Le député Ahmed Saidani, fervent défenseur du processus enclenché depuis le 25 juillet 2021, a publié vendredi 19 septembre 2025 un long statut sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce qu'il estime être une désinformation dont le président de la République, Kaïs Saïed pourrait être victime. Dans son message, Ahmed Saidani raconte avoir regardé le discours du chef de l'Etat lors du Conseil des ministres et s'être inquiété de la perception erronée des problèmes quotidiens de la Tunisie : « Le président parle de personnes qui coupent l'eau, l'électricité ou provoquent des retards dans les transports. Or, il n'y a personne qui ose faire cela. Les coupures d'eau proviennent de réseaux vétustes et de grandes fuites, et l'électricité est interrompue parce que nous manquons de capacités. Pour le transport, nous manquons de pièces détachées. La majorité des zones rurales restent mal desservies, et nos enfants ne peuvent pas aller à l'école normalement ». Ahmed Saidani souligne que personne au sein du gouvernement ne corrige ces informations erronées : « Si personne n'a le courage de lui dire que son analyse est fausse et qu'il faut trouver des solutions, le pays ne pourra pas avancer. Et si le président croit disposer d'informations sur des sabotages ou des problèmes de sécurité qui n'existent pas, alors c'est une catastrophe ». Le député conclut son message en alertant sur le risque de paralysie politique : « Le pays ne peut pas progresser avec un système où le président se plaint alors que c'est aux citoyens de le faire. Le pays ne peut pas progresser alors que des députés comme moi n'ont plus d'autre solution que de se plaindre et d'écrire sur Facebook. Nous devons nous réveiller, être honnêtes avec nous-mêmes et avec notre peuple, et alerter le président sur ses erreurs, sinon nous deviendrons des témoins de l'histoire falsifiée ».
Ces déclarations font écho au discours prononcé jeudi 18 septembre par Kaïs Saïed lors du Conseil des ministres. Le président avait évoqué un « conflit acharné » entre les institutions de l'Etat et un « ancien système » cherchant à reprendre le contrôle, dénonçant des réseaux sans doctrine, guidés par des intérêts matériels, et pointant le gaspillage des fonds publics. Il avait insisté sur la primauté de la nouvelle Constitution et affirmé que l'heure n'était plus à la réaction, mais à l'action pour répondre aux attentes du peuple.