La rumeur circulait depuis plusieurs semaines. Elle nous a même été rapportée par une source, généralement bien informée sur les entreprises en difficultés économiques. La rumeur faisait état d'une situation de «cessation de paiement». Il s'agirait, selon ces sources, d'ElectroNabli, une autre société du secteur du commerce en électroménager avec 20 points de vente à travers toit le pays et principalement dans les grandes villes du pays. L'information a été démentie par les responsables de l'entreprise qui nous ont reçus et nous ont parlés, à cur ouvert, tout en restant dans le flou concernant les chiffres. Cette rumeur pouvait paraître crédible, d'autant qu'elle intervenait dans un contexte où, tout le secteur de l'électroménager traverse une mauvaise passe. Travaillant avec du crédit à la consommation et la vente à tempérament, sans aucun outil de gestion du risque client et s'adossant à un secteur bancaire qui finance ces crédits, par le biais des facilités accordées à l'entreprise, sans en prendre le risque. C'est aussi un secteur endetté et qui commence à pâtir des difficultés de BATAM et d'ELECTROKALLEL; celle-ci s'acheminerait, selon nos sources vers une cession à des tiers, M.Kheireddine Kallel étant encore à l'étranger. Serait-ce maintenant le tour d'ELECTRONABLI ? Cela ne semble pas être le cas. Un Chiffre d'affaires de 20 MDT, un résultat déficitaire et un «bon» RBE (1) Certes l'entreprise semble être en difficultés financières, mais cependant loin d'être en cessation de paiement. Pour 2003, le chiffre d'affaires a en effet baissé de 30 à 20 MDT. Un recul que M. Riadh Bazarbacha, directeur de l'audit et de l'inspection, explique par la crise de confiance qui s'est installée entre commerçants, fournisseurs et banquiers, après l'affaire BATAM. «Avant, les fournisseurs nous vendaient à 360 jours. Maintenant, cela ne dépasse pas les 90 jours et certains ne vendent plus à crédit ». Cela s'est bien sûr répercuté sur les conditions de vente à crédit et partant sur leur volume de ventes. A cela, s'est aussi ajouté le resserrement des conditions de financement des banques en ligne de débit et ligne d'escompte. «Nous sommes maintenant dans les quotas autorisés et pas au-delà» indique notre interlocuteur. Après une année 2002 où «le résultat comptable tendait vers zéro», 2003 s'était terminée avec un résultat déficitaire. «Le RBE est cependant meilleur en comparaison avec le résultat comptable» indique Bazarbacha, pas trop prolixe en détails sur le bilan de l'entreprise. Et le directeur d'ElectroNabli d'ajouter, sans autre forme de précision que le «taux de marge et la rentabilité s'améliorent, alors que le RBE demeure respectable et n'est pas alarmant ». Cela ne semble en tout cas pas affecter la liquidité de l'entreprise et sa capacité à honorer ses engagements. «Nous avons toujours tenu nos engagements et nous n'avons qu'un seul contentieux avec un seul fournisseur, un contentieux relatif aux conditions de vente et non à un défaut de paiement» précise Bazarbacha. Les associés feront un apport, de 500 mDT, en fonds propres Quand aux engagements de l'entreprise, le directeur d'ELECTRONABLI les estime à un montant variant entre 3 MDT et 4 MDT. Ceci représenterait entre 15 et 20% du chiffre d'affaires de l'exercice 2003, ce à quoi notre interlocuteur objecte que «ce sont là les engagements réels et potentiels et tous les types de crédits bancaires". « Notre impayé reste cependant toléré et nous travaillons pour le circonscrire. M. Bazarbacha affirme que «des mesures ont été prises, en amont au moment de la vente, en plus d'un plan d'action d'assainissement des impayés clients ». A tout cela, il faudra ajouter la décision des associés de doubler le capital, de 500 mille DT à 1 MDT. Cet apport serait fait en numéraire et devrait permettre d'améliorer la trésorerie de la société. D'après notre interlocuteur, la situation de l'entreprise est difficile mais pas catastrophique.