Tunisie-Iran : Volonté commune de promouvoir la coopération    Emouvante cérémonie d'hommage: Un centre Chawki Gaddes pour la recherche numérique sera créé (Album photo)    Exposition « complément d'objet direct » de Majed Zalila, du 18 au 21 septembre Bizarre, bizarre !    Exposition « Mer de Sicile et de Tunisie – d'une côte à l'autre » : Pour se souvenir et pour explorer    Flottille Soumoud : un départ imminent depuis Sidi Bou Saïd    72 Tunisiens naviguent avec la Flotte de la Résistance    Kaïs Saïed face aux Américains : une image et un marché secret ? Ce qu'il en est    Gabès : trente habitants intoxiqués, le FTDES dénonce un « écocide » impuni    L'ESS est rentrée bredouille du Maroc : Plus qu'une simple défaite...    Flottille attaquée, communication coulée    Kia électrise l'IAA Mobility 2025 avec sa gamme 100% électrique    Interdiction du produit ''lissage'' contenant de l'acide glyoxylique : mise au point de la directrice de la surveillance sanitaire    De nouvelles nominations à la tête de plusieurs délégations régionales de l'éducation    35% des Tunisiens privés d'un accès régulier à l'eau potable, alerte Houcine Rhili    La ville de Douz accueille la 57e édition du Festival International du Sahara    Aujourd'hui : perturbations aériennes sur les vols Tunisie – France... préparez-vous    La Bourse de Tunis sacrée « Africa's Best Exchange for Financial Literacy »    Cliquez ici pour consulter votre emploi du temps sur l'Espace Elève    En Tunisie, 25 % des citoyens souffrent d'addiction    SOS Villages d'Enfants : 5 268 enfants se préparent à la rentrée scolaire    Bali frappée par des inondations meurtrières    Commémoration ce samedi du 72ème anniversaire de l'assassinant du martyr Hédi Chaker    La rentrée du préscolaire vire à la crise : inscriptions en chute libre dans les jardins d'enfants    Approvisionnement en café vert : l'OCT ouvre ses stocks aux professionnels    Alerte météo : des pluies intenses attendues dans plusieurs gouvernorats    Taxi collectif : la violence comme ligne de conduite    Tunisie–Palestine : renforcement de la coopération dans le numérique et les TIC    La crédibilité du pays en jeu : Faouzi Ben Abderrahman pointe la responsabilité des autorités tunisiennes    Tunisie : prolongation des soldes d'été    L'Etoile du Sahel recrute le défenseur kényan Alphonse Omija    Météo : Orages et Baisse des Températures au Nord et au Centre    Les Défis du Chott 2025 : cap sur la 28e édition dans le désert tunisien    Attaque sioniste contre Doha : La Tunisie dénonce « l'agression lâche » contre le Qatar    La cheffe du gouvernement effectue une visite officielle en Egypte    Al-Soumoud affirme qu'un nouveau navire de la flottille a été pris pour cible    Kaïs Saïed reçoit le ministre saoudien des Affaires étrangères    Ahmed Ben Salah: un homme d'Etat au destin contrarié    Dix penseurs du XXIe siècle pour décrypter le monde contemporain    Tunisie : Pas d'attaque contre le navire Family au port de Sidi Bou Saïd    La Tunisie décroche son billet pour le Mondial 2026    Les Rencontres Internationales de la Photographie de Ghar El Melh font leur grand retour    Les films tunisiens The Voice Of Hind Rajab et Promised Sky concourent au BFI London Film Festival    Toutes les chaînes pour suivre le match des Aigles de Carthage    Kaouther Ben Hania décroche le Lion d'argent à la Mostra de Venise    « La Voix de Hind Rajab » bouleverse Venise et rafle six prix parallèles    Violences dans les stades : le gouvernement muscle son jeu, le Parlement sur la touche ?    Les pays les plus chers pour les expatriés en 2025    la destination la moins chère pour les expatriés en 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



El Kamour, une vanne qui ne fait rire personne !
Publié dans Business News le 05 - 11 - 2020

Peu de Tunisiens étaient optimistes à l'arrivée du nouveau gouvernement au pouvoir. Qui pourra les blâmer? C'est que depuis près de dix ans, des gouvernements, il y en a eu à la pelle mais sans que cela n'ait un impact positif sur leur vie. A chaque fois, tous attendent des gestes forts, des actions qui répondent aux promesses et des décisions audacieuses... Aujourd'hui, si l'on peut résumer cet échec, cette déception et ce ras-le-bol en un mot, on l'appellerait « Kamour »…


Le 11 octobre dernier, les membres de la coordination El Kamour annonçaient la poursuite des négociations avec le gouvernement sur les 1500 postes d'emplois permanents dans les sociétés pétrolières déjà promis par le gouvernement de Youssef Chahed. Des emplois et des Fonds, on en promet à El Kamour depuis 2017, depuis que les sit-inneurs, rois de la vanne, ont commencé à hausser le ton et que l'Etat a commencé à baisser le pantalon. Il est donc normal qu'aujourd'hui encore, on en soit au point mort vu que l'Etat n'a pas de quoi honorer des promesses faites sous pression.
Deux jours plus tard, l'inéluctable advint. La Coordination du sit-in El Kamour a annoncé la suspension des pourparlers avec le gouvernement car « toutes les voies sont bloquées ».
« Nous avons présenté de nouvelles propositions et de nouvelles visions, pourtant c'est le gouvernement qui devrait être en charge des solutions » dit la Coordination aux « mains tendues ».


Ce n'est pas faute de bonne volonté. Hichem Mechichi a hérité de la patate chaude et au départ, les négociations sont allées bon train avec des prémices de déblocage de la situation. Le sujet de la gestion du budget de 80 millions de dinars qui devrait être alloué chaque année au fonds de développement de la région a toutefois posé problème.
L'accord du 16 juin 2017, dont a hérité l'actuel chef du gouvernement, dispose, entre autres, du recrutement de 1500 personnes au sein des sociétés pétrolières, de l'octroi d'une prime de recherche d'emploi de 500 dinars, versée aux personnes recrutées dans les sociétés pétrolières à partir de septembre, en attendant leur adhésion, ainsi qu'un budget de 80 millions de dinars alloué au fonds de développement. Outre l'intégration de 370 agents dans les sociétés pétrolières et de l'environnement à la fin de leur contrat CDD, le recrutement de 1500 agents dans la société de l'environnement en juin 2017, le recrutement de 1000 autres en janvier 2018, puis le recrutement de 500 personnes en 2019.
Il y'a lieu de se demander si la continuité de l'Etat ne finira pas, et tout porte à le croire, par le mener à sa perte. Surtout qu'il s'agit là d'une continuité de mauvaises décisions.

Avant-hier, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a tenté le coup de force, uniquement dans le discours bien sûr, affirmant que l'Etat avait largement avancé dans les négociations avec les parties sociales et que l'arrêt de production ne peut perdurer. « Nous passerons à l'application de la loi et nous imposerons l'autorité de l'Etat », a-t-il lancé enfin s'adressant au collectif récalcitrant qui ne réclame pas plus que ce qu'on lui avait promis.

La réponse du porte-parole du sit-in El Kamour, Tarek Hadded ne s'est pas fait attendre. Les manifestants d'El Kamour n'ont pas peur de ces menaces, ils ont résisté durant quatre ans, rien ni personne ne les fera reculer tant que leurs revendications ne sont pas réalisées.
« Laisse tomber le discours de la force, tu n'es pas à la hauteur. La vanne ne t'appartient pas, elle appartient au peuple. Ne suscite pas la colère des habitants de Tataouine, nous serons là », voilà qui est dit, la menace est on ne peut plus claire.

Assumant cette déculottée, le conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des dossiers sociaux, Slim Tissaoui, a indiqué ce matin que le dialogue était bien avancé notamment en ce qui concerne le recrutement de 1500 chômeurs au sein des sociétés pétrolières et le budget de 80 millions de dinars alloué au fonds de développement, citant les réactions « positives » de la coordination d'El Kamour à cet égard.
Concernant le recrutement de 3000 ouvriers par les sociétés d'environnement et de jardinage, le conseiller de Hichem Mechichi a souligné que le gouvernement a décidé d'embaucher 2500 employés et d'accorder des prêts aux 500 personnes restantes pour leur permettre de lancer des projets.
Slim Tissaoui a évoqué un conseil des ministres restreint qui devrait se tenir aujourd'hui, en présence du gouverneur de Tataouine pour valider les décisions du gouvernement et parvenir à un accord entre les parties concernées, clôturant ainsi le dossier. A l'heure de l'écriture de ces lignes, la présidence du gouvernement n'a rien publié concernant un tel conseil, et rien n'a fuité à son sujet.

Le dossier d'El Kamour est symptomatique de ce qui se passe en Tunisie depuis la révolution. Il est d'ailleurs devenu incontournable dans toutes les séances d'analyse politique, d'amateurs ou d'experts, tant il explique à lui tout seul ce qui va de travers dans le pays.
Aucun Tunisien ne fera confiance à un gouvernement, peu importe lequel d'ailleurs, qui signe des accords par ci par là en sachant pertinemment qu'il ne pourra pas les honorer. Aucun Tunisien ne croira plus en un Etat qui courbe l'échine devant quelques citoyens qui bloquent une vanne et tout un pays. Au vu des défis colossaux que devra affronter le nouveau gouvernement, l'optimisme n'est pas de mise et sur la scène nationale, une question revient souvent : « ils ont du mal avec deux pelés qui ferment une vanne, comment pourront-ils sauver le pays de la dérive ? ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.