L'ancien député et dirigeant d'Attayar, Hichem Ajbouni, a estimé que la réforme sur les chèques reflétait la déconnexion du pouvoir en place de la réalité économique et sociale du pays. Dans une publication sur Facebook du 29 janvier 2025, Hichem Ajbouni a indiqué que toute proposition de loi devait inclure une étude d'impact économique, social et financier afin de prévenir ses effets négatifs. Il s'est interrogé sur le danger que représentaient les transactions réalisées par chèque en Tunisie. « Durant le premier semestre de 2024, 12,25 millions de chèques ont été émis pour une valeur totale de 61,75 milliards de dinars. Les transactions par chèques représentent près de 37 % des opérations de paiement et 53 % de leur valeur. 177 625 chèques sans provision ont été émis durant cette période, soit 1,45 % du nombre total de chèques, pour une valeur de 1,44 milliard de dinars, soit 2,33 % de la valeur totale », a-t-il ajouté. Hichem Ajbouni a conclu que les chèques sans provision ne constituaient pas un véritable fléau, les taux évoqués étant faibles et acceptables malgré la crise économique et les répercussions de la propagation du Coronavirus. Il a estimé que la difficulté d'accès au financement et l'absence d'alternatives avaient fait du chèque un moyen de paiement échelonné ou de garantie. « Au lieu de traiter les raisons sous-jacentes à ce changement, imposé par la réalité et la coutume quant à la fonction du chèque, de chercher des solutions à l'intégration bancaire et postale des Tunisiens, de résoudre la difficulté d'accès au financement et de mettre en place des moyens modernes de paiement échelonné, l'Etat a choisi de mettre fin à un système sans proposer de transition graduelle ni anticiper les répercussions économiques et sociales », a-t-il poursuivi. Hichem Ajbouni a considéré que la nouvelle réglementation sur les chèques porterait atteinte à la consommation, l'un des principaux moteurs de la croissance. Elle ralentirait les activités des PME, qui s'approvisionnent essentiellement en ayant recours à des chèques de garantie. L'ancien élu a également évoqué l'impact de cette réforme sur le quotidien des Tunisiens, dont le pouvoir d'achat s'est considérablement affaibli. Il a indiqué que le parlement aurait dû procéder à une révision de l'ancienne législation afin de mettre fin à ses répercussions négatives, en attendant l'adoption d'une réforme complète prenant en compte tous les aspects. Il a appelé à distinguer les escrocs des citoyens qui se retrouvent dans l'obligation d'émettre des chèques sans provision en raison des difficultés financières qu'ils traversent. Hichem Ajbouni a également exprimé son soutien à la réduction de la peine de prison appliquée pour les chèques sans provision. Selon lui, c'est au juge de décider de la période de remboursement et des conditions d'un accord amiable entre l'émetteur et l'endosseur d'un chèque sans provision. En conclusion, Hichem Ajbouni a affirmé que toute loi imposée sans étude d'impact préalable et sans dialogue avec tous les acteurs concernés ne pourrait mener qu'à une situation de confusion et d'échec.