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Kaïs Saïed, dos au mur, face au peuple
Publié dans Business News le 26 - 07 - 2022

Les uns disent que la victoire du « oui » avec 92% est écrasante. Le « peuple » a dit son mot et il soutient le projet de constitution de Kaïs Saïed.
Les autres disent que l'abstention de 75% est éclatante. Le « peuple », dans sa majorité, a refusé de se déplacer pour le référendum du 25 juillet.
En matière d'analyse politique, il y a des règles et des normes dont on ne peut s'éloigner. Certes, les populistes de tous bords jettent ces règles dans la poubelle et font ce que bon leur semble. Mais ces populistes sont tous rattrapés, un jour ou l'autre, par la réalité. Les normes finissent, invariablement, par reprendre le dessus. Un peu comme le cours d'une rivière.
Quoiqu'en disent les aficionados de Kaïs Saïed, le référendum du 25 juillet 2022 est un échec. La raison est toute simple. En la matière, il est impératif d'atteindre le taux de participation 50% pour qu'un référendum soit considéré. C'est une règle basique et connue partout. C'est surtout une question de bon sens. On ne peut pas parler au nom du peuple, si plus de la moitié du peuple a refusé de répondre à votre question.

En bon élève-dictateur, Kaïs Saïed va balayer d'un revers cette règle et va agir comme un chef d'Etat qui a obtenu un blanc-seing du peuple. Soit.
Avec l'armée et les forces de l'ordre qui le soutiennent depuis son putsch du 25 juillet 2021, on n'y peut rien. Nous sommes dans l'obligation de subir le diktat de la bêtise, de l'analphabétisme et de l'inculture politique.
Depuis son putsch, Kaïs Saïed a éliminé, un à un, tous ceux qu'il accuse d'être responsables de la situation politico-économique du pays. Il a commencé par l'assemblée et le gouvernement, puis l'Instance nationale de lutte contre la corruption, les différents hauts responsables de l'Etat (gouverneurs, délégués, PDG…), le conseil supérieur de la magistrature, les magistrats dits corrompus, les hommes d'affaires corrompus, les spéculateurs… Il ne lui restait qu'un obstacle devant lui, la constitution de 2014, la voilà maintenant abolie.
Parce que les partenaires étrangers de la Tunisie sont occupés par leur propre inflation, leurs propres crises politiques et la guerre russo-ukrainienne, Kaïs Saïed n'a même pas à subir des pressions venant de là. Les étrangers le laissent tranquille et ne réagissent que mollement sur ce qui se passe en Tunisie. Il a envoyé balader et s'est même permis de ridiculiser les organismes internationaux de « pression » telles les agences de notation ou la Commission de Venise.

Pour justifier la pénibilité de la situation, Kaïs Saïed avait des boucs émissaires tous prêts. Ces alibis ne sont plus là. Techniquement, il n'a plus aucune justification possible pour expliquer n'importe quel échec.
Le 25 est passé, l'Instance supérieure indépendante pour les élections va vous déclarer vainqueur, vous allez pouvoir réaliser ce que bon vous semble, montrez-nous maintenant ce que vous savez faire !
Vous vous croyez président tout puissant jouissant des pleins pouvoirs à la légitimité entière ? Grand bien vous fasse !

Après le 25, il y a le 26 et, comme le dit un dicton tunisien, « quand l'ivresse se dissipe, les créanciers débarquent » (كي تغيب السكرة، يحضرو المداينية).
À partir d'aujourd'hui, 26 juillet 2022, Kaïs Saïed a les mains libres. Il est désormais comptable de tout ce qui va se passer dans le pays. C'est lui qui a nommé le gouvernement, c'est lui qui a placé les principaux dirigeants de l'Etat et des institutions publiques, c'est lui qui a rédigé la constitution, c'est lui qui est responsable du climat d'investissement, c'est lui qui a désigné les membres du Conseil supérieur de la magistrature. Se prenant pour un Dieu tout puissant, il a tout fait tout seul. Il ne s'est ménagé aucune porte de sortie.

Théoriquement, dans la tête de Kaïs Saïed, maintenant que tous les obstacles ont été détruits, la Tunisie est en voie de devenir meilleure que Singapour et la Suisse et c'est lui qui va la guider dans cette voie. Parfait, on attend !
Kaïs Saïed n'a pas de comptes à rendre aux 92% qui l'ont cautionné hier seulement, Kaïs Saïed va devoir rendre des comptes à tous les Tunisiens.
Sans alibi possible, sans bouc-émissaire disponible, Kaïs Saïed est dos au mur, face à tous les Tunisiens.
À partir du 26 juillet, il a l'obligation morale et politique de leur donner à manger, de leur trouver du travail, de remplir les caisses de l'Etat, de ramener la justice, d'assurer leur sécurité, de les prémunir du terrorisme, de leur ouvrir des horizons, de leur créer des opportunités. Il se doit d'être l'homme providentiel qui réalise des miracles, puisque c'est ce qu'il a promis.
Le pourra-t-il ? Les sept millions qui n'ont pas dit « oui » hier, connaissent déjà la réponse.
Les deux millions qui ont dit « oui » finiront par la découvrir, tôt ou tard. Pourquoi ? Parce que les règles et les normes finissent toujours par s'imposer devant le populisme, l'analphabétisme et la bêtise.


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