Le président d'Afek Tounes et ancien ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, a expliqué ce mardi 18 mai 2021, que la faillite d'un pays n'est pas son incapacité à payer les salaires mais le faire avec une monnaie qui ne vaut plus rien. « Les salaires seront versés, ce n'est pas le problème, le problème est de devoir remplir des couffins d'argent pour acheter une baguette et pour le pays de ne plus être en capacité de payer ses dettes en devise. Hier, le ministre Ali Kooli a dit qu'il devait rassembler seize milliards de dinars et s'il n'y arrive pas, il se passera quoi ? » a commencé par s'interroger le président d'Afek Tounes.
« Le ministre des Finances hier était dans son rôle mais il ne faut pas non plus cacher des choses aux Tunisiens afin qu'ils comprennent et saisissent la gravité du moment. Nous en sommes arrivés à un stade où les politiciens se disputent et le secteur privé se bat, tant que les bateaux de sucre et de blé arriveront au pays, tant que l'eau et l'électricité ne sont pas coupés, le Tunisien ne réalisera pas ce qui se passe. Nous sommes devenus une université de droit constitutionnel à ciel ouvert alors que c'est le cadet des soucis du peuple ! » a déclaré M. Abdelkefi, soulignant que de nombreux projets sont entravés à cause de la prépondérance de la politique sur le travail des gouvernants.
« Les gens ne se concentrent pas sur les choses qui intéressent les Tunisiens, sur les dix heures au bureau, les chefs du gouvernement successifs passent huit heures à faire de la politique. La base de l'économie tunisienne c'est le phosphate, l'agriculture, l'industrie, l'export et le tourisme et c'est sur ces sujets et uniquement sur ces sujets qu'il faut se focaliser. Les slogans, les cours de droit et la théorie ne mèneront le pays nulle part. Nous ferons ce que nous devons faire pour l'expliquer aux Tunisiens, pour leur proposer un programme, des solutions et s'ils préfèrent quand même continuer à écouter des leçons de droit nous aurons quand même essayé et nous n'aurons pas de regrets » a-t-il poursuivi.
Fadhel Abdelkefi a tenu à souligner que la Tunisie ne peut pas se permettre d'entraver des projets dont les financements sont pourtant prêts depuis des années. « Les quais de Radès, le don saoudien pour l'hôpital de Kairouan, le pont de Bizerte, l'argent récolté lors de l'évènement Tunisie 2020, le RFR, où est l'argent ? Pourquoi ces projets n'ont pas été lancés ou achevés ? C'est invraisemblable ! Il est temps que les politiciens ouvrent les yeux et s'attellent à travailler sur ce qui sert vraiment les Tunisiens » a-t-il ajouté.