La consultation nationale sur l'exportation pour le district du Nord-Ouest vient, encore une fois, de souligner un paradoxe étonnant. D'un côté, les ressources à prolifération. De l'autre, les maigres progrès constatés année après année. Bien sûr, nous ne parlons pas, ici, des investissements collectifs comme les infrastructures mais plutôt des entreprises privées ; celles dont le but fondamental est de sauter sur les occasions. Et, en matière d'occasions, le Nord-Ouest tunisien est carrément un Eldorado car, entre ses cinq gouvernorats (Bizerte, Béja, Jendouba, le Kef et Siliana), il dispose d'une position de choix qui en fait la portière du marché algérien et de l'Union européenne, il comporte tous les composants de la production 'bio'', il peut accueillir tous les genres de tourisme sans exception (maritime, montagnard, culturel, archéologique, de santé ), il renferme des perspectives qualitatives pour tout ce qui a trait aux produits de la mer Le hic, c'est peut-être que les entreprises ne parviennent pas à oublier qu'elles se trouvent dans le Nord-Ouest. Celui-ci, encore vierge, donne l'impression qu'il est sans attrait mais nos chefs d'entreprise doivent mettre de côté ce genre de réflexe s'ils souhaitent s'en sortir avec honneur dans les sphères de la mondialisation. Car, en définitive, c'est de cela qu'il s'agit. Avons-nous réellement compris que nous n'avons plus le choix et que nous devons absolument donner de la valeur à ce qui nous entoure ? Le Nord-Ouest ressemble à une matière première en attente de l'intelligence qui la transforme en valeur ajoutée, c'est aussi simple que cela. Plus que les soutiens de l'Etat, c'est la logique des entrepreneurs (en premier ceux de la région) qui nous semble en cause. Pourtant, il ne faut pas oublier qu'un élément capital manque à la région : une autoroute qui la traverse de part en part pour en faciliter l'accès.