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d'où vient la rente ?
Publié dans WMC actualités le 16 - 09 - 2009

Limiter, contrôler, encadrer, décaler, plafonner, surveiller, dévoiler, conditionner, étaler, partager, prédéfinir, supprimer… Dès qu'il est question du bonus des traders, chacun a son verbe et donc son idée - qu'il soit nanti ou déclassé, financier ou politique, new-yorkais ou berlinois. Aucune personne sensée ne nie plus que les modes de rémunération de la finance constituent l'un des maillons de la chaîne qui a provoqué la plus formidable crise financière de l'histoire, aux côtés d'autres maillons comme des agences de notation cupides et des régulateurs irresponsables. Il faut donc agir. Mais une fois ce constat établi, on se retrouve sur la tour de Babylone. Même les efforts des Européens du Continent pour forger une position commune ne suffisent pas à vraiment avancer, comme on l'a vu ce week-end lors de la réunion à Londres des grands argentiers du G20.
Et s'il fallait présenter le problème autrement, en posant une bonne vieille question d'économiste… Une question simple : mais où est la rente ? Chaque fois qu'il y a une grosse accumulation d'argent quelque part, c'est qu'il y a une rente, un mécanisme qui protège le détenteur d'une source de richesse. La fortune de Bill Gates, par exemple, vient d'une faille dans le droit de la propriété intellectuelle. Son système d'exploitation des ordinateurs a été protégé de l'ouverture, donc de la concurrence. Cette protection a débouché en une décennie sur la formation de la première fortune mondiale - et de quelques autres. Autre exemple : si Orange, SFR et Bouygues Telecom font autant de marges dans le téléphone mobile, c'est qu'ils bénéficient d'une rente - en l'occurrence, il s'agit sans doute d'une concurrence limitée. Les efforts considérables qu'ils déploient à Paris et Bruxelles pour empêcher l'arrivée d'un quatrième opérateur sur le marché renforcent cette présomption.
Tant que la rente fait couler l'argent à flots, aucune loi n'est efficace pour empêcher que certains soient arrosés. Et dans certains cas, cet arrosage est légitime - ou jugé comme tel par la société. Il faut alors laisser le robinet ouvert. L'inventeur d'un médicament qui gagne de l'argent pendant dix ou vingt ans avec la protection d'un brevet en sauvant des millions de vies ne choque personne. En revanche, le chef mafieux qui préserve sa capacité à vendre de la drogue en exécutant les dealers qui viennent s'installer dans son quartier n'a aucune légitimité à protéger son marché. Certaines rentes sont plus acceptables que d'autres. La décision de laisser le robinet ouvert ou au contraire de le fermer dépend donc de l'utilité sociale. L'activité où se forme la rente accroît-elle le bien-être collectif ? Si c'est un médicament, la réponse est normalement oui. Si c'est le trafic de la drogue, la réponse est clairement non. Et si c'est de la finance ? Ici, c'est plus compliqué. Les prêts directs aux entreprises et aux particuliers, la mise en relation d'emprunteurs et de prêteurs sur les marchés sont indispensables dans une société moderne. A l'autre bout du spectre, le «flash trading», où l'on joue sur des écarts de quelques millisecondes, ou les options sur indices boursiers que trafiquait Jérôme Kerviel ont un rôle collectif moins évident. Toute une partie de la finance a une utilité sociale pour le moins discutable - c'est exactement ce que dit Adair Turner, le gendarme des marchés financiers britanniques. Il faudrait donc fermer le robinet de certaines rentes dans la finance - finance dont le sens originel, au XIIIe siècle, était «rançon».
Mais vient ensuite une autre question : d'où vient la rente dans la finance ? Son existence est certaine. Les signes en sont multiples - des salariés mieux payés qu'ailleurs, de la secrétaire au directeur général ; des bonus extravagants ; des profits au-dessus de la moyenne. Mais son origine reste mystérieuse. Les financiers semblent parfois croire plus ou moins consciemment à la supériorité intrinsèque de leur activité. Certains chercheurs, notamment anglo-saxons, pointent le doigt sur une concurrence trop limitée. Ailleurs, d'autres insistent sur l'assurance gratuite du secteur par l'Etat, qui a porté sur des centaines de milliards d'euros l'an dernier. Il faudra aller au-delà, pister complètement les sources de la rente, voir comment les maîtriser. Sinon, le délire des bonus continuera, sous une forme ou sous une autre.
Source : http://blogs.lesechos.fr/article.php?id article=2955


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