Après avoir essuyé des critiques virulentes pour son silence face aux récentes condamnations prononcées contre l'ancien président de la République, Moncef Marzouki, l'avocate et militante Bochra Belhaj Hmida, et l'activiste Myriam Bribri, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) s'est décidée à agir en publiant un communiqué, le 28 décembre 2021. La LTDH a exprimé ses préoccupations d'une éventuelle dérive de la justice pour servir des intérêts politiques du pouvoir en place et appelé à préserver les principes d'un procès équitable et d'une justice indépendante et non-partisane. L'organisation a rappelé son rejet de la comparution des civils devant la justice militaire appelant à accélérer la réforme de la justice et à engager les sanctions nécessaires contre les corrompus.
La semaine dernière, la justice tunisienne a condamné, par contumace, Moncef Marzouki à quatre ans de prison ferme Bochra Belhaj Hmida à trois mois et Myriam Bribir à quatre mois de prison. M. Marzouki a été condamné après que Kaïs Saïed a appelé la ministre de la Justice à ouvrir une enquête judiciaire à propos des agissements de Moncef Marzouki, les qualifiant d'atteinte à la sûreté nationale. Me Belhaj Hmida a été jugée dans le cadre d'une plainte déposée contre elle par l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Tarek Dhiab. L'affaire remonte à 2012. Bochra Belhaj Hmida avait accusé Tarek Dhiab de corruption. Mme Bribri a, elle, été condamnée pour outrage à un fonctionnaire public dans l'exercice de ses fonctions, suite à une plainte déposée par le syndicat des forces de sécurité de Sfax portant sur un commentaire Facebook.