Suite à la publication de notre article du 17 septembre 2025 intitulé « Siame embourbée, ses commissaires aux comptes ne veulent pas se mouiller », la société Siame nous a adressé un droit de réponse non signé que nous publions dans son intégralité. Notre réponse suit.
À la suite de la publication dans le journal électronique Business News, dans son édition du Mercredi 17 Septembre 2025, d'un article intitulé « Siame embourbée, ses commissaires aux comptes ne veulent pas se mouiller », truffé d'informations inexactes et d'insinuations non vérifiées, portant atteinte à la réputation de la société, à la sérénité de ses cadres et collaborateurs et suscitant des doutes chez ses actionnaires et partenaires, la SIAME entend exercer son droit de réponse, pour dissiper toute ambiguïté, interprétation erronée, et démentir fermement les informations véhiculées par cette campagne de dénigrement dont elle est la cible.
1. Concernant le délai d'annonce des démissions des Commissaires aux Comptes Il importe de préciser que la SIAME a informé le Conseil du Marché Financier (CMF) immédiatement après avoir été notifiée. L'affirmation selon laquelle un mois et demi se serait écoulé avant cette communication est totalement infondée.
2. Une société performante, et loin d'être "embourbée" La SIAME est un fleuron du secteur de l'Electricité et de l'Electronique en Tunisie et en Afrique, et continue à l'être en dépit des attaques malveillantes émanant malheureusement de sources dévoyées. Les indicateurs d'activité de l'exercice en cours, témoigne de l'excellente santé financière et de la pertinence des choix stratégiques adoptés par le management. Les états financiers arrêtés au 30 juin 2025, affiche une progression du chiffre d'affaires de 2,3% par rapport à la même période de l'exercice 2024 (en dépit d'un marché local morose) et une baisse de l'endettement bancaire -17 % par rapport à son niveau 31/12/2024. La rédactrice de l'article, persiste dans son acharnement contre la SIAME, au point de jeter le discrédit sur les performances de la société, qui, selon ses dires, n'ont pas suffi à masquer les signaux rouges de gouvernance relevés ces derniers mois, qualifiant d'opaques, les opérations intra-groupe, allant jusqu'à juger l'endettement bancaire de la société d'anormalement élevé et en invoquant de supposées contradictions entre les chiffres de la Direction et ceux du Commissaire aux Comptes. S'agissant des préoccupations exprimées par la rédactrice au sujet du niveau de l'endettement de la SIAME, ainsi que les prétendues incohérences relevées dans les chiffres publiés, elles s'inscrivent une fois de plus, dans une lecture erronée des données et une ignorance notoire quant à l'interprétation des états financiers publiés. Se permettre d'affirmer que l'endettement présenterait des "contradictions", traduit une méconnaissance manifeste des données financières. L'endettement de la SIAME au 31 décembre 2024 (25,645 MDT), inclut les crédits de gestion à court terme, les crédits à moyen terme et les effets escomptés non échus (EENE). Se limiter à considérer les seuls crédits à court terme consolidés du groupe (20,7 MDT), revient à induire en erreur les lecteurs par une lecture tronquée et malintentionnée des données et à tomber dans le travers des conclusions hâtives. La distinction entre les différents types d'endettement est une notion élémentaire pour tout analyste financier rigoureux. L'ignorer sciemment pour dénoncer un prétendu « écart » de 5 millions de dinars comme un scandale, relève d'une lecture biaisée et trompeuse des documents comptables. Il ne s'agit ni d'une anomalie ni d'une dissimulation, mais simplement d'une présentation parfaitement conforme aux normes comptables en vigueur.
3. Concernant la mise sous contrôle judiciaire La décision de Monsieur le juge d'instruction près du pôle judiciaire et économique de Tunis, relative à la désignation de 3 mandataires de justice, s'inscrit dans le cadre d'une procédure de sauvegarde visant à protéger les intérêts de l'ensemble des parties prenantes (actionnaires, partenaires, salariés, créanciers), et non à sanctionner une quelconque malversation. La désignation de ces mandataires résulte de considérations juridiques que nous ne pouvons commenter pour le moment par respect au secret de l'instruction. Par ailleurs, la continuité de l'activité de la société est pleinement assurée.
4. Sur les démissions des commissaires aux comptes Les démissions des commissaires aux comptes FINOR et Cabinet Zahaf & Associés, n'ont aucun lien avec un prétendu refus à « se mouiller ». Les motifs invoqués par chaque cabinet, sont indépendants de la SIAME et relèvent de considérations propres sur lesquelles nous ne pouvons-nous étendre par respect aux parties concernées. Ces événements, strictement circonstanciels, ne remettent nullement en cause la régularité ni la transparence de la gestion de la société. Conformément à la réglementation en vigueur, une nouvelle Assemblée Générale sera convoquée pour procéder à la désignation de deux nouveaux Commissaires aux Comptes dans les meilleurs délais, afin de permettre la certification et la publication des états financiers intermédiaires, rassurants d'ailleurs.
5. Amalgames et informations malveillantes L'article comporte de nombreuses incohérences et établit des rapprochements erronés, qui ne reposent sur aucune base factuelle et dont l'unique effet est de jeter le discrédit sur la SIAME, en l'associant indûment à des affaires qui ne la concernent ni de près ni de loin. Nous rejetons catégoriquement toute tentative d'assimilation de notre société à des pratiques opaques ou frauduleuses. La SIAME a toujours respecté ses obligations de transparence et demeure attachée aux principes de bonne gouvernance.
6. Engagement pour la transparence En substance, la SIAME réaffirme son attachement indéfectible aux principes de bonne gouvernance et de transparence. Elle réitère son engagement à informer régulièrement ses actionnaires, ses partenaires ainsi que le marché, et précise que les états financiers intermédiaires seront publiés dès qu'ils seront audités par les nouveaux commissaires aux comptes. La SIAME demeure un acteur solide et de confiance dans le secteur de l'électricité et de l'électronique, et ne saurait être fragilisée par les rumeurs et les tentatives de déstabilisation.
Réponse de Business News
1. Sur le délai d'information des actionnaires Nous maintenons les faits rapportés. La démission des commissaires aux comptes a été rendue publique un mois et demi après leur départ. Que le Conseil du marché financier aurait été informé immédiatement, comme le soutient la Siame, n'infirme en rien ce constat : les premiers concernés sont les actionnaires et ces derniers n'ont été officiellement avertis qu'après un mois et demi.
2. Sur l'appréciation de la situation de la société Notre article qualifiait la Siame de « florissante » dès le premier mot de l'article tout en signalant des « signaux d'alerte ». Le terme « embourbée » décrit l'enchaînement de procédures et de démissions, non la performance économique. Notre rôle n'est pas de porter un jugement financier, mais d'informer sur des événements susceptibles d'affecter les investisseurs. Nous restons un journal qui propose des articles journalistiques politiques et économiques à partir de faits concrets et des rapports et réserves des commissaires aux comptes, nous n'avons jamais prétendu faire de l'analyse financière.
3. Sur la procédure judiciaire La Siame présente la mise sous contrôle judiciaire comme une simple mesure de sauvegarde. Nous nous en tenons aux faits : l'actionnaire de référence est en fuite et un ancien commissaire aux comptes est cité dans une autre affaire. La justice suit son cours et il n'appartient à personne d'en anticiper les conclusions. Rien, à ce stade, n'indique que la Siame n'est pas impliquée dans les scandales financiers de son actionnaire de référence. Le contraire est tout aussi vrai.
4. Sur les démissions des commissaires aux comptes La société évoque des raisons indépendantes de sa gestion. Nous relevons seulement la concomitance des démissions et le caractère tardif de certains motifs, qui soulèvent légitimement des interrogations pour un émetteur coté. Un commissaire aux comptes qui découvre un lien de parenté au 4e degré, trois mois après son acceptation de la mission et après un gros scandale financier, ne peut pas passer sous silence.
5. Sur la transparence et la gouvernance La Siame affirme respecter ses obligations d'information. Nous rappelons que la publication tardive des démissions et l'absence de signature du présent droit de réponse posent, de fait, la question de la transparence.
6. Notre engagement Business News réaffirme sa mission : informer ses lecteurs à partir de données officielles, de documents publics et de vérifications rigoureuses. Nous n'avons d'autre objectif que de permettre aux actionnaires, investisseurs et observateurs de disposer d'une information complète et fiable.