Le porte-parole de la Coalition Al Karama Seïf Eddine Makhlouf a annoncé fièrement, ce vendredi 9 octobre 2020, que le Tribunal de première instance de Sidi Bouzid a innocenté Farouk Zribi, directeur de l'école coranique de Regueb des accusations de traite des personnes. Seïf Eddine Makhlouf a ajouté que le directeur de l'école de Regueb a été libéré, puisque le pôle judiciaire antiterroriste avait classé dès le début les accusations à caractère terroriste. " Dieu merci, et honte à ceux qui ont monté cette affaire de toutes pièces par méchanceté envers les protecteurs du Coran !", s'est-il exclamé.
Notons que Seif Eddine Makhlouf a été condamné à 20 mois de prison par une décision de la sixième chambre correctionnelle relevant du Tribunal de première instance de Tunis, le 13 décembre 2019. Il s'agit, en effet, d'un verdict prononcé suite à la plainte pour diffamation déposée par le procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de Sidi Bouzid. M. Makhlouf avait, lors de l'affaire de l'école coranique de Regueb, insulté le procureur pour avoir ordonné la fermeture de l'école en question et l'appréhension des responsables, en février 2019.
Rappelons que l'affaire de l'école coranique Regueb a été déclenchée en février dernier suite de la diffusion de l'émission « les 4 vérités » de Hamza Balloumi. Un reportage réalisé par l'équipe de l'émission avait montré une école construite au milieu de nulle part, à 6 km du centre-ville de Regueb dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. Cette école coranique « mystérieuse et énigmatique », comme la qualifient les habitants de la région, accueille enfants et jeunes adultes et leur offre même un internat. Personne ne peut s'y introduire pour savoir ce qui s'y déroule, ni les conditions dans lesquelles vivent les enfants qui y résident, encore moins les matières et le contenu qu'on leur enseigne.
A la suite de la diffusion de l'émission, les investigations à propos d'une association suspecte ont été confiées à la direction sectorielle pour la prévention sociale et à la direction de la police judiciaire, en collaboration avec l'instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le délégué de la protection de l'enfance à Sidi Bouzid.
Le ministère de l'Intérieur a découvert que cette association abrite un groupe de jeunes et d'enfants dans des conditions inappropriées, soulignant qu'ils sont maltraités et victimes d'exploitation économique et ce n'était que la partie émergée de l'iceberg…. Le tribunal de première instance de Sidi Bouzid a déjà prononcé en juillet 2019, une peine de 30 ans de prison à l'encontre de l'un des «enseignants » de l'école coranique de Regueb, reconnu coupable de viol. L'affaire est toujours en cours et d'autres jugements sont attendus.