Alors qu'une grève générale a été lancée ce mardi 1er juillet 2025 dans les hôpitaux publics, de graves accusations auraient été formulées par des représentants du ministère de la Santé contre des membres de l'Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM). Une séance de négociation tenue la veille entre les deux parties est décrite comme « catastrophique », marquée par des menaces directes et un mépris assumé. Alaa Tlili, médecin et membre actif de l'OTJM, affirme, dans une publication sur sa page Facebook, que plusieurs représentants syndicaux présents à cette réunion ont été menacés de poursuites judiciaires s'ils persistaient dans leur mouvement de grève. Il évoque un climat de tension extrême, où toute tentative de dialogue aurait été étouffée dès les premiers échanges.
Dans un compte rendu de la réunion, il décrit « un refus total de négocier sérieusement », un ton condescendant de la part des représentants du ministère, et surtout des propos jugés « extrêmement graves ». L'un des membres de la délégation ministérielle aurait notamment déclaré que « si 1.600 médecins - parmi 1.900 - partent à l'étranger, ils seront remplacés sans problème par des médecins venus de Hongrie ou de Chine », ajoutant que ces départs permettraient même de « faire entrer des devises dans le pays ».
Une grève nourrie par des tensions anciennes Cette nouvelle polémique intervient dans un contexte de mobilisation déjà tendue. Environ 7.000 médecins résidents et internes ont entamé ce mardi une grève dans les hôpitaux publics à travers tout le pays. La veille, le ministère de la Santé avait publié un communiqué rappelant que tous les résidents ayant choisi leur centre de stage devaient rejoindre leur affectation dès le 1ᵉʳ juillet. Ceux n'ayant pas participé à la procédure sont, quant à eux, tenus de rester dans leur poste actuel. Mais les griefs des jeunes médecins vont bien au-delà de cette assignation. Depuis plusieurs semaines, l'OTJM dénonce des irrégularités graves dans le processus d'attribution des postes, en particulier dans certaines spécialités comme la gynécologie ou la cardiologie. Dans une lettre ouverte datée du 27 juin, l'organisation dénonce des autorisations délivrées sans contrôle, le non-respect du classement académique, des affectations arbitraires, ainsi que des pressions exercées sur les grévistes. Face à l'absence de réponse concrète, les jeunes médecins maintiennent leur mobilisation et accusent les autorités d'ignorer délibérément la crise. Leurs revendications portent sur davantage de transparence, le respect du droit syndical, et une réforme sérieuse du système de formation.