Le député Attayar, Hichem Ajbouni, pense que les soutiens du président de la République Kaïs Saïed veulent faire porter la responsabilité de l'échec des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) et le report pour une durée indéterminée de l'examen d'un programme de financement au profit de la Tunisie à un bouc émissaire : le gouvernement Bouden.
Au micro de Zina Zidi dans l'émission Studio Shems sur Shems FM, l'élu a expliqué que le chef de l'Etat est le premier opposant de son gouvernement par rapport aux réformes que ce dernier veut engager. Pour lui, actuellement, il y a toute une démarche visant à faire porter la responsabilité du fiasco FMI au gouvernement. Or, la réalité des choses est que la Tunisie vit sous le joug d'un système ou une seule personne, Kaïs Saïed, détient le pouvoir absolu mais sans responsabilité et sans rendre des comptes, a-t-il expliqué. Car selon le décret 117, la nouvelle constitution n'étant pas encore entrée en vigueur, c'est le président de la République qui fixe les politiques publiques du gouvernement et qui nomme le chef du gouvernement et ses ministres et les destitue. « Si Kaïs Saïed n'est pas content du rendement de ce gouvernement et que ce dernier est en train de ne pas suivre ses directives, qu'il le limoge ! », a-t-il martelé, en assurant que ce gouvernement ne peut rien faire sans l'aval du chef de l'Etat. Et de surenchérir : « Je dégage le gouvernement de toute responsabilité car il n'y a qu'un seul responsable ! ».
En outre, Hichem Ajbouni a estimé que la non-publication de la Loi de finances 2022 jusqu'à la date d'aujourd'hui, 21 décembre 2022, est un « gros scandale ». Car, cela implique qu'il n'y a aucun respect pour le contribuable ou aux entreprises, qui ont besoin de vision pour leurs planifications futures. Et de rappeler que le Loi de finances 2023 entre en vigueur le 1er janvier 2023. Or, aucun n'a une idée sur le texte : il y a juste des fuites sur lesquelles réagissent les diverses parties prenantes, le projet de Loi de finances 2023 n'a pas été révélé au public, alors que habituellement il était présenté le 15 octobre pour être discuté avec les parties prenantes, devant l'opinion publique. Donc, ce qui va être publié est un décret de Loi de finances, où aucun recours ou discussion ne seraient possibles.