La suspension du magistrat Béchir Akremi ne pouvait pas passer inaperçue et cela n'a pas été le cas en effet. Applaudie un peu partout sur les réseaux sociaux par les militants de gauche, les laïcs et les défenseurs des Droits de l'Homme, cette suspension est en revanche décriée par les islamistes et les islamistes radicaux. A les entendre, Béchir Akremi subit une véritable injustice et sa suspension est en corrélation directe avec les procédures engagées contre l'autre magistrat controversé Taïeb Rached.
Un des premiers à sortir défendre l'ancien procureur, c'est l'islamiste radical et président du parti El Karama, Seïf Eddine Makhlouf. Pour le député, la cabale lancée contre Béchir Akremi a débuté quand il était encore juge d'instruction du 13e bureau. Il aurait, alors, refusé de falsifier la vérité, ce qui lui a valu une distinction de la police britannique pour son travail remarquable.
Ines Harrath, avocate de dizaines de suspects de terrorisme, est aussi montée au créneau pour défendre l'ancien procureur en faisant remarquer que la moitié du Conseil supérieur de la magistrature a voté contre la suspension de Béchir Akremi. « Soit la moitié du CSM est complice avec le terrorisme en étouffant les lourdes affaires le frappant, soit l'autre moitié n'a pas pris une décision juste à son encontre. Dans les deux cas, mathématiquement et logiquement, il faut dissoudre le CSM, car ses décisions sont suspectes. »
Le juge controversé Hammadi Rahmani a, pour sa part, publié une série de posts Facebook pour défendre Béchir Akremi et indiquer que c'est une véritable cabale politique qu'a lancée le CSM contre l'ancien procureur et ce dans l'intérêt de Taïeb Rached et la coalition politique qu'il défend.
On note que des dizaines de pages apparentées islamistes et islamistes radicales sont mobilisées depuis deux jours pour défendre Béchir Akremi.