Sous le thème principal du financement de la petite et moyenne entreprise (PME), la 5ème édition des 'Mercredis de la création d'entreprise'' vient de se tenir simultanément dans les 24 gouvernorats du pays. Et, pour que tous les signes convergent pour soutenir que nous sommes devant un sujet central, ces rencontres se sont assurées la présence de ministres et d'officiels de haut rang en plus de 16 banques et de 10 SICAR. On a ainsi sciemment voulu faire comprendre que les PME tunisiennes devaient, plus que jamais, s'assurer une situation financière totalement saine si elles souhaitaient rester à la hauteur des défis innombrables auxquelles elles doivent faire face. Le problème n'est pas nouveau et, pour ne prendre qu'un exemple parmi des dizaines d'autres où l'on a tiré la sonnette d'alarme sur ce problème, nous vous citerons simplement une étude de grande qualité qui a été commandée par l'UTICA en 2001 et dont la plus grande partie des recommandations concerne les fonds propres.
1- Inciter les entreprises à renforcer leurs fonds propres, en accordant à leurs actionnaires un avantage fiscal à l'augmentation de capital en numéraire. 2- Réfléchir au moyen de réduire le coût du passage d'une situation de non transparence à une situation de transparence. 3- Donner aux entreprises qui feraient entrer une SICAR dans leur capital l'avantage fiscal accordé aux entreprises qui se font coter. Donner cet avantage aux racheteurs des participations des SICAR. Donner l'avantage du dégrèvement fiscal pour les réinvestissements pour la participation dans des fonds de capital-risque. Mettre en place et appliquer des critères d'agrément pour les SICAR. Prévoir la restitution des avantages en cas de non-affectation des fonds. Donner aux conventions ou pactes d'actionnaires entre SICAR et les promoteurs un caractère exécutoire. Faciliter l'acquisition des participations des SICAR par des investisseurs étrangers par la simplification des autorisations administratives 4- Supprimer la condition de patrimoine. Porter le plafond des investissements éligibles de 3 MD à 5 MD. 5- Accorder aux entreprises qui s'introduisent en Bourse un avantage fiscal pendant une durée de dix ans. 6- Enrichir le marché obligataire primaire en amenant les entreprises publiques, à la bonne signature et aux besoins en capitaux longs, à y aller. Allonger les durées des émissions en général, et des émissions de l'Etat (sur du 15 ans). 7- Obliger à une double évaluation pour les nouvelles introductions, de manière à rassurer les investisseurs. Encourager l'épargne longue. Favoriser la canalisation de l'épargne longue (assurance-vie, retraites) vers des fonds d'investissement tunisiens et vers le marché financier. 8- Créer un fonds de restructuration financière destiné à financer le haut de bilan des entreprises. 9- Etudier la création d'une institution financière destinée à financer la création de et le développement de la petite entreprise. 10- Créer au sein de l'UTICA une cellule d'orientation et de conseils financiers aux entreprises, et financer sa mise en place par le PMI. Renforcer les capacités d'analyse des opérateurs du secteur financier.
Certains points ont été évidemment nivelés d'une manière ou d'une autre mais nous restons encore devant le même dilemme : la faiblesse des fonds propres empêche de nombreuses entreprises de 'souffler'' à un moment où elles ont besoin de poumons d'acier pour faire face à la compétition ambiante.