Le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé que l'Etat mettait tout en œuvre pour permettre aux pèlerins tunisiens de se rendre à La Mecque pour accomplir les rites du Hajj. « L'islam doit atteindre ses objectifs. C'est ce qui importe le plus. Nous allons œuvrer pour la consécration de la chose dans la prochaine constitution », a-t-il ajouté. À l'occasion d'une déclaration médiatique accordée le 21 juin 2022 lors de cette visite et relayée par plusieurs médias dont Mosaïque FM, le président de la République, a réaffirmé que l'Etat ne pouvait pas avoir une religion en raison de sa nature. « Seules les personnes physiques ont une religion… Sera-t-elle concernée par le jour du jugement ? L'Etat doit œuvrer pour l'accomplissement des objectifs de l'Islam et de la "Chariâa"… La règle juridique, les procédures de l'accomplissement des rites du Hajj, ainsi que les cultes ont une fin… Ce qui importe le plus est de ne pas associer d'autres entités à Allah. Malheureusement, ceci a lieu au sein des régimes dictatoriaux. Ils créent les idoles et les vénèrent. Il s'agit d'une forme de blasphème ! Ils créent des idoles. Ils créent Al-Lat et Al-Uzza (anciennes divinités de l'époque préislamique) du 21ème siècle puis les vénèrent ! Il s'agit de blasphème… La prochaine constitution parlera d'une nation musulmane ! », a-t-il déclaré.
Le président de la République a, également, considéré que le monde occidental induisait les gens en erreur. Il a considéré que le terme nationalité découlait du mot "nation". Il est, selon lui, faux de dire que quelqu'un a obtenu la nationalité de tel ou tel pays, car il n'appartient pas à cette nation. Il a adopté la même conclusion au sujet de l'usage du terme naturalisation.
Le chef de l'Etat a précisé que la nouvelle constitution serait proposée à la date du 30 juin 2022. Il a affirmé que la nouvelle constitution contribuera à la consécration de l'unité de l'Etat. Il a expliqué qu'il n'y aura que des fonctions et non-pas des pouvoirs. Il a considéré que la théorie de la séparation des pouvoirs était discutable puisque Montesquieu n'était pas un messager de Dieu. Il a rappelé que l'objectif de l'adoption d'une nouvelle constitution était la réalisation des attentes et des revendications socio-économiques. « Je remercie Dieu pour nous avoir bénis avec l'Islam. Ce qui est accompli de nos jours au nom de l'Islam n'a rien à voir avec cette religion… On promulgue des lois portant sur la réglementation à travers des décrets d'application. Or, ces derniers ne voient jamais le jour. Nous avons besoin de créer de la richesse. L'Homme est une richesse. Nous devons lui fournir les outils nécessaires à la création de richesse. C'est pour cela que nous avons mis en place les sociétés citoyennes. Un groupe d'individus pourra exploiter une terre ou initier un projet afin de créer de la richesse. Pour ce qui des autres textes de loi, nous devons mettre fin à la spéculation et à la hausse des prix. Les prix varient comme à la bourse… La justice ne peut être accomplie qu'à travers une magistrature indépendante », a-t-il déclaré.
Le chef de l'Etat a considéré que les constitutions ont échoué dans plusieurs pays à cause de la véritable raison derrière leur promulgation, à savoir la mise en place d'une fausse légitimité pour ceux qui gouvernent. Il a expliqué qu'un juge avait été révoqué pour avoir délaissé 6452 dossiers durant dix ans. Il a, également, considéré que les magistrats avaient le droit de faire appel devant le ministère public et du tribunal administratif. Il a estimé que l'épuration du pays ne pouvait être réalisée qu'à travers l'épuration de la magistrature. Pour rappel, le président de la commission nationale consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaïd avait présenté, le 20 juin 2022, une proposition d'une nouvelle constitution. Celle-ci avait été rédigée durant les trois dernières semaines. Le président de la République étdiera la proposition et publiera la version finale à la date du 30 juin 2022.