La Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) s'est indignée, dans un communiqué publié lundi 28 septembre 2020, contre la campagne de diffamation visant les défenseurs des droits humains, déclenchée après le meurtre de la jeune Rahma. Appelant à révéler la réalité du crime, la Coalition a rappelé à l'Etat qu'il doit assurer la sécurité des citoyens et les protéger contre toutes les formes de violences. "Il ne faut pas faire porter la responsabilité de la défaillance de l'Etat face à la recrudescence du crime aux militants de droits humains", pointe la CTCPM.
La peine de mort n'est pas la solution, assure la CTCPM, il est plutôt recommandé de traiter la question de la violence en tenant compte de ses aspects politiques, sociaux, économiques, culturels et psychologiques. "Le refus du meurtre doit être appliqué aux citoyens et à l'Etat car même en protestant contre le meurtre, il n'est pas légitime de donner à l'Etat le droit d'assassiner les citoyens au nom de la loi et céder alors à la violence et à la répression".
La peine de mort n'est qu' « une vengeance cruelle » et « un châtiment sélectif » visant les pauvres et les minorités, selon l'organisation nationale, cette pratique a été fréquemment utilisée pour réprimer les résistants. « Dans les pays où la peine de mort n'a pas été abolie, le phénomène de criminalité n'a cessé d'augmenter. Par contre le taux de criminalité est en régression chez les pays ayant aboli cette sanction », a donc cité l'organisation comme argument.
Les appels à rétablir la peine de mort font partie d'un projet politique extrémiste hostile aux droits humains, estime la CTCPM ajoutant que ces discours sont aussi contraires à la civilité de l'Etat et la souveraineté de la loi.