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Vaccin de la Covid-19 : Vers une dictature de l'ignorance ?
Publié dans Business News le 02 - 12 - 2020

L'ignorance est définie par Larousse comme étant le fait de ne pas savoir quelque chose, de ne pas être au courant de quelque chose (être dans l'ignorance des projets de quelqu'un). Elle peut être assimilée à un défaut de connaissances ou un manque d'expérience portant sur un domaine donné (j'avoue mon ignorance sur ce point) ou à une insuffisance générale de l'instruction, du savoir intellectuel (le résultat de l'examen a montré votre ignorance).
Rationnellement, l'ignorance est un écart entre la réalité et sa perception par une personne donnée sur la base de ses croyances, de ses préjugés, de ses illusions, de son instruction et de son manque de savoir. C'est cette dissonance entre la perception et la réalité des différents aspects qui concernent la pandémie de la Covid-19 et sa gestion.
A présent, posons-nous les questions qui fâchent :
Que savons-nous sur cette maladie nouvelle et émergente qu'est la Covid-19 ? Nous en savons trop peu et nous en ignorons beaucoup. Nous ignorons encore le mode de transmission prépondérant du SRAS-CoV-2, aérien ou manuporté ? En Europe par exemple, les données de la protection civile (analyse des eaux usées et recherche du virus et de ses traces permettent de déclencher très tôt les mesures de prévention (confinement, couvre-feu) et la programmation de leur suspension. En favorisant les mesures de prévention conçues pour bloquer le mode de transmission mineur, on n'arrive pas à contrôler la dissémination de la maladie dans la société. Nous ignorons pourquoi le facteur de l'âge est déterminant dans la Covid-19. Nous ignorons pourquoi les hommes sont plus touchés que les femmes au point de proposer des hormones féminines pour prévenir les formes graves. Nous ignorons pourquoi certaines personnes répondent mal aux thérapeutiques consensuelles comme la corticothérapie, l'antibiothérapie, l'héparinothérapie, le Zinc et les vitamines, y compris parmi les femmes. Nous ignorons si nous sommes face à une souche virale unique ou face à une multitude de variantes virales nécessitant une immunité spécifique et ne donnant pas une immunité croisée. Bref, nous savons que nous ne savons pas grand-chose sur la maladie de la Covid-19.
En même temps on propose des solutions. On a commencé à vendre du gel. Tous les gels étaient bons même le gel industriel ou celui destiné à être appliqué sur les sondes des électrocardiographes ou des échographes. La plupart ne sait pas que seuls les gels hydro-alcooliques ayant un titre de 70 Centésimal en alcool éthylique et de 80 à 84 Centésimal d'alcool isopropylique avaient une activité antiseptique. Tous les autres titres alcooliques n'ont pas cette activité antiseptique. Je ne reviendrais pas sur le phénomène de charlatanisme qui a pris une dimension démesurée, mais j'attire l'attention des autorités sanitaires qu'en temps normal, les compléments alimentaires seraient à l'origine de 25 000 hospitalisations rien qu'aux Etats-Unis. Mon souhait est de voir nos valeureux mathématiciens et statisticiens se pencher sur les biais statistiques des résultats des essais cliniques des vaccins contre la Covid-19, ça sera une mission d'utilité publique, qui serait d'un apport fort appréciable pour les épidémiologistes, les virologues, les immunologues, le corps soignant et les décideurs.
La majeure découverte due à la pandémie de la Covid-19 est l'ampleur du phénomène de l'ultracrépidarianisme, c'est-à-dire parler de choses que l'on ignore. Ce phénomène concerne les différents aspects de la maladie et ceux du vaccin providentiel.
Depuis une année, les Etats et les peuples se sont appauvris, isolés et les personnes sont esseulés. Ils ne retrouveront un semblant de leur précédente vie ordinaire que lorsqu'ils accepteront les vaccins et les médicaments « innovants », même pour voyager.
Pourquoi des médicaments et des vaccins « innovants » ?
La réponse à cette question me rappelle le livre « The bottle of lies » de Katherine Ebande où elle relate la fameuse histoire du laboratoire pharmaceutique indien Ranbaxy (Inde) qui voulait fabriquer des médicaments génériques peu chers pour les populations les plus pauvres. Ce laboratoire qui fournissait aussi des pays riches comme les Etats-Unis et d'autres pays, avait créé la notion de “qualité différente” selon le pays et les normes en vigueur : pour les pays riches, il produisait des produits de grande qualité et pour les pays pauvres les produits étaient de moindre qualité. On parle alors de « Dual-track product ».
Ranbaxy a choisi de fournir des produits de moindre qualité pour assurer l'accessibilité des plus démunis aux médicaments, et pour garantir un modèle économique minimal permettant l'autofinancement de stratégie “médicaments pour tous les malades”. Les médicaments princeps comme ceux du SIDA étaient hors de prix et inaccessibles. En même temps, les grandes firmes pharmaceutiques ont créé la notion de « substandard » (qualité inférieure aux standards internationaux fixés par ces mêmes firmes).
Pour juger de la qualité des nouveaux médicaments et vaccins, il y a des normes de fabrication des médicaments, des exigences d'essais cliniques pour en identifier les effets indésirables les plus fréquents, des délais de vérification et des responsabilités précises des laboratoires pharmaceutiques. Les demandes accélérées d'autorisation de mise sur le marché permettent de court-circuiter ce processus technico-administratif habituellement long (10-12 ans, selon l'industrie).
Au niveau européen par exemple, la responsabilité des firmes pharmaceutiques ne peut être engagée que dans un délai de 3 ans à compter de la connaissance du dommage et après de la période d'immunité, donnée aux laboratoires par les gouvernements. Cette période d'immunité est de 10 ans après la commercialisation du médicament ou du vaccin en question. La seconde condition est de prouver la responsabilité du laboratoire du fait des produits défectueux (Directive 85/374/CEE de 1985). Une condition qui demeure très difficile à satisfaire, du fait de la protection des données des essais cliniques par les secrets d'affaires que les victimes ne pourront jamais y accéder et pour le fait que cette industrie est d'une part, créatrice de normes via son lobby politique et bureaucratique et d'autre part elle est elle-même productrice et fournisseur de ses propres informations médicales qu'elle diffuse au niveau académique et professionnel. Ce qui pose de sérieuses interrogations quant à la véracité, la fiabilité et l'opposabilité de ces informations. A titre d'exemple très récent et spécifique à la gestion de la Covid-19, les laboratoires Gilead ont caché plusieurs informations importantes à la Commission Européenne qui a passé commande de 500 000 doses de Remdesivir pour une valeur d'un milliard de dollars. Quoiqu'il en soit de l'évolution de cette affaire où le lobby pharmaceutique au sein de cette Commission a pesé de tout son poids, l'objectif de spéculation financière a été atteint par Gilead.
D'un point de vue commercial, les firmes pharmaceutiques qui bénéficieront de la mise sur le marché de leur vaccin en premier, feront le jackpot et seront protégées durant 10 ans de tout risque de poursuites légales. Plus encore, en temps de pandémie, les Etats indemniseront les laboratoires qui seront ciblés par des poursuites de la part des victimes des effets indésirables des médicaments et vaccins.
Ces nouveaux médicaments et vaccins innovants ne seront pas soumis aux contraintes habituelles et aux normes des médicaments classiques.
Quel est le rôle d'un vaccin ?
Un vaccin administré à une personne saine ne doit pas être nocif et doit casser la chaîne de contamination par l'agent pathogène (virus, bactérie). Comment ?
Que sait-on sur les nouveaux vaccins contre la Covid-19 ?
Pour l'instant, ces vaccins relèvent des miracles médiatiques, sans plus. Autant dire que l'on ne sait pas grand-chose sur ces produits : on ne sait pas leurs effets ni sur la femme enceinte, ni sur les patients porteurs de maladies chroniques (diabète, HTA, cancers, Alzheimer), ni sur les enfants, ni sur les adolescents. On ne sait rien sur leur efficacité en pratique clinique.
La même ignorance règne sur l'effet de ces vaccins sur le virus du SRAS-CoV-2. On ne sait pas non plus si ces vaccins produisent une immunité de groupe et si l'immunité acquise grâce à ces vaccins dure des semaines ou des années ? On ignore aussi comment ces vaccins pourraient réduire les complications de la Covid-19 ou sa mortalité ? Leur profil des effets indésirables demeure inconnu à court terme, à moyen terme et à long terme. Celui déclaré, se limite à des effets locaux bénins et loin des ceux de type narcolepsie, ou sclérose en plaque, ou syndrome de Guillain Barré (lui-même une complication de la Covid-19) ou encore le syndrome de Lyell, ou avortement chez la femme enceinte ou malformations foetales.
Les résultats des essais cliniques ne sont pas publiés et l'information à visée de spéculation boursière principalement, se limite à des communiqués de presse, sans accès ni partage des données pour vérification par les pairs. Si c'est vraiment de la science les résultats seraient reproductibles. Les plans d'analyse statistique, le formulaire de consentement éclairé vierge, les formulaires de rapport de cas vierges ne sont pas encore diffusés sur le site web (https://restoringtrials.org/2020/09/18/covid19trialprotocolandstudydocs/) pour les vaccins candidats les plus médiatisés. L'on se demande pourquoi autant de manque de transparence ?
Serions-nous devant un phénomène de « Glyphosate » bis repetitas qui serait parfaitement sûr et « safe » ?
Il faut dire que le livre de Daniel S.Greenberg sur le triomphe politique et l'érosion éthique et morale (Science, Money, and Politics) publié en 2001 était prémonitoire car il prévoyait une situation comme la nôtre. Une situation qui est dominée par les médias, les très grandes entreprises, les politiques et les réseaux sociaux (GAFA, Facebook qui est devenu la cause principale du déclin moral des nations). Une situation où un algorithme d'une GAFA pourrait taxer un article scientifique de « FakeNews » ou taxer son auteur de « antivaxer » (contre le vaccin) ou priver un imminent épidémiologiste de publier un article dans lequel il pose les questions pertinentes d'un chercheur qui a passé sa vie dans les hôpitaux et les bibliothèques. Ainsi, cet algorithme déstructure le sens commun de la décence scientifique et de l'opposabilité des arguments rationnels et objectifs.
Les attaques contre les scientifiques qui demandent plus d'informations sur la sécurité des nouveaux vaccins deviennent de plus en plus agressives et vitriolées tout simplement parce qu'ils dénoncent le manque de transparence et de fiabilité des informations libérées au compte-goutte par des canaux médiatiques sympathisants ou en conflit d'intérêts. Tous ces scientifiques indépendants et honnêtes se font traiter de la pire manière, proportionnellement aux intérêts en jeu. Ceci me rappelle l'adage de l'écrivain et académicien Henry De Montherlant qui disait : « quand la bêtise gouverne, l'intelligence devient un délit ».

*Pharmacien Clinicien, Pharmacoéconomiste, Chercheur en Droit de la Gouvernance, Membre du Conseil de l'INLUCC.


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