Classée 1ère place financière à l'échelle maghrébine et parmi les meilleures places africaines dans le domaine de la bancarisation de l'économie, par le dernier rapport des Nations Unies sur les services bancaires en Afrique, la Tunisie par la voix de M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a annoncé la réorganisation de son secteur bancaire. Le 29 mai 2010, lors d'un séminaire, organisé par la cellule professionnelle de la BCT, sur le thème "la qualité des services bancaires dans le cadre du 18ème point du programme présidentiel", M. Baccar a rappelé les principaux objectifs visés pour consolider le développement quantitatif et qualitatif du secteur : - Tout d'abord, consolider sa solidité financière et moderniser ses règles de gestion afin de garantir son adaptation avec les normes en vigueur sur la scène internationale ; - Renforcer la qualité des services bancaires afin de consolider la compétitivité des établissements de crédits, de leur permettre de créer leurs propres enseignes commerciales et de s'imposer sur les marchés bancaires régionaux et internationaux ; - Enfin, restructurer le secteur bancaire en s'appuyant sur la création de deux pôles bancaires publics. Ce dernier volet, afin de pallier à la faible taille des établissements financiers, passera par la mise en place de "Tunisie holding", une société financière qui aura pour mission d'assurer la coordination entre les interventions des trois grandes banques publiques (Société Tunisienne de Banque, Banque Nationale Agricole et Banque de l'Habitat), le but étant de répondre aux demandes en investissements des secteurs stratégiques et des mégaprojets. Le 2ème groupement, issu de la fusion entre la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) et la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR), sera spécialisé dans le financement des petites et moyennes entreprises afin de leur fournir des services de financement, de garantie et de conseil adaptés. Tous ces points, semblent évidemment fondamentaux M. Baccar l'a lui-même souligné : «Parlons clair, on en est au début. Si la période précédente était prioritairement consacrée à l'assainissement du système financier, notamment en réduisant la part des créances classées à 13%, le programme présidentiel prévoit, par ailleurs, la poursuite de l'assainissement des créances douteuses, qui devraient représenter 7% en 2014. Un travail colossal a été entrepris mais ce n'est pas encore gagné». Rappelons que cette restructuration vise à porter à 5% la contribution des services bancaires au PIB en 2014 contre les 3% actuels.