On a longtemps désespéré de voir venir les Britanniques en nombre respectable. Mais voilà qu'ils commencent à lorgner, contre toute attente, vers la Tunisie. La dégringolade de la livre sterling par rapport à l'euro a sérieusement malmené leur pouvoir d'achat au niveau européen. C'est qu'ils ont toujours refusé d'adopter l'euro. Et voilà que les cours de leur monnaie les incitent à revoir leurs choix. Les Britanniques commencent à abandonner leurs destinations touristiques traditionnelles comme la Grèce et l'Espagne, pour opter aujourd'hui plus volontiers pour des pays comme la Tunisie ou l'Egypte pour leurs vacances. Avec une chute de plus de 17% par rapport à l'euro, passant d'environ 1,47 à un 1,22 plutôt faiblard, les séjours dans la zone euro reviennent donc de plus en plus chers pour le portefeuille des Britanniques. Cheapflights.co.uk, un site web consacré à la comparaison des prix des vols aériens, a ainsi révélé que les recherches sur les voyages à destination de la Tunisie et de l'Egypte sont en hausse de 50% par rapport à ceux effectuées l'année dernière en cette même période. Et en même temps, l'intérêt pour les favoris traditionnels tels que Corfou et Alicante, en Grèce et en Espagne, a diminué respectivement de 16% et de 3%. Les Britanniques ont donc ainsi clairement choisi des régions où leur monnaie reste valorisée. Sinon, ils resteront chez eux, encourageant ainsi leur propre tourisme intérieur.
Mais la baisse des cours de leur monnaie et donc de leur pouvoir d'achat au niveau international n'est pas le seul facteur déterminant quant au choix des vacances à l'anglaise. Le portail web «lastminute.com» a ainsi annoncé fin avril qu'il a vu les réservations augmenter de 18% pour les vacances entre juin et août. La hausse a été attribuée à l'élimination de l'équipe nationale anglaise de football pour l'Euro 2008. N'ayant plus à accomplir leur devoir patriotique de supporters en pantoufles devant la télé, les sujets de la perfide Albion pensent donc pouvoir voyager. Et vu les cours de la livre sterling, la palette des choix se rétrécit.
Reste à accrocher cet intérêt grandissant pour notre pays, par une communication adaptée, et un démarchage approprié des tours opérateurs. Et au-delà des considérations strictement pécuniaires, notre pays jouit d'une image plutôt positive, en Grande Bretagne, confortée par les séjours médicaux qui se sont multipliés. Comme quoi le patient anglais, ce n'est pas que du cinéma. Une petite note positive, donc, dans un contexte général pas des plus optimistes. Parce que sur le premier trimestre 2008, les Anglais se sont contentés de 48.644 entrées dans notre pays. Et c'est un chiffre qui dénote une baisse de 12,1% des visites des Britanniques. Un fléchissement qui a inquiété plus d'un professionnel du secteur.
C'est en ces jours-ci, où l'été commencent à poindre son nez qu'une offensive communicationnelle visant les Britanniques aurait le plus de chance d'aboutir. Les médias anglais ayant déjà préparé le terrain, une campagne tunisienne dans les journaux anglais devrait avoir un impact maximal.