Le député islamiste radical d'Al Karama, Seïf Eddine Makhlouf a déposé ce lundi 21 mai 2021 une plainte en justice contre la cheffe du cabinet du président de la République, Nadya Akacha. La plainte a été déposée au parquet du Tribunal de Tunis et a été enregistrée sous le numéro 18658/1. Le plaignant accuse Mme Akacha de complot contre l'Etat sur la base des articles 68, 69, 70, 71, 72 et 73 du code pénal et l'article 13 du code du terrorisme.
Cette plainte vient suite au prétendu document fuité publié par le site Middle East Eye. Le document en question ne comporte aucun nom d'expéditeur et il est anonyme. Il est prétendument envoyé à la cheffe de cabinet du président de la République. Il aurait pu être envoyé par n'importe qui et on aurait pu mettre le nom de n'importe qui comme destinataire. Il n'est pas exclu que la plainte soit rejetée pour vice de forme vu que le député-avocat s'est trompé de date en indiquant que le document a été fuité le 23 avril, alors qu'il s'agit du mois de mai.
Dans ce document, on lit comment le président va assigner à résidence certains députés de Qalb Tounes, d'Ennahdha et d'Al Karama. Comment il va obliger le chef du gouvernement et le président du parlement à rester dans un palais de Carthage dont la couverture internet et téléphonique sera coupée et comment le président de la République va prendre tous les pouvoirs !
Si la majorité des médias sérieux ont fait l'impasse sur ce document, vu qu'il est anonyme et que son contenu est risible, il n'en est pas de même pour les pages des islamistes qui le partagent en masse depuis hier soir. Certains accusent la famille Abbou d'en être le rédacteur, à l'instar de Abdellatif Aloui, d'autres accusent un conseiller du président d'en être derrière, à l'instar de Radwan Masmoudi.
Aucune preuve de ce qu'ils avancent n'est toutefois présentée, ce qui a poussé les médias à ne pas traiter du sujet soupçonnant une nouvelle manœuvre politique des islamistes pour fragiliser le président de la République. La plainte de Seïf Eddine Makhlouf vient confirmer ces suspicions.