Dans un entretien accordé au site web spécialisé TourMaG.com, Ali Miaoui, Directeur Central du produit Tunisair, livre d'importantes données chiffrées et les ambitions de la compagnie On apprend que, en dépit de la crise financière et économique de 2009, Tunisair a plus que doublé ses résultats par rapport à ceux de 2008, dégageant un bénéfice net de 32 millions d'euros, contre 15 M en 2008. En termes d'activité, la compagnie voulait faire mieux qu'en 2008 en transportant plus de 3,8 millions de passagers. Concernant les conséquences du nuage de cendre sur Tunisair, M. Miaoui indique que la compagnie nationale a perdu 20.000 clients entre le 16 et le 21 avril 2010, «puis en trois jours nous en avons rapatrié 10.000 à travers un véritable pont aérien mis en place entre Tunis et les aéroports de Nice et de Marseille, Paris et Lyon étant fermés». Le coût de cette crise aura engendré une perte de 2,5 millions d'euros pour Tunisair. Pour cette année 2010, toujours selon Ali Miaoui, Tunisair prévoit une croissance de son activité trafic de 3 à 5%, en attendant la véritable reprise en 2011. Ensuite, le directeur central du produit Tunisair revient sur l'ouverture du ciel tunisien qui continue à faire couler beaucoup d'encre. Cette ouverture ne semble pas l'inquiéter, du moins avant 2012, puisque «la Tunisie libéralisait son trafic aérien dès les années 1960 avec des charters qui opéraient sans restriction», assure-t-il, tout en ajoutant que «nous n'aurons aucune nouveauté en matière de compagnies charters. Les compagnies régulières sont déjà là. Il reste les low cost qui n'opéreront certainement pas sur tous les aéroports. D'ailleurs elles ont depuis deux ans une possibilité de trafic qu'elles n'utilisent pas sur Tabarka et Tozeur». Toutefois, M. Miaoui souligne que Tunisair se prépare à l'arrivée des compagnies low cost. "Depuis deux ans, nous renforçons notre présence sur les lignes à gros potentiel et nous habituons progressivement la clientèle à nos tarifs préférentiels sur certains jours, à certaines heures avec un nombre de places limité», comme par exemple un aller et retour Paris/Tunis/Paris pour 79 euros (+120 de taxes). A l'instar d'autres , M. Miaoui demeure lui aussi convaincu que «les low cost n'apporteront pas grand-chose à l'industrie touristique tunisienne. Il suffit d'observer l'expérience marocaine. L'ouverture du ciel a en effet augmenté le nombre d'entrées dans le pays». Par ailleurs, il affirme qu'en 2008 Tunisair avaient 200 vols réguliers hebdomadaires, ils seront 270 durant l'été 2010 et 290 durant l'été 2011. Il rappellera par la suite qu'«en 2007 les charters représentaient 47% de notre activité. Fin 2009 ils ne représentaient plus que 35%. En 2011, 70% de notre activité seront assurés en vols réguliers et 30% en charters». Quant à savoir les destinations que la compagnie compte développer, il répond que c'est «l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient. Nous allons surtout poursuivre notre développement sur l'Afrique en ouvrant au moins deux villes par an. Nous sommes présents à Bamako, Abidjan, Nouakchott, et Dakar» ; et deux autres lignes seront ouvertes dès l'hiver prochain, à savoir Douala (Cameroun) et Ouagadougou (Burkina Faso). Enfin, le directeur central du produit Tunisair confirme que dès avril 2012, «avec l'arrivée de nos trois gros porteurs de type A 330-200, nous ouvrirons notre premier long-courrier. Ce sera Montréal et, dès 2013, nous aurons une escale sur Washington ou New York".