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Justice, économie : retour sur les sottises de Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 02 - 11 - 2021

Le président Kaïs Saïed a reçu lundi 1er novembre, tour à tour, Marouen Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Leïla Jaffel et Moncef Kechaou, respectivement ministre de la Justice et premier président de la Cour de cassation, ainsi que Najib Ktari, premier président de la Cour des comptes.
A chacune de ces rencontres, Kaïs Saïed a brillé par des impairs reflétant son manque de connaissance des affaires de l'Etat et de la chose publique.

Pour sa rencontre avec Marouen Abassi, et dans la droite ligne de sa nouvelle politique d'austérité, le président de la République a demandé au gouverneur de la Banque centrale de faire de telle sorte que l'argent ne soit pas dépensé dans des importations dont la Tunisie n'a pas besoin en cette période.
Il s'agit là de limiter ou d'interdire les importations superflues, comme il l'a dit il y a quelques jours.
Sauf que voilà, le président ignore un certain nombre de choses relatives à l'économie tunisienne et au commerce mondialisé.
Concernant l'économie tunisienne, il est bon que notre président sache que les importations dites superflues représentent un très faible pourcentage de l'ensemble de nos importations. L'essentiel de nos devises sert à l'achat de produits énergétiques, à rembourser la dette et à importer des intrants indispensables à l'industrie et à l'économie tunisienne.
On peut ajouter ces quelques questions : qui détermine ce qui est superflu et ce qui ne l'est pas ? De quel droit prive-t-on le Tunisien de certains produits, essentiels à ses yeux, mais superflus aux yeux de Kaïs Saïed. De quel droit prive-t-on le Tunisien de jouir, comme il l'entend, de son argent ? Pourquoi le Tunisien doit-il payer de sa poche et de son confort le train extravagant de l'Etat et ses dépenses monstrueuses pour payer les salaires d'un grand nombre de fonctionnaires qui ne travaillent pas et le déficit d'entreprises publiques qui ne produisent aucune valeur ajoutée ?
Par ailleurs, et ce qu'ignore Kaïs Saïed, est que la Tunisie n'a pas le droit d'interdire l'importation de certains produits provenant de certains pays et ce en vertu des conventions signées. Mieux, elle n'a aucun intérêt à le faire. Si la Tunisie interdit l'importation de produits turcs, ses entreprises vont être interdites, en retour, d'exporter leurs produits en Turquie. L'équation est simple. Quand on prive un pays de notre marché de dix millions d'habitants, on est en retour privés d'un marché de dizaines de millions d'habitants.

Après la rencontre avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, le président de la République a reçu Leïla Jaffel et Moncef Kechaou à qui il a dit : « je souhaite, surtout, que les décisions qui seront prises seront contraires à celles déjà prises par le passé à cause de l'influence politique sur certains tribunaux, et pas uniquement la cour de cassation ». Il s'agit là d'une ingérence flagrante dans le travail judiciaire et d'une pression politique exercée sur le premier président de la cour de cassation. Sous d'autres cieux, une pareille déclaration aurait provoqué un tollé conduisant immédiatement à la démission du président de la République.
A Mme Jaffel, le président de la République a dit : « Vous connaissez les abus qui ont eu lieu au tribunal que vous présidiez. Des abus de tous genres, financiers, moraux et autres ».
La déclaration est des plus étranges. Comme le fait remarquer le député d'Attayar Nabil Hajji, le président accuse la ministre d'être de connivence avec les acteurs de ces abus ou, au mieux, d'avoir couvert des crimes.
Dans un cas comme dans l'autre, et au vu de cette accusation présidentielle, Mme Jaffel n'est pas à sa place. « On ne comprend pas pourquoi la ministre s'est tue et on ne comprend pas pourquoi le président a parlé », a conclu M. Hajji.

En recevant Najib Ktari, le président de la République affirme avoir reçu, hier, une correspondance d'un rapport élaboré par le département de la Justice des Etats-Unis incriminant trois partis politiques tunisiens. « Ce rapport prouve que des partis politiques dont je préfère, pour l'instant, taire le nom, ont conclu des contrats avec des entreprises de lobbying étrangères », a déclaré le président.
L'information reçue, hier, par le président de la République date du mois d'août dernier et a été relayée par plusieurs médias tunisiens dont Business News (cliquer ici pour lire l'article). Non seulement ce que dit le président n'a rien de nouveau, mais il est en plus trompeur, car le département de la Justice n'a pas la latitude d'incriminer quiconque. Aux Etats-Unis, et ailleurs y compris en Tunisie, c'est la justice qui incrimine et non le département de la justice.
Le rapport en question ne fait que citer une entreprise de lobbying qui a signé un contrat avec le parti Ennahdha. Ce qu'Ennahdha a d'ailleurs démenti officiellement. Quand bien même il y a eu un contrat de lobbying, cela n'est pas interdit par la législation tunisienne. Ce qui est interdit, en revanche, c'est le financement étranger. Il faudra donc prouver que le parti tunisien Ennahdha a bien reçu un financement étranger qui a servi à payer cette entreprise de lobbying américaine.
Non seulement les propos de Kaïs Saïed sont anachroniques et manquent de précision, mais en plus ils sont trompeurs.
Pour finir, Kaïs Saïed a indiqué à M. Ktari qu'il est en train de préparer le dossier du décret relatif au Conseil supérieur de la magistrature. « Une loi non moins importante que la constitution », dit-il.
Une sottise de plus, car la constitution surplombe toutes les lois et rien ne peut l'égaler. Ceci est une règle valable dans toutes les démocraties. Mais comme Kaïs Saïed s'est assis sur la nôtre et qu'il légifère par décrets, c'est quelque part normal qu'il considère que son décret est d'une égale importance à la loi.


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