Le parti islamiste Ennahdha a réagi à l'assignation à résidence du président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni sur décision du ministre de l'Intérieur, Kamel Feki. Dans un communiqué émis dans la soirée de samedi 2 septembre 2023, et signé par le président par intérim Mondher Ounissi, Ennahdha a dénoncé cette « décision abusive » prise « sans aucun motif légal ».
Ennahdha a d'ailleurs fait porter au pouvoir la responsabilité des retombées de cette assignation, compte tenu de l'état de santé d'Abdelkarim Harouni, encore sous traitement depuis les brûlures subies lors de l'incendie du siège du parti en 2021. « Cette décision a été prise dans le but d'exercer une pression sur le conseil de la Choura, dont la tenue est prévue dimanche 3 septembre et qui entame les préparatifs du 11e congrès prévu en octobre », peut-on lire dans le communiqué. Le mouvement islamiste a ainsi appelé à « la levée de cette décision contraire à la loi, aux normes internationales et aux droits humains de mouvement et d'action politique et civile », dénonçant la « pression ciblant le mouvement, ses structures et ses dirigeants ». « Il s'agit d'une nouvelle tentative visant à affaiblir l'opposition au pouvoir putschiste », dénonce également Ennahdha.
L'assignation à résidence d'Abdelkarim Harouni a été prise, hier, conformément à l'article 5 du décret du 26 janvier 1978, réglementant l'état d'urgence, « le ministre de l'Intérieur peut prononcer l'assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne, résidant dans une des zones prévues à l'article 2 dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics desdites zones ».