Lors de la dernière session du World Economic Forum qui se tient actuellement à New Delhi (Inde), Edward Zander, le président de Motorola, proposa aux participants de considérer si le prochain Google ou le prochain Oracle pourrait naître en Inde. Et nous pourrions poser la même question dans notre contexte national : le prochain Google verra-t-il le jour en Tunisie ? Mais revenons un peu à l'Inde et voyons pourquoi M. Zander caresse cette probabilité. Pour lui, telle était la question centrale à se poser car l'Inde est déjà sur la bonne voie, ayant déjà apporté la preuve qu'elle était parmi les leaders du domaine des technologies de l'information et de la communication et dans le secteur des services en général.
Les ingrédients sont connus : un bon niveau d'éducation, des centres d'excellence complètement opérationnels, une bonne relation entre le Public et le Privé et un peu de la Silicon Valley dans la dimension capital risque. Côté inconvénients, la production industrielle de hardware se ralentit, le système de taxation n'est pas encore intégré, la roupie (la monnaie locale) se renforce de plus en plus, la hausse des salaires et le manque d'infrastructures.
Une situation 'moitié-moitié'' qui nous rappelle la réalité du secteur des TIC en Tunisie où notre pays est, comme diraient les gens du FMI, bon élève mais peut mieux faire. En clair, tout ce que nous avons accompli (et qui est par ailleurs fort respectable) est insuffisant pour passer à la prochaine étape ; celle qui n'obéit qu'à la logique du marché et à la logique de l'innovation.
Malheureusement, même si nous les remplissions, ces conditions resteraient nécessaires mais insuffisantes pour voir naître des entreprises comme Google car, ne l'oublions pas, tout a commencé, non pas par un déploiement du Public, mais par un simple projet de recherche sur lequel travaillaient deux étudiants de l'université Stanford : Larry Page et Sergey Brin. Et donc la question devrait devenir : les prochains Larry Page et Sergey Brin naîtront-ils en Tunisie ?