Le président de la République, Kaïs Saïed, a abordé lors de son discours prononcé ce jeudi 30 décembre 2021, la condamnation de l'ancien président Moncef Marzouki et de la militante, Bochra Belhaj Hmida. "On parle de la condamnation d'un ancien président. Je n'ai pas suivi cette affaire et je n'ai porté aucune plainte. De plus, je ne compte pas la suivre parce qu'elle ne signifie rien pour moi", a indiqué Kaïs Saïed. Il a également fait allusion à la condamnation de la militante, Bochra Belhaj Hmida pour une affaire ayant traîné en justice pendant dix ans. "Et puis c'est quoi cette affaire qui nécessite tant d'expertise durant dix". Dans ce sens, il a estimé qu'il s'agit d'une opération de diversion pour prouver "une prétendue indépendance de la justice". "Cependant, la justice ne bouge pas pour les véritables affaires nécessitant son invention notammant en ce qui concerne la corruption et la spéculation ". L'ancien président Moncef Marzouki, actuellement à l'étranger, a été condamné par contumace à quatre ans de prison. En effet, Kaïs Saïed a appelé la ministre de la Justice à ouvrir une enquête judiciaire à propos des agissements de Moncef Marzouki, les qualifiant d'atteinte à la sûreté nationale. Il a ainsi qualifié les personnes qui sollicitent l'intervention de parties étrangères de "traîtres à la nation". Leila Jaffel a alors mis en application les dispositions de l'article 23 du Code des Procédures pénales. Elle a donné ses instructions au procureur général près de la Cour d'appel de Tunis pour poursuivre en justice Moncef Marzouki. Le procureur général a confié l'affaire au procureur de la République qui, lui, a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire. Quant à Me Belhaj Hmida, elle a été jugée dans le cadre d'une plainte déposée contre elle par l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Tarek Dhiab. L'affaire remonte à 2012. Bochra Belhaj Hmida avait accusé Tarek Dhiab de corruption. Bochra Belhaj Hmida a épinglé le timing de la proclamation du verdict, le considérant comme douteux. Dans ce contexte, elle a déploré l'inachèvement de l'auto-réforme de la justice qui souffre encore d'un traitement politisé de certaines affaires. "Bien que je rejette complètement la généralisation et la diabolisation du pouvoir judiciaire, je tiens à la nécessité d'encourager à une auto-réforme, afin que le pouvoir judiciaire puisse évoluer vers une indépendance, loin des climats politiques".