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Hatem Zaara : Dépréciation du dinar, une panique démesurée
Publié dans WMC actualités le 26 - 04 - 2017

Le dinar entre vents et marées. Dans cette tourmente, quelle vision peut-on développer sur la monnaie nationale? Hatem Zaara, directeur du Pôle banque d'affaires et de marché chez Amen bank, apporte quelques éléments de réponse.
WMC: Il y avait des cycles établis sur la place de Tunis. D'où est venue la rupture des fondamentaux du marché de change?
Hatem Zaara
: Depuis 2015, le marché de change vivait un scénario bien rythmé. Au premier trimestre, on encaissait les recettes des exportations agricoles et principalement de l'huile d'olive. Et, en septembre-octobre, arrivaient les recettes touristiques. Le marché connaissait donc deux moments d'afflux de liquidités. Et entre les deux, on vivait à marée basse car les règlements des importations dominaient. Il y avait de rares embellies à l'occasion des déblocages de crédits étrangers, lesquels provoquaient un reflux de liquidité.
Déjà en avril 2015, on a accusé une secousse de liquidité. Pareil en avril 2016 quoique avec une moindre intensité. Et en 2017, elle a été systémique. En 2015 et 2016, la BCT intervenait sur le marché et vendait des devises pour soutenir le dinar.
En 2017, on assiste à un emballement inédit des importations, qui grimpent d'un coup de 20,3% contre à peine 7% pour les exportations. On a le sentiment que les opérateurs ont anticipé la dépréciation du dinar et ont importé massivement, afin de se protéger du risque de change.
Le déficit de la balance commerciale est passé, subitement, à un niveau dissuasif pour la BCT qui ne pouvait puiser sur ses réserves de change pour soutenir le Dinar. Là-dessus elle a décidé de laisser flotter la devise nationale.
La chute du dinar, une sanction du marché? Pouvait-elle être évitée ?
Le pays vit au-dessus de ses moyens. La BCT appelait sans cesse l'attention du gouvernement et des opérateurs sur le creusement cumulatif du déficit commercial. Rien, ou presque, n'a été entrepris entre temps pour contenir le déluge des importations. Le bon sens aurait appelé à activer, pendant un certain temps au moins, les clauses de sauvegarde, pourtant autorisées par l'OMC.
Un certain effort de compression des importations était tout à fait envisageable. Pour l'heure, on demande aux banques de sélectionner les ouvertures d'accréditifs et de se restreindre aux importations de biens nécessaires à l'activité économique à l'exclusion des biens superflus. C'est une parade, nouvelle en son genre. Mais sera-t-elle efficace au point de comprimer les importations?
Il reste cependant une énigme. On ne s'explique pas que pour un pays qui réalise un maigre taux de croissance, voisin de 1%, la facture énergétique augmente de 59% en 2017 par rapport à 2016. La facture énergétique hypothèque le sort de notre monnaie.
Lire: Intervention de la BCT pour soutenir le cours du dinar
On pensait que le front des teneurs de marché constituait une armure de sécurité contre la dérive du cours du dinar?
Hélas! Sur les 8 teneurs de marché, deux seulement sont pleinement actifs, il s'agit de deux banques privées. C'est regrettable de voir que les teneurs de marché se montrent risk adverse. A priori, en jouant pleinement le jeu, ces market makers pouvaient contenir les baisses de liquidités et anticiper afin de fléchir les tendances lourdes. Le marché tunisien du change a cultivé une expertise réelle depuis 1994.
Quels autres facteurs aggravants?
Je citerais les contrats à terme, qui sont très importants et qui dépassent les flux du marché au jour le jour. Il y a également les Comptes professionnels en devises. Depuis 2009, ces comptes, au lieu d'accueillir 50% des recettes d'exportation, pouvaient loger 100% des revenus d'exportation. Ce sont autant de devises qui restent en dehors du marché et qui contribuent à en tarir la liquidité. Cela a amplifié la crise.
La dépréciation du dinar, faut-il y voir la main du FMI ou le contrecoup de la déclaration de la ministre des Finances?
On connaît la conditionnalité du FMI mais en l'occurrence c'est plutôt la BCT qui refuse de faire l'appoint pour préserver son stock de réserves de change, qui ont baissé à 103 jours d'importation.
Je me permettrais de vous rappeler que pour émettre sur le marché de la dette internationale, il faut disposer d'un minimum de 90 jours d'importation. Nos réserves sont par conséquent à leur étiage.
Et pour ce qui est des propos de la ministre des Finances, elle n'a rien dit de plus que ce qu'a déclaré Taoufik Rajhi, ministre conseiller auprès du Chef du gouvernement. Cette dépréciation était dans tous les esprits. Par ailleurs la parité du Dinar est entre les mains de la BCT et non du ministère des finances.
A priori, le dinar va vriller à 3 dinars contre 1 euro.
Il est à 2,78 en ce mardi 25 avril. Je ne le vois pas piquer du nez à 3, pour le moment. Il faut espérer aussi que l'euro ne s'apprécie pas sur le marché international.
Lire: Banque Centrale de Tunisie : Plan d'urgence pour soutenir le dinar
Peut-on espérer au moins un effet positif de relance des exportations du fait de la compétitivité par les prix?
En toute bonne foi, j'en doute fort. Par contre, on risque d'avoir une poussée des tensions inflationnistes.
Par ailleurs, le service de la dette va augmenter. Une dévaluation, ou une dépréciation, enfin toute baisse du cours de la monnaie nationale est pénalisante pour l'économie et pour le citoyen.
Je regrette que pour résorber les déficits on se rabatte systématiquement sur le cours du dinar, comme variable d'ajustement. Depuis 1986 à ce jour, aucune étude n'a été faite pour quantifier les retombées négatives d'une dépréciation du dinar sur l'économie réelle et le pouvoir d'achat du citoyen.
Qu'aurait-on à perdre si on décrétait la convertibilité du dinar?
Cette hypothèse nous exposerait à un risque extrême. Faute de flux de rentrées de devises, le marché est trop déséquilibré pour pouvoir résister à la convertibilité. Le scénario frisson serait que le dinar, qui reste une monnaie sous menace, vienne à décrocher. La BCT manquerait de réserves de change pour le soutenir et il pourrait tomber bien bas. Dans cette perspective, il ne faut pas exclure le risque de voir les banques suspendre la cotation du dinar.
Lire aussi:
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