Nous avons beaucoup à apprendre alors que nous affichons de plus en plus clairement notre ambition de faire de notre pays un centre régional d'affaires et de services. La visite en Tunisie de Jean-Claude Junker, Premier ministre du Grand Duché du Luxembourg, peut devenir un excellent manuel d'apprentissage si nous avons l'humilité d'apprendre alors que, soit dit en passant, ce tout petit pays d'un demi million d'habitants réunis sur 2.600 km2, a le plus fort PIB par tête d'habitant dans le monde. Mais qu'apprendre des Luxembourgeois? La finance pardi ! Car près de la moitié du PIB de ce pays provient de la finance. Une place renommée qui est le plus grand centre européen de banque privée (avec 150 banques) et numéro deux mondial, après les USA, du marché des fonds d'investissement. Pourtant, lors de la séance de travail tuniso-luxembourgeoise qui s'est tenue mardi au palais de la Kasbah sous la présidence de MM. Ghannouchi et Juncker, celui-ci a élargi les axes de coopération à la sécurité aérienne, aux TIC et au tourisme en plus, évidemment, du secteur de la banque. Ceci probablement en réaction à la hiérarchie posée par M. Ghannouchi avec trois axes principaux: emploi, environnement, économie en prenant soin de souligner ce que les deux pays peuvent gagner en développant les opportunités d'affaires dans le secteur de la recherche scientifique (spécialement dans les secteurs des TIC, de la santé et des énergies renouvelables). Peut-on en conclure que l'on parle le même langage? En tous cas, la proposition tunisienne de la coopération triangulaire (notamment avec les pays de l'Afrique subsaharienne) a abouti à un ''mémorandum d'entente''. Seul texte signé en plus d'une convention de coopération dans le domaine de la sécurité sociale. ''Nous accomplirons, ensemble, des réalisations importantes'', promet Junker et, pour tout dire, il nous semble clair que l'expertise luxembourgeoise est la bienvenue.