La première interview depuis sa démission du gouvernement dit d'union nationale, Kamel Morjane l'a accordée au tandem Radio Mosaïque FM - Tunivisions, et c'est Nizar Chaâri, directeur de Tunivisions et Boubaker Ben Akacha de Mosaïque FM qui ont mené l'entretien. L'ex-ministre des Affaires étrangères a répondu aux questions concernant sa démission du gouvernement transitoire, des postes occupés sous Ben Ali, de sa parenté par alliance avec le président déchu et de son avenir politique en Tunisie. Après s'être félicité de l'amélioration de la sécurité dans le pays, surtout après le retour des forces de l'Ordre à leurs fonctions, M. Morjane constate que le nouveau gouvernement commence à reprendre le travail, mais ce qui inquiète le plus, selon lui, c'est le volet économique. En effet, la révolte est née pour des raisons politiques, sociales et d'équité, mais aussi pour des raisons économiques dont notamment le chômage et le développement des régions, a-t-il précisé avant d'ajouter que la Tunisie perd 200 MDT quotidiennement comparativement à son niveau d'avant. D'où la nécessité d'une stabilisation de la situation. A propos de la Révolution, Kamel Morjane la qualifie d'historique, et désormais, il y a l'avant et l'après 14 janvier. Ce 14 janvier qui lui fait rappeler la révolution du 18 janvier 1952 qui avait fini par aboutir à l'indépendance de la Tunisie. Concernant la réaction des pays étrangers à l'avènement de la Révolution tunisienne, l'ancien ministre des A.E indique qu'au début, tout le monde était surpris et prudent. Puis il y a eu une grande appréciation voire de l'admiration. Mais plusieurs pays ont peur de cette révolution. Concernant les relations avec les pays maghrébins, il a tenu à faire remarquer qu'elles sont bonnes avec l'Algérie sauf pour les échanges commerciaux, un problème qui n'est pas exclusif à l'Algérie mais à tout le Maghreb. D'ailleurs la Banque Mondiale a déjà déploré un manque de 2% de notre PIB et de celui des autres pays du Maghreb à cause de cela. Avec les pays de l'Union européenne, les relations sont, désormais meilleures. Les dernières décisions de l'UE sont positives et nous espérons un octroi, dans les meilleurs délais, du statut avancé à la Tunisie. Prié de donner son avis sur Abdelwahab Abdallah, son prédécesseur à la tête de la diplomatie tunisienne, M. Morjane a refusé d'y répondre car sa moralité ne lui permet pas de juger d'anciens collègues. Quant aux documents de Wikileaks qui l'ont cité, ainsi que son prédécesseur, il a indiqué qu'il ne s'agit que d'opinions d'un ambassadeur qu'il ne peut pas commenter. Abordant son avenir politique, Kamel Morjane a tenu à affirmer qu'il compte avoir un rôle sur la scène, pas forcément en tant que dirigeant, parce qu'il veut servir son pays. « J'ai déjà des contacts et des tractations avec des Rcédistes et avec d'autres formations politiques pour déterminer la formule de l'action d'avenir tout en assurant qu'au sein du RCD, il y a des Destouriens sincères et patriotes engagés. Il ne faut pas oublier que le RCD a hérité du Parti Destourien qui avait enfanté de grands militants, intègres. Il ne faut pas tomber dans la démarche de l'exclusion et il faut regarder l'avenir et non le passé, a-t-il dit. Traitant, enfin, de la question de sa parenté par alliance avec Ben Ali, il a tenu à clarifier que son épouse est la petite cousine (fille du cousin de Ben Ali). « Je l'ai connue en 1977, soit dix ans avant l'avènement de Ben Ali au pouvoir. Ma femme a de grandes qualités et je souhaite à tout Tunisien d'avoir une épouse comme la mienne. C'est ma femme hier et demain et il n'y a pas de politique là dedans », a t-il affirmé en substance. Cliquez ici pour lire la première partie de la vidéo Cliquez ici pour lire la deuxième partie de la vidéo N.H