A la fin du premier semestre de l'exercice 2003, le chiffre d'affaires de Monoprix était passé à 51,2 MDT, contre 38,2 MDT pour le premier semestre 2002, inscrivant une progression de 34%. Cette évolution du chiffre d'affaire de la 3ème (estimée à 19 %) grande surface de distribution, est essentiellement due à l'ouverture de nouveaux magasins. En termes de production, la valeur ajoutée s'est légèrement améliorée de 0,25 points, s'élevant à 6,876 MDT. Côté résultat d'exploitation, Monoprix enregistre une appréciation de 23,41%, totalisant 1,924 MDT et ce, en dépit de la hausse des dotations aux amortissements de 60,62% causée par l'intensification des investissements. Malgré une diminution de 17,6% des produits financiers, la chaîne en ressort avec un résultat net de 2,873 MDT au 30/06/2003 contre 2,720 MDT une année auparavant, soit une évolution de 6%. Indication d'importance, ces résultats intervenaient avant que le groupe Mabrouk n'annonce la prise de contrôle complète de la chaîne de distribution Touta (11 points de vente). Avant cela aussi, les analystes financiers étaient optimistes et confiants quand à l'augmentation des résultats de la SNMVT. Ainsi, Cofib Capital Finances s'attend à une augmentation de 15 % du chiffre d'affaires, augmentation qu'il estime devoir se stabiliser entre 6 et 7 % pour les années 2004 et 2005. Axis, analyste de l'AFC prévoit un résultat net de 4,751 MDT pour la fin de l'année en cours et de 6,141 MDT pour 2004. L'un et l'autre attiraient cependant l'attention sur certains points que l'importance des investissements, engagés sur fonds propres nous dit-on, pourrait renforcer. Les deux analystes semblent en tous cas d'accord sur la fragilité de la trésorerie de Monoprix et les effets que pourrait engendrer cette fragilité, sur les résultats de 2003. "La dégradation de la trésorerie nette en 2002, en raison des investissements réalisés" et qui a pu être limitée grâce à l'amélioration du BFR (Besoins en Fonds de roulement), note Axis dans le n° 5 du "Financial Digest". Cofib d'ajouter, dans le n° de juillet de sa revue "Recherches et Analyses", "que l'expansion de Monoprix "a usé le niveau de trésorerie ( ) et le fonds de roulement a baissé sous le poids des investissements, malgré un BFR favorable". L'importance des investissements pour le rachat de l'ensemble de la société Touta qui est de 11,256 MDT, aura-t-il une incidence directe sur les résultats de Monoprix. Selon certaines sources, généralement très bien informées, "ces investissements pourraient alourdir le poste des amortissements, mais ne devraient pas toucher les bénéfices de l'entreprise". Nous apprenons d'un autre côté que suite au rachat de Touta, les plus importantes et les plus grandes en surface de ses 11 points de vente, devraient passer sous l'enseigne Monoprix. Il en résultera certainement une progression du CA de Monoprix, mais aussi de nouveaux investissements pour le relookage de ces surfaces à l'image du reste du réseau de Monoprix. 2003 pour Monoprix, c'est aussi l'année de deux affaires en justice. La première, révélé par la dernière AGE du groupe, est relatif aux suites que l'entreprise tient à donner au redressement fiscal dont elle avait fait l'objet pour les exercices 1998 - 2001. La seconde affaire, selon des sources juridiques, devrait l'opposer à la société qui gère le nouveau parking de la région de Lafayette dans la capitale. Selon nos sources, Monoprix aurait conclu une promesse de vente pour le premier étage de ce complexe pour y déménager son point de vente de l'avenue de la liberté à Tunis. Contactés par la suite, par l'enseigne Champion, une filiale de Carrefour dont l'arrivée est par ailleurs confirmée par l'analyste financier Axis, les gérants du parking de Lafayette auraient essayé de résilier cette promesse de vente. Champion leur aurait offert, selon nos sources d'acheter une surface plus grande (Deux étages du complexe).
Une affaire qui, si elle se termine en faveur du groupe Mabrouk, devrait engendrer de nouveaux investissements. Dans le cas contraire, elle devrait constituer une nouvelle pression au niveau de la concurrence entre Monoprix et l'hypermarché Carrefour qui introduirait ainsi le segment du supermarché. Axis reste cependant confiant et le fait savoir dans sa dernière analyse des résultats de Monoprix, en affirmant que "Monoprix n'a pas de dettes et a la capacité de financer dans de bonnes conditions cette croissance externe".
18-09-2003 Khaled BOUMIZA
Management & Nouvelles Technologies 19-09-2003 à 23:00