Le directeur exécutif du parti Amal, Ridha Belhaj a considéré que les sondages réalisés par Sigma Conseil étaient constamment en faveur des personnes au pouvoir. « Nous avons l'habitude de son affiliation aux puissances politiques émergentes. J'ai toujours eu la même position vis-à-vis de ses sondages… Il s'agit peut-être d'un plan pour l'encourager à continuer sa fuite en avant », a-t-il poursuivi. A l'occasion de son passage du 26 octobre 2021 sur les ondes de la radio Shems FM, Ridha Belhaj a rappelé qu'il y a eu un soutien populaire massif aux mesures annoncées par le président de la République. Par la suite, la promulgation du décret n°117 du 22 septembre 2021 a changé la donne, selon lui. « Il y a des individus soutenant les discours populistes de Kaïs Saïed tels que celui du 25 octobre 2021. Le président a porté des accusations de corruption sans aucune preuve. Il a, également, affirmé qu'il comptait distribuer des terres au peuple. Il s'agit d'une décision impossible à exécuter ! On ne peut pas exproprier les biens d'autrui ou objets de litiges par une simple signature ! Il y a des conditions posées par la loi afin de procéder à de telles choses ! », a-t-il déploré. Ridha Belhaj a précisé que le président de la République n'avait pas le droit de statuer sur des affaires du ressort de la justice tunisienne. « Un tel comportement ne reflète pas l'Etat de droit… Dire qu'une personne a pu acquérir 47 hectares du domaine de l'Etat sert à susciter les émotions… Ce genre de transaction passe par une expertise », a-t-il expliqué. Ridha Belhaj a considéré que le nombre de manifestants durant les rassemblements de soutien ou d'opposition aux mesures annoncées par le président était le même. « Je suis du même avis que Zyed Krichen. La prochaine période apportera les véritables chiffres relatifs à la satisfaction des Tunisiens », a-t-il estimé. Par la suite, Ridha Belhaj a estimé que les décisions du 25 juillet 2021 ont permis au mouvement Ennahdha de fuir ses responsabilités car il était au pouvoir. Cette dernière est en train de compenser ses défaillances.
« Le front en opposition aux mesures exceptionnelles est en train de s'élargir. Des partis qui étaient hésitants ont affirmé leurs positions comme l'a fait Ettakatol. Le président n'a pas de soutien à l'échelle internationale. La situation économique témoigne d'un vrai blocage et le président de la République en est partiellement responsable… Les négociations avaient été entamées auprès du FMI. Le 25 juillet a barré la route à cela… Kaïs Saïed a contribué au blocage politique en s'opposant au remaniement ministériel et à l'élection des membres de la Cour Constitutionnelle… Béji Caïd Essebsi et Nidaa Tounes ont contribué à la transition démocratique. Kaïs Saïed veut instaurer une autocratie », a-t-il ajouté. Ridha Belhaj a estimé que la Tunisie se trouvait dans une situation de blocage total. « On aurait pu surmonter les difficultés économiques du passé à travers le dialogue. L'initiative de dialogue national de l'UGTT de 2013 a permis de dépasser la crise politique… La déclaration de John Kerry, du 25 octobre 2021, concerne l'environnement et le développement durable et non pas la situation politique en Tunisie… Un dialogue basé sur la consultation des jeunes et qui exclut les partis politiques ne permettra pas de dépasser la crise politique et économique… Kaïs Saïed s'est isolé sur le plan politique national et international », a-t-il insisté. Le directeur exécutif du parti Amal a souligné l'importance du consensus et du dialogue inclusif. « Nous devons entamer un dialogue avec les organisations nationales telles que l'UGTT et l'Utica. Cette dernière compte des jeunes investisseurs », a-t-il ajouté.