de Nessma à partir de 18h20 dans leurs locaux à Radès. Concernant votre commentaire, insinuant que je vais annoncer ma nomination en tant que premier responsable technique et de manager d'Ons Jabeur; tout cela me fait rire. Mais je suis triste pour vous de parler ainsi, je me demande dans quel monde ou planète vous êtes en train de vivre pour vous permettre d'insinuer une chose pareille. Je ne savais pas que vous étiez devin. La nomination dans un staff technique ou au bureau Fédéral ne vient jamais d'une personne extérieure. C'est de la pure paranoïa. Secundo, je ne travaillerai jamais avec une fédération pareille qui ne sait pas avoir du respect pour les hommes du monde de tennis. Je vous annonce que ce n'est pas moi qui ai déclaré un jour au journal Le Temps. ( le jeudi 31 mars 2011) ce que vous prétendez. C'est au contraire bel et bien votre président M. Mehrez Boussayène qui a réclamé en réponse à la question du journaliste RBA: «Pourquoi la fédération ne fait-elle pas appel à quelques-unes de nos anciennes gloires à l'instar de Sélima Sfar, Adel Brahim, Selim Benhadhlia et Majid Marrouki?». La réponse de votre président a été la suivante : «Adel Brahim vient de rentrer des Etats-Unis, tout responsable aimerait qu'il soit à ses côtés, je suis plus que convaincu que nous sommes en mesure de faire beaucoup de bonnes choses ensemble». Malheureusement tout cela n'aura été que de la «parlotte» pour essayer de rassurer un tantinet les présidents des clubs qui ont rédigé la pétition contre cette fédération de tennis. Le 6 juin 2011, le président fédéral a refusé que je sois avec lui sur le plateau de Nessma, il ne faut pas être devin pour comprendre pourquoi. Le fait que je sois parti à Paris était juste une conviction personnelle et un honneur pour moi de soutenir un jour un Tunisien ou une Tunisienne en finale de Roland Garros. Je croyais avoir affaire à des gens qui aiment la balle jaune et qui respectent les sportifs et ses ex-numéros 1 nationaux. Malheureusement, c'est une mentalité très différente de la mienne, car je suis un homme passionné par le tennis et j'ai passé toute ma vie sur des courts de tennis. Je ne suis pas dans la même logique que d'autres qui instrumentalisent ce sport fort passionnant pour se faire une place dans la société sportive ou pour bien d'autres sombres desseins ou ambitions personnelles ou politiques. Leur place n'est pas dans le sport, il n' y pas de discussion là-dessus.