Qu'on le veuille ou pas, la question du mode de scrutin reviendra obligatoirement sur le devant de la scène politique. Aujourd'hui, tout le monde est presque d'accord, et c'est tant mieux. Nous, et sur les colonnes de ce même journal, nous y appelons depuis 2013. Certes, chacun y va de sa propre musique. La notre vaut également le coup d'être connue.
*Oui, il nous faut modifier le mode de scrutin actuel à la proportionnelle à un seul tour qui nous a donné la pire des mascarades et l'instabilité du pays en sus.
*Oui, ce mode de scrutin à un seul tour privilégie toujours les intégristes et les populistes vu la division des démocrates. Tant que ces derniers ne s'unissent pas, même avec un scrutin à quarante tours, les islamo-populistes seront toujours premiers.
*Oui, avec un scrutin à deux tours : au premier on choisit, au deuxième on élimine. Les démocrates seront donc "obligés" de s'unir au deuxième tour, bien sûr, sur la base d'un programme commun pour gouverner. Pas pour leurs beaux yeux. Oui, obligés.
*Oui, ceux qui veulent maintenir ce mode, ou cherchent à soi-disant le réformer en élevant juste le seuil à 5%, ne font que chercher le statut quo et servir la soupe aux ennemis de la démocratie qui en sortiront encore plus renforcés.
*Oui, nous sommes pour un mode de scrutin majoritaire à deux tours, seul capable de ramener la stabilité que nous cherchons tous. Sous la houlette du doyen Sadok Belaïd et du Constitutionnaliste Amin Mahfoudh, nous avons élaboré un projet de loi que nous avons soumis au Président Beji Caïd Essebsi, paix à son âme et qu'il a beaucoup aimé ce projet, mais les pressions et les magouilles politiques, en on voulu autrement. Une occasion ratée, hélas !
*Oui, certains vont dire "mais si les intégristes et les populistes gagnent", eh bien, on s'en fout. On est démocrates ou on ne l'est pas, et puis au moins ce sera clair et ils seront obligés de gouverner et donc d'assumer. Pas comme actuellement où ils sont là, partout, mais se cachent derrière le patchwork qui gouverne, en disant toujours "khatini" (je n'y suis pour rien !). Fini le temps « des tigres en papier » où l'on subissait en silence et les bras croisés. *Oui, avec ce mode de scrutin majoritaire à deux tours, on est archi sûr qu'ils ne gagneront pas. Ils seront même laminés et ramenés à leur réalité qui ne dépasse pas les 10%. Au premier on choisit, au deuxième on élimine.
*Oui, nous sommes pour la suppression de "la discrimination positive" accordée en 2011 à certains gouvernorats, surtout ceux du sud et qui leur permet d'avoir plus de députés que le taux réel du nombre de leurs habitants. Il faut arrêter cela. Nous sommes pour le principe "un citoyen, une voix".
*Oui, pour équilibrer, il faut agrandir les circonscriptions où ils n'y a pas beaucoup d'habitants et par la même en profiter pour réduire le nombre de députés qui nous coûtent cher pour rien. *Oui, nous sommes pour des listes "bi-nominales : un homme-une femme" car la Constitution exige noir sur blanc "la parité" et c'est seulement de cette façon que nous auront un Parlement 50-50. On est pour la parité ou on ne l'est pas. Arrêtons de gesticuler !
*Oui, le mode de scrutin à deux tours, obligera les démocrates et les progressistes, faibles et divisés, à s'unir ou disparaitre et enfin à dépasser leurs egos qui nous ont coûté si cher.
*Oui, dix ans de perdu, ça suffit. En espérant que les grandes organisations nationales (UGTT, UTICA, LTDH, l'Ordre des Avocats, UNFT, ATFD...) soient de cet avis car actuellement et face à la faiblesse et à la division des démocrates progressistes, elles sont les seules capables d'imposer la modification des choses... même au Parlement actuel, pourtant réticent. Il n'a pas le choix ! Et la modification du système politique sera plus aisée. A l'UGTT qui va bientôt lancer une initiative pour le dialogue national nouvelle mouture. Oui, faites-le mais pas avec et sous l'égide de n'importe qui !
*Oui, avec la modification du mode de scrutin, il faut absolument réformer l'ISIE, la Cour des Comptes, la Haica (sinon, à quoi servent-ils ?), avoir une Justice en symbiose avec le temps politique, capable d'agir vite et non d'attendre plus d'un an pour se prononcer ! Il faut leur accorder plus de pouvoir. Renforcer leur "9ouwat errad3" (force de frappe) pour vite faire tomber les corrompus et les condamner. Et pourquoi ne pas interdire à ces derniers de ne pas se représenter pendant dix ans ?
*Oui, il faut également moraliser les médias et les réseaux sociaux, qui, comme on l'a vu, ont largement influencé, en mal, les dernières élections ! Les moyens existent.
*Oui, nous sommes toujours favorables à une "Initiative pour un Front Uni de toutes les Forces Démocratiques et Progressistes" (Badira min ajl jabha mouahhada likaffet el9ouwa addimo9ratiya atta9addoumiya).