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Le pollution plastique, une épidémie silencieuse
Publié dans Business News le 08 - 09 - 2023

Les déchets plastiques sont devenus une véritable menace pour la santé, le tourisme et l'économie en Tunisie, surtout dans la région de Gabès où la pollution constitue un véritable fléau. Cette situation est intenable pour de nombreux citoyens mais aussi et surtout pour les pêcheurs, menaçant leurs moyens de subsistance.

Il semble épuisé et montre des signes de fatigue sur son visage. C'est Moez un père de deux enfants, originaire de la ville de Gabès, qui a terminé ses vacances d'été sans avoir pu profiter de la mer. Mourad explique que la jouissance de la mer est devenue difficile de nos jours en raison de la pollution. Il déclare : « Il était difficile pour nous et nos enfants de nager dans la mer à Gabès. Cela est devenu préoccupant pour ma famille ». La pollution de la mer n'a pas seulement affecté Mourad et sa famille, mais aussi les pêcheurs et les marins à Gabès.

Dans la ville côtière de Gabès, dans le sud-est de la Tunisie, la souffrance des marins et des pêcheurs s'aggrave en raison de ce qu'ils décrivent comme une catastrophe environnementale qui menace leurs moyens de subsistance, et ce à cause des déchets qui sont jetés en mer. La situation s'est aggravée depuis la création d'une usine de traitement du phosphate il y a des dizaines d'années. Pendant longtemps, la mer était devenue le dernier refuge pour les déchets plastiques et les produits chimiques rejetés par l'usine.

Plage de Gabès, photo de Khaireddine Dbaya
Les déchets plastiques, ou la pollution plastique, désignent « l'accumulation d'objets en plastique par exemple : des bouteilles en plastique et bien d'autres dans l'environnement de la Terre qui affecte négativement la faune, l'habitat de la faune et les êtres humains ». Cela fait également référence à la quantité importante de plastique qui n'est pas recyclée et qui finit dans les décharges ou, dans le monde en développement, est jetée dans des sites de décharge non réglementés.

Le Tunisien consomme 0,11 kilogramme de plastique chaque jour

Selon les données fournies par le ministère de l'Environnement, environ 9,5 kilogrammes de plastique se déversent chaque jour le long de chaque kilomètre de côtes tunisiennes, qui s'étendent sur environ 1.500 kilomètres au total.
Les plages des provinces de Monastir, Nabeul, Mahdia, Sfax et Médenine sont les plus touchées par la pollution plastique, en raison de leur attrait pour les touristes en été. Les Tunisiens consomment en moyenne 0,11 kilogramme de plastique par jour. Et pendant qu'environ 28% du plastique finit dans la nature et que 85 % des déchets en mer sont en plastique , seulement 4% du plastique est recyclé.
D'après les résultats d'un projet sur la gestion et la surveillance des déchets marins en Méditerranée annoncées en 2019, la moitié des déchets collectés et analysés étaient des plastiques à usage unique (53 %). Cette étude a révélé que parmi les 90.000 matières collectées et analysées, 17.000 (environ 20 %) étaient des mégots de cigarettes, suivis de morceaux de plastique de différentes tailles (de 2,5 à 50 centimètres, 9 %) et de 6.000 (environ 7 %) bâtonnets de coton.

Source : Tribune.fr
Les données recueillies au cours du projet qui a duré trois ans ont montré l'impact des déchets marins et des microplastiques sur la biodiversité en Méditerranée. De plus, il a été constaté que près d'un tiers des échantillons de six espèces de poissons commercialement importantes, telles que le mérou et le sardine, avaient ingéré des microplastiques.
«Ces déchets plastiques ont entraîné des problèmes de nutrition, d'étouffement, d'obstruction digestive et de famine pour ces espèces » cite l'étude. Le projet a utilisé les tortues marines "Caretta caretta" comme indicateur de la santé des écosystèmes marins, et les résultats ont montré que dans plus de 140 échantillons analysés en Tunisie, au Liban et en Italie, les taux d'ingestion de débris plastiques par les tortues variaient entre 40 % et 70 %.
Parmi les 8,3 milliards de tonnes métriques produites, 6,3 milliards de tonnes se sont transformées en déchets plastiques. Seulement 9 % de ces déchets ont été recyclés, tandis que la vaste majorité, soit 79 %, s'accumule actuellement dans les décharges ou se disperse dans la nature sous forme de détritus. Si les tendances actuelles persistent, d'ici 2050, il y aura douze milliards de tonnes de plastique présents dans les sites d'enfouissement, ce qui équivaut à 1.188 fois la hauteur de la Tour Eiffel.

99% du plastique fabriqués par des produite chimique
La fabrication du plastique commence par une série d'activités liées à l'extraction de ressources fossiles. La plupart des types de plastique sont en effet élaborés à partir de ces matières premières. Cela débute par l'exploration de gisements de pétrole et de gaz, souvent par le biais de forages sur terre ou en mer. La technique de la fracturation hydraulique est également parfois utilisée, elle consiste à injecter un fluide sous haute pression (composé d'eau, de sable et d'additifs chimiques) pour fracturer la roche et accéder aux poches d'hydrocarbures. D'autre part, le charbon est extrait des mines, dont la profondeur peut varier.
Ensuite, ces matières premières brutes, qui diffèrent en fonction des lieux d'extraction, subissent un processus de raffinage et de traitement. Ce processus comprend diverses étapes de séparation, de transformation et de purification. Son objectif est de produire des matières premières prêtes à être utilisées par l'industrie pétrochimique. Par exemple, le pétrole est raffiné pour obtenir du naphta, tandis que le gaz subit un traitement pour principalement produire de l'éthane. Ces substances sont essentielles à la fabrication de nombreux types de plastiques.

Il est important de noter que 99 % du plastique est fabriqué à partir de produits chimiques tels que le pétrole et le gaz naturel, ce qui représente un danger important, comme l'a souligné Mehdi Abdelli, le chargé de la communication au ministère de l'Environnement.
Mehdi Abdelli a mis en garde contre les dangers du plastique, qui menace la santé des citoyens et la biodiversité en Tunisie, affirmant que la santé humaine se détériore et que des espèces de poissons sont désormais menacées. Il a souligné que le ministère travaille à éliminer la pollution plastique et collabore avec la Banque mondiale pour la préparation du projet "Littoral sans plastique" après avoir réalisé une étude avec l'Union européenne une étude sur les mécanismes de réduction de la pollution plastique.

Lors d'une entrevue avec Business News, Mehdi Abdelli a également évoqué la stratégie du ministère depuis 2015 pour réduire la pollution plastique, notamment en signant des accords avec les grandes surfaces et les pharmacies pour interdire l'utilisation de sacs en plastique. Il a ajouté que l'interdiction d'utiliser des sacs en plastique dans les boulangeries a été mise en place en 2023, et un décret gouvernemental n° 2020-32 du 16 janvier 2020, fixant les types de sacs en plastique dont la production, l'importation, la distribution et la détention sont interdites sur le marché intérieur est déjà entré envigeur (1 mars 2020 pour les centres commerciaux et les pharmacies, et depuis le 1er janvier pour tous les producteurs, importateurs, distributeurs et détenteurs de sacs en plastiques). Dans son article 3, ce décret interdit « la production, l'importation, la distribution et la détention sur le marché intérieur des types suivants de sacs en plastique », ceux à usage unique, entre autres. Et pourtant ! Ces sacs sont toujours disponibles dans les épiceries, les marchés, les vendeurs de légumes et de fruits et autres petits commerces. Mehdi Abdelli a souligné qu'il existe plusieurs alternatives sacs plastiques telles que les sacs en tissu ou en toile, pour lui « la transition vers ces alternatives au plastique repose principalement sur la collaboration avec le ministère de l'Industrie et du Commerce ».
Interdiction des sacs en plastique à usage unique
Pour le groupement professionnel du plastique relevant de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), cette loi sur l'interdiction des sacs en plastique à usage unique est inadéquate et ne prend pas en considération la situation économique des fabricants qui souffrent encore des répercussions de la crise sanitaire de 2020. Dans une déclaration accordée à Business News, le président du groupement Oussama Messaoudi a exprimé son opposition à cette mesure, la qualifiant d'inefficace : « la décision gouvernementale ne résout pas le problème du plastique en Tunisie, elle remplace simplement le plastique par du plastique », M. Messaoudi a pointé du doigt la difficulté de s'approvisionner en matières premières alternatives afin d'assurer la pérennité de l'activité.
Interdire tous sacs en plastique dont l'épaisseur est inférieure à 40 microns ou la contenance inférieure à 30 litres, n'est pas une voie de sortie pour le problème de plastique, selon M. Messaoudi. Le président du groupement assure vouloir protéger l'environnement contre les dégâts du plastique et rappelle une taxe qu'il paie pour l'environnement qui est de 7%, mais pour lui « ce décret est mal étudié, même le sac biodégradable proposé contient du plastique ».
Selon le décret en question les sacs biodégradables sont les sacs qui répondent aux exigences de biodégradation. Les tests et critères d'évaluation de la biodégradation des sacs plastiques sont fixés par un arrêté conjoint du ministre de l'Environnement et du ministre de l'Industrie.
Cependant, ces sacs biodégradables contiennent toujours des hydrocarbures. En 2019 des chercheurs de l'Université de Plymouth au Royaume-Uni ont exhumé des sacs qualifiés de "biodégradables" qu'ils avaient enfouis dans le jardin d'une école trois ans auparavant. Mais, les sacs étaient toujours intacts et ont pu être réutilisés pour une nouvelle série d'achats.

Pour Nidhal Attia, coordinateur du programme "Développement durable et politiques environnementales" à la Fondation Heinrich Böll Tunis, la solution pour ce désaccord entre le groupement professionnel du plastique et le ministère de l'Environnement, passe par le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (CITET). « Le groupement professionnel doit passer par le CITET pour assurer sa conversion », a-t-il souligné.
En ce qui concerne l'application du décret gouvernemental n° 2020-32, M. Attia considère que son application est très importante, malgré le fait qu'il présente des lacunes : « Le décret est important, mais il est insuffisant. Il présente des lacunes surtout au niveau de son article 6 ». Cet article parle de la mise en application du décret par le ministère de l'Environnement, le ministre de l'Industrie, le ministère du Commerce et le ministère de la Santé, mais en réalité il n'y a que le ministère de l'Environnement qui fournit des efforts, affirme l'environnementaliste.
Nidhal Attia a indiqué que 4.2 milliards de sacs plastiques sont utilisés en Tunisie dont 3 milliards sont produits localement et 1.2 milliards proviennent de l'importation : « Le ministère de l'Environnent s'attaque aux sacs plastiques produits en Tunisie, mais pour la partie qui est importée il n'existe aucune règlementation claire dans ce texte juridique ». D'autre part, l'environnementaliste a exprimé ses préoccupations quant à l'utilisation des sacs biodégradables mentionnées dans le décret : « C'est un domaine très vague. Il existe plusieurs types de plastiques biodégradables, les normes ne sont pas spécifiées dans le décret ».


Pour rappel, le ministère de l'Environnement a signé également, le 17 mars 2023, des accords de partenariat avec le groupement des boulangeries modernes relevant de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) pour interdire la distribution de sacs en plastique dans toutes les boulangeries à partir du mois de ramadan 2023.
Ces accords visent à protéger la santé, les systèmes urbains, naturels et marins contre la pollution, à préserver la qualité du pain pendant une plus longue période et à le protéger contre la contamination par les substances présentes dans le plastique. Des campagnes de sensibilisation sont, également, prévues pour réduire le gaspillage de pain. Le ministère de l'Environnement a assuré qu'il imposera des amendes allant de 100 dinars à 50.000 dinars et des peines liberticides aux propriétaires de magasins qui ne respectent pas la réglementation.
Une amende de 40 dinars est imposée à toute personne qui commet une violation en jetant, déposant, abandonnant ou versant des déchets alimentaires, des restes de cigarettes, des bouteilles, des canettes, des papiers, des sacs ou tout autre objet, quelle que soit sa nature, dans les lieux publics ou privés, aux termes de ce décret.

Une bouteille plastique met de 100 à 1 000 ans pour se décomposer
Selon une estimation mondiale, chaque année, nous utilisons environ 1,6 million de barils de pétrole rien que pour produire des bouteilles en plastique pour l'eau. Les déchets plastiques font partie des nombreux types de déchets qui mettent trop de temps à se décomposer. En général, les objets en plastique mettent jusqu'à mille ans pour se décomposer dans les décharges. Cependant, les sacs en plastique que nous utilisons dans notre vie quotidienne mettent de dix à vingt ans pour se décomposer, tandis que les bouteilles en plastique mettent 450 ans.

Source : Siedmto.fr
Cependant, contre toute attente, les ventes d'eau en bouteille ont évolué en Tunisie passant de 879 millions de litres en 2010 à 3 275 millions de litres en 2022, réfère un rapport du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux paru le 29 août 2023. En outre, le volume des ventes a atteint 676 millions de bouteilles, plaçant ainsi la Tunisie au quatrième rang mondial en termes de consommation d'eau minérale, tandis que le pourcentage de citoyens exposés à de l'eau contaminée en Tunisie est estimé à 25 %, suivant les données de ce rapport.
D'après Awatef Messai, directrice de la qualité de vie au ministère de l'Environnement, les déchets plastiques menacent le monde, avec la mer Méditerranée étant l'une des mers les plus polluées au monde, où les matériaux plastiques représentent 75 % de ses déchets. La responsable au ministère de l'Environnement signale que la consommation des sacs plastiques par les tunisiens est d'environ 4,2 milliards par an : « Pendant que le Tunisien utilise 400 sacs en plastique chaque année, un Français consomme entre 50 et 100 de sacs plastiques par an », souligne Awatef Messai.
Et parmi les victimes des déchets plastiques dans l'écosystème, un million d'oiseaux meurent chaque année après avoir ingéré les déchets plastique. De plus, les tortues marines sont étouffées par ces sacs en plastique, ce qui compromet leur rôle essentiel dans le maintien de l'équilibre des méduses, ce qui explique le nombre croissant de méduses sur nos plages ces dernières années, affirme la responsable. Á cause de plusieurs changements climatiques et de la pollution, les estimations suggèrent que d'ici 2050, la pollution marine dépassera le nombre de poissons marins.
La Méditerranée qui ne représente que seulement 1% des eaux du globe, concentre 7% de tous les microplastiques de la planète. En plus, étant donné qu'elle est semi-fermée, elle est particulièrement vulnérable à cette invasion de plastiques. Si on parle des déchets qui flottent en surface, plus de 85% d'entre eux sont du plastique. Même ceux qui finissent au fond de l'eau ont souvent des composants plastiques. Cette invasion de macro, micro et nano plastiques met en danger les espèces qui y vivent, les écosystèmes, et même notre propre santé.
La plupart des plastiques se retrouvent en fait au fin fond de la mer, principalement sous forme de microplastiques dans les sédiments marins. Et le pire, c'est que ça met un sacré bout de temps à se décomposer, parfois jusqu'à mille ans, relâchant potentiellement des substances toxiques dans le sol, les sédiments et les rivières.

229.000 tonnes de plastique finissent chaque année dans la mer Méditerranée
Les conséquences les plus évidentes se voient chez les marins qui ingèrent, s'emmêlent ou s'étouffent avec ces déchets. Récemment, on a découvert qu'environ 229.000 tonnes de plastique finissent chaque année dans la mer Méditerranée.
Les débris plastiques, en s'entremêlant ou en étant avalés par les organismes marins, causent des problèmes sérieux. Tout cela a un impact économique et social, ça affecte la pêche, la navigation et le tourisme. Près de la moitié des plastiques produits dans le monde sont plus légers que l'eau de mer, une fois qu'ils arrivent dans l'océan, ils voyagent sur de longues distances, portés par les courants.
Les courants très changeants à cause des activités intenses de petite et moyenne échelle, des apports en eau des rivières, du vent et des côtes compliquées empêchent la formation et la persistance de ces zones. On a encore beaucoup à apprendre sur la façon dont les plastiques voyagent dans cette région, et ça bloque pas mal les solutions pour les nettoyer.
Sur le plan mondial, le processus dirigé par les Nations Unies en vue d'un traité mondial sur les plastiques est toujours en cours de négociations. Une version "brouillon" a été publiée lundi 4 aout 2023. Le document sera négocié lors de la troisième session du Comité de négociation intergouvernemental (INC-3) en novembre prochain.
Le document propose des voies pour réduire la production de plastique, éliminer les polymères et les "produits chimiques préoccupants", supprimer les plastiques à courte durée de vie et "évitables", ainsi que pour établir des objectifs et des systèmes de réduction et de réutilisation des plastiques.
Cependant, le groupe de surveillance environnementale "Break Free From Plastic" a mis en garde en soulignant : « Les dispositions potentiellement problématiques et ambiguës incluent le texte sur le contenu en plastique recyclé, la responsabilité élargie des producteurs et la gestion des déchets. Sans des normes ambitieuses, ces domaines pourraient déplacer l'accent sur les mesures de recyclage et de gestion des déchets, compromettant ainsi l'efficacité du traité ».

Le monde est confronté à une crise liée aux plastiques. La pollution plastique est présente partout dans le monde. Les plastiques ont un impact négatif sur les personnes et l'environnement à chaque étape de leur cycle de vie, de l'extraction des combustibles fossiles à la production, en passant par la fabrication, l'utilisation, le recyclage et l'élimination. Les répercussions se font ressentir dans de nombreux domaines, notamment la biodiversité, le changement climatique, la santé humaine et les droits de l'Homme. Cette page se concentre sur les impacts des plastiques et des produits chimiques qu'ils contiennent sur la santé humaine.


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